Le Monde Des Légendes [PAUSE]

Chapitre 3 : Attaque surprise

La nuit n'est pas froide. Et je n'ai pas peur dans cette forêt pourtant empoisonnée. Je ne suis pas seule. Je n'ai qu'à tendre le bras pour atteindre l'épaule d'Ombre. En fait, je la considère presque comme une amie. Une amie dont je ne connais que le prénom. Et encore, c'est un surnom. Qui lui va à merveille d'ailleurs.
Je regarde le ciel et ses milliers d'étoiles. Je n'arrive pas à croire que l'on m'ait choisie pour détruire Avazak. Je n'ai aucune expérience en combat et je n'arrive même pas à contrôler mes pouvoirs, ne serait-ce que pour enflammer une brindille ou déplacer une goutte d'eau.

La seule fois où je me suis battue s'était contre un morveux du village, il avait volé ma poupée alors que j'avais quatre ans. J'avais failli le noyer car avec la colère et le puit tout proche, mes pouvoirs avaient pris le dessus. Et moi, petite fillette capricieuse je n'avais rien fait pour les contrer. Ce fut donc à une passante d'intervenir.

Quand je pense qu'on va m'envoyer dans un autre monde, il se passe un changement en moi. Un sentiment puissant, un mélange de panique et de hâte.
Près de moi, j'entends la respiration régulière d'Ombre. Ce son m'appaise. Cela fait un moment que je ne bouge plus et je finis par sombrer dans la légère inconscience qui précède le sommeil.

Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi, mais maintenant, je suis réveillée. Il fait toujours nuit et Ombre est toujours à côté. Tant mieux. Si elle était partie ne serait-ce que pour faire pipi, je serai en panique comme pas possible.

Je crois que j'ai entendu une branche se détacher d'un arbre puis tomber sur les feuilles mortes. C'est que j'ai une ouïe plutôt pas mal.
Je me relève sur un coude et scrute les ténèbres anxieusement. J'ai pu rêver, après tout, il est possible que j'ai fais un cauchemar et que je me sois réveillée en sursaut. Ou alors, je deviens paranoïaque. Ce qui n'est pas bon signe.
Bon, je ne pense pas qu'il y ait quelqu'un. Qui viendrait dans cette forêt à cette heure ? Je me recouche, pas très rassurée. Demain, une longue journée m'attend. Cette journée à cheval m'a épuisée plus que je ne le croyais et je retourne dans le monde des songes en quelques secondes.

Une poignée de minutes plus tard, me semble-t-il, je me réveille encore une fois. J'ai l'impression qu'on nous observe. J'inspecte les troncs tout autour de moi, ne trouve rien et décide de reposer ma tête sur mon oreiller de fortune.
Cependant, cette impression ne me quitte pas. C'est vraiment très désagréable. Mais je ne vois personne.

Je regarde les constellations. Je n'en connais pas beaucoup mais je sais où se trouvent la constellation de Storm, au sud, et celle de Gone, au nord. Je me souviens d'autres noms mais je ne saurais pas les associer à leur constellation respective.

Quelque chose attire mon attention. Une silhouette noire sur une branche haute, accroupie, elle a le regard rivé sur nous. Ses yeux luisent d'un jaune clair face à la lune. J'hésitais à secouer Ombre pour qu'elle voit ce que je fixe mais je ne sais pas si c'est une bonne idée.
Et si cette personne décidait de m'attaquer en me voyant bouger ? Mais que se passerait-il si je décidais de ne rien faire ?
Je finis par agripper l'épaule de la jeune femme. Je la secoue et elle se réveille en sursaut, néanmoins encore à demi assoupie. Ses yeux lancent des éclairs mais elle attend que je m'explique.

Pour toute réponse à sa question muette, je donne un coup de tête en direction de la branche.
Je regarde moi aussi et me rends compte, qu'à présent, il y a trois silhouette. Toutes dans la même position. Prêtes à bondir.
Ombre et moi ne faisons pas un geste. Elles nous fixent, on les fixe. La mince clarté que la demi-lune nous offre n'est pas suffisante pour distinguer à qui nous avons à faire.
Ombre, à présent bien éveillée, se lève d'un bond. Les autres sautent de l'arbre. Elles ont fait une chute de cinq mètres et sont aterries correctement. C'est hallucinant.
Mais au lieu de rester debout, on dirait qu'elles rampent. Ces personnes n'ont pas de peau. Elles ont des écailles et une queue. On dirait des reptiles de taille humaine.
Ils avancent vers nous. Ombre me fait passer derrière elle.

- Ce sont des kanimas, quoi qu'il se passe, ne les laisse pas te griffer, m'annonce mon guide.
- Pourquoi ? dis-je tandis que les ka... comment les avait-elle appelés encore ? Eh bien, tandis que ceux d'en face s'approchaient de plus en plus près de nous.
- J'espère que tu sais te battre.
- Heu, non...
- Reste derrière.

Et elle me pousse encore plus en arrière pour m'éloigner au maximum des bêtes qui s'apprêtent à lui sauter dessus vu que c'est elle devant.
Un des reptiles fonce sur Ombre qui, je suppose, aurait préféré l'esquiver mais comme je suis dans son dos... Je n'arrive pas à voir d'où, mais elle sort deux dagues qu'elle envoie sur les deux bêtes humanoïdes les plus proches. Elles sifflent en sortant leurs langues pointues. Celui qui arrivait vers Ombre, étant touché, stoppe sa course. Ils arrachent les lames de leurs corps et grâce ou plutôt à cause de la lune, on peut voir un liquide sombre s'échapper.                         
La vision du sang ne m'a jamais plu. La moindre goutte suffirait à me faire vomir. Je me retiens donc, respirant à fond et détournant le regard. J'entendais des coups de griffes contre le métal. Apparemment, les ka-machin-truc  attaquaient Ombre mais elle réussissait à parer leurs coups. Avec quoi ? Alors là, aucune idée mais je ne tiens pas à revoir le moindre filet de sang. J'arrive à deviner ce qu'il se passe durant leur combat. J'aimerais tout de même voir tout ça.
Prenant mon courage à deux mains, je tourne la tête pour mieux comprendre ce qui se déroule, juste à côté de moi, depuis déjà plusieurs minutes.                              
Il y a une bête à terre. Elle ne bouge pas. Elle ne respire pas. Elle est morte. Les deux autres sont toujours sur pied. L'une d'elle s'apprête à frapper Ombre mais celle-ci est déjà occupée à parer l'assaut de l'autre bestiole. Sans que je ne puisse réagir (de toutes façons je n'ai rien pour la défendre), je vois mon amie se faire labourer l'avant bras. Les deux ka-machin cessent leur attaque et Ombre les regarde, choquée. Je ne comprends pas. Ombre s'écroule, incapable d'esquisser le moindre geste pour se rattraper, elle heurte brutalement le sol et gémit. Elle est en vie, mais ne peut plus bouger, dos à moi.

Ça me revient maintenant. Je me souviens d'une légende que mon père m'avait racontée des centaines de fois pour me faire peur. Des monstres mi-humains mi-reptilies, recouverts d'écailles. Et leur venin est capable de paralyser leur proie.

Leur proie, à présent, c'était moi.

                                    *********************************************************

Et...suspense!  
 Malia va-t-elle s'en sortir ?
Comment va Ombre ?            
 La suite le plus vite possible.

Merci à ceux qui lisent mon histoire ! (si vous êtes là, c'est que vous la lisez XD)