Chapitre 12 : Presque arrivés

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Les nouveaux arrivants gravissent la colline pour nous rejoindre. Le garçon, complètement vêtu de noir, est poussé en avant par l'homme qui est derrière lui. L'adolescent essaie de se défaire de l'emprise de l'adulte et y parvient. Il se précipite de dégringoler la colline mais l'homme se téléporte juste devant lui. Apparemment le garçon est un archer vu son arc et ses flèches. Moi aussi j'ai un arc et des flèches et je ne suis pas archère pour autant, mais bon. J'aime bien me fier à ma première impression même si elle n'est pas toujours vraie.
L'homme attrape le poignet de l'adolescent et le traîne jusqu'au sommet. Ils se prennent place à côté d'Ombre, face au vieil homme.

- Voici le jeune voleur, annonce l'adulte. J'espère qu'il aura plus de respect envers vous qu'il n'en a eu envers moi.
- Ne comptez pas trop la dessus, dit le voleur en question avec un petit sourire narquois.

Le vieux le fixe durement avant de reporter son attention sur son guide. Je ne sais même pas si c'est le nom le plus exact pour cet homme qui le retient, sa main massive sur l'épaule du garçon.

- Saches, jeune homme, que tu as l'honneur de pouvoir accéder à l'Arbre, commence le vieillard. Nombre de personnes paieraient cher pour ne serait-ce qu'entrevoir une de ses feuilles. À présent, ajoute-t-il à l'attention de tout le monde, vous allez devoir me suivre. Les guides, vous pouvez retourner vaquer aux activités et occupations de votre vie quotidienne habituelle. Votre aide ne sera jamais oubliée, l'Arbre retient tout et vous serez, un jour, récompensés.
- Adieu, Ciremé, dit humblement Ombre en s'inclinant légèrement.
- Tu as raison, il n'y a aucune chance que l'on se revoit. Adieu, Ombre. Adieu, Ebmo.
- Adieu, répond le grand homme.

Ombre vient me voir.

- Au revoir, me dit-elle.
- Ne vous inquiétez pas, vous vous reverrez, crie Anya de loin.
- Si tu le dis, répondis-je de même. Au revoir Ombre. Je pense, moi aussi, qu'on se recroisera.

Et puis elle descend la colline (Nda : Elle lui tire dessus ! 😬 Nan c'est pas vrai 😂, désolée de cette intervention inutile 😅) dernière le dénommé Ebmo. Ombre monte sur son cheval et l'autre s'enfonce directement entre les arbres.

- Donc... on va où maintenant ? Demande Anya qui est revenue.
- Nous allons à l'Arbre, jeune fille, répond le vieil homme. J'aurai quelques détails à vous donner durant la journée.

Encore une journée !?! Non mais ce n'est toujours pas fini ?

- Nous devons arriver ce soir, continue-t-il. Ombre a partagé une de ses visions avec moi et il vaudrait mieux pour nous tous que l'on soit parvenu à l'Arbre avant demain. Il n'est pas bon de voyager de nuit, il va donc falloir se dépêcher. J'espère que vous avez tous compris cela.

Je hoche la tête, imitée par quelques autres. Il y a quatre chevaux. On  est huit. Le vieillard s'vance vers un des chevaux. Ce doit être le sien. Je pense que l'on doit prendre chacun le cheval avec lequel il est arrivé. Donc je m'avance vers le cheval brun qui m'a déjà accompagné jusqu'ici. Je l'enfourche et Caï monte derrière moi. 

- Moi j'y vais en courant ! dit Anya toute joyeuse.
- Il est hors de question que je prenne un cheval, lâche la métamorphe en redevenant le renard.
- Chaque métamorphe est assimilé à un animal ? lui demandais-je.
- Bien sûr que non ! s'exclame le canidé. C'est juste que c'est ma forme préférée.

Le vampire monte à cheval et le loup-garou en prend un autre. Il était hors de question pour Naro de chevaucher avec un vampire. Le dernier arrivé n'a pas bougé.

- Monte avec moi si tu veux, propose Naro. À moins que tu ne préfères y aller à pieds.

Le voleur lui lance un regard noir mais en un bond incroyablement souple, il atterrit en selle, derrière Naro. Et nous partons en avançant toujours dans la même direction. Je ne sais pas si c'est mon petit village qui est aligné avec l'arbre et cette colline mais on va toujours vers le nord. Nous nous plaçons en file avec une distance de cinq mètres entre chaque chevaux.

Au bout d'un petit moment, je remarque que Caï n'a pas du tout parlé depuis que nous ayons quitté la prairie. Je le retourne et vois  qu'il a un air préoccupé.

- Ça va ? ai-je demandé en baissant la voix pour que les autres ne m'entendent pas.
- Je... C'est bizarre.
- Quoi ? Qu'est-ce qui est bizarre ? Dis-je, ne sachant pas de quoi il parlait.
- Je vous ai dit, à Ombre et toi, que ma guide, Brume, est morte sous l'éboulis de la falaise, explique-t-il.
- Oui, confirmai-je.
- Eh bien on n'a ni revu l'éboulis ni le cadavre de Brume.
- Tu as raison, dis-je après réflexion. Je ne vois pas comment ça se fait. Et je suppose que tu ne sais pas non plus vu ta tête.
- Non, aucune idée.

Et le silence reprend sa place. Le vieux monsieur, devant, fait galoper son cheval et on fait tous de même avec les nôtres pour ne pas se laisser distancer. Anya et la renarde accélèrent aussi. On verra bien si elles tiennent jusqu'à l'Arbre.

- Navré de devoir surmener les chevaux ainsi mais il ne faut pas que nous nous arrêtions avant d'arriver, crie le vieillard. Vous êtes traqués, ajoute-t-il en jetant un oeil vers Caï et moi.

Je ne sais pas s'il regardait vers mon camarade ou moi. Puis plus personne ne dit mot.
On passe successivement sur une plaine, dans une autre prairie, près d'une rivière et dans une sorte de tunnel taillé dans la roche d'une montagne depuis sûrement des millénaires. Il était recouvert de mousse et plein de fissures. Pas très rassurant ça, me dis-je. Lorsque nous étions à l'intérieur, plongés dans le noir le plus total, c'était le cheval qui nous guidait. Il suivait le bruit des sabots des autres martelant la pierre.

- Tu crois que le vieux devant est aussi âgé que ce tunnel ? Me demande Caï en chuchotant pour que l'écho de sa voix soit incompréhensible aux autres.
- Un peu de respect, voyons. Il pourrait sûrement être ton arrière-arrière-arrière-grand-père, le rabrouai-je en souriant cependant de sa bêtise.

Anya avait été 'sage', si on peut dire. Elle gambadait partout autour de nous et avait failli se faire écrasée par les sabots à plusieurs reprises.

Après le très long tunnel (même, l'immense tunnel), on débouche dans une forêt magnifique, encore plus belle que la précédente. Des la sortie passée, je remarque qu'il fait presque nuit.

- Le rêve du papi a été entendu et exaucé, plaisante Caï. On est arrivé avant le nuit.

Je soupire, décidant que ça ne valait pas la peine de lui répondre.
Puis ça a fait 'tilt' dans ma tête.
On est arrivé ? C'est bien ce qu'il a dit ?
Je lève la tête. Au loin, un arbre dépasse largement les plus hauts arbres de cette forêt. Il dépasse même le plus haut arbre que je n'ai jamais vu. On voit qu'il est quasiment aussi large que haut. Mais il est encore loin.

- L'Arbre, dit le vieil homme, comme si ce n'était pas évident.

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Bientôt arrivés à destination ! Ils en auront mis du temps ! 12 chapitres et ils y sont pas encore tout à fait.

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