Le Monde Des Légendes [PAUSE]

Chapitre 21 : C'est le vent qui me l'a dit

L'ouïe commence à me revenir, j'entends un petit bourdonnement permanent. Agaçant, mais rassurant. Caï et Lehcim, eux, commencent à voir trouble, double et flou. On est donc quatre à avoir un sacré mal de crâne.

Lorsque les 'parents' de Staïlz étaient rentrés, ils nous avaient salués et réchauffé un repas. Ils avaient beaucoup discuté avec les autres mais avec Naej et moi, c'était trop compliqué de communiquer. J'avais très vite laisser tomber ma tentative de suivre la discussion, ça me demandait trop d'efforts, de concentration alors que j'étais très épuisée. La nuit tombait et la pluie avec.
Entre temps, Staïlz nous avait montré comment marchaient des 'toilettes', car, évidemment, il n'y a pas ça dans notre monde. Il s'est bien amusé à nous expliquer un objet si quelconque pour les humains.
Les effets secondaires passaient mais l'effet primaire restait et tant mieux. On avait décidé que Naro boirait sa potion un peu avant de dormir. Comme ça, il subira à peine la myopie que les deux autres ont endurée. Enfin, si, mais il dormira donc ça ne fera aucune différence.

Après avoir mangé des 'raviolis' (une sorte de viande entourée de pâte avec un sauce à la tomate) qui n'avaient pas un goût très naturel, Staïlz nous amène dans une chambre-dortoir. Moi qui ai échappé à celui de l'Arbre, je ne suis pas particulièrement ravie de voir celui-ci. Mais je suis tellement fatiguée qu'en fait, ça, ne me gène pas tant que ça. Tout de même, dormir dans la même pièce que deux filles et trois autres garçons, c'est pas la joie pour tout le monde. Le Passeur, lui, à sa propre chambre, beaucoup plus petite mais à lui tout seul.
Demain, normalement, il n'y aura plus de 'problèmes' et on pourra sortir. Je prends un des lits, me glisse à l'intérieur et m'endors instantanément en me demandant ce qu'il se passe concernant mon frère.

Une masse pesante se jette sur moi en me faisant rejeter tout l'air de mes poumons.

- Hey ! Criais-je, moitié endormie, moitié énervée.
- Debout ! M'ordonne Anya.

J'ouvre un œil, elle est allongée perpendiculairement à moi, sur mon ventre.

- Sors de là que je me lève, marmonnai-je.
- Je vais réveiller les autres !

Elle se redresse en m'enfonçant son coude dans les côtes et je grimace en l'insultant mentalement. Edilyn et Lehcim sont déjà réveillés, sûrement à cause de mon cri de surprise quand la Folle m'a sauté dessus. D'une main, la cadette secoue sans délicatesse le vampire et tire la tignasse de Caï de l'autre. Mon réveil n'était pas si brutal que ça finalement. La réaction de Naro à été immédiate : son poing est directement allé vers la figure d'Anya. Elle l'esquive sans la moindre difficulté et rit au nez du vampire.

- Raté ! Rigole-t-elle.

Il grogne et la pousse. Elle trébuche à cause du croche-pied de Caï et s'étale au sol, toujours souriante.
Je ne suis pas encore habituée aux yeux de Caï et Lehcim. Ni à ceux, devenus noirs, de Naro.
Moi aussi je me vengerai de ce réveil, ça c'est sûr.
Quelqu'un frappe à la porte. Ou plutôt, essaie de la fracasser.

- Debout tout le monde ! Crie Staïlz.
- Avec le remue-ménage que fait la petite, on est levés depuis trois minutes déjà, grogne le loup-garou.
- Ah ? Fait Staïlz en ouvrant la porte. Tu m'as entendu me préparer ? Demande-t-il à la coupable.
- Non, c'est le vent qui me l'a dit, lâche-t-elle tout naturellement.

Je reste perplexe. Qu'est-ce qu'elle est encore en train de nous raconter ? Elle se remet debout en un bond.

- Comment ça : le vent te l'a dit ? Questionne Edilyn.
- Bah... commence la Folle. Staïlz a ouvert sa fenêtre quand il s'est levé et nous, on a pas fermé la nôtre hier soir. Donc les courants d'air m'ont dit que Staïlz se préparait. Et on a dit qu'on sortirait aujourd'hui alors dépêchez-vous on s'habille et on part !

Elle avait prononcé cette dernière phrase avec une intonation de gamine capricieuse.

- Des courants d'air y'en a surtout dans ta petite tête, dit Naro.
- Aller, s'il vous plaît, on peut aller dehors ? Supplie-t-elle.
- Petit-déj' et habillage d'abord, ordonne Staïlz. J'ai l'impression d'être ma mère, soupire-t-il ensuite pour lui-même.

Apparemment, les petits-déjeuners humains (français) ont les mêmes aliments que ceux alclésiens. Le pain : très blanc, il n'a sûrement qu'une seule sorte de farine ; la confiture : trop de sucre, pas assez de fruits ; et le lait : il a un arrière goût venant probablement de la boîte appelée 'brique'.
Le petit-déjeuner englouti, on va se changer. Comme hier, les garçons dans la chambre de Staïlz et les filles dans celle qui reste à négocier.

- Aujourd'hui, on est en week-end, c'est dimanche, annonce le Passeur.
- Génial, fait sarcastiquement Naro. Et alors ?
- Et alors il y a beaucoup de personnes qui ne travaillent pas. Dont les élèves des écoles. Et leurs professeurs du coup.
- Week-end ? Répète Caï. C'est un autre mot anglais ?
- Ouais ça veut dire : la fin de la semaine.
- Et c'est la fin de l'année scolaire. Demain ce sera le dernier jour. Enfin, pas vraiment mais après tout le monde fait n'importe quoi. C'est les meilleurs jours mais il faut que je reste avec vous.
- Donc tu seras pas là demain ? Demande Anya avec un air mi-impatiente, mi-déçue.
- Non, demain je vais en cours. Et c'était une blague hein, vous vous n'irez pas. Et je trouve ça carrément pas juste.

Je suis rassurée, je ne suis jamais allée à l'école. À Alclésia ce n'est pas obligatoire et ma mère a préféré m'apprendre d'elle-même tout ce qu'elle sait.

- On sort ! On sort ! On sort ! Crie la Folle.
- Ouais, ouais, c'est ça. Tu veux pas te taire pour changer ? Lance Naro.
- Rabat-joie, fait-elle en lui tirant la langue.

On attend tous devant la porte que Staïlz la déverrouille. Ils ont un système très complexe rien que pour fermer une porte. Il commence à l'ouvrir et à peine entrouverte, Anya se précipite à l'extérieur en bousculant tout le monde. On la suit tranquillement et on l'a voit sur le chemin gris sombre à tourner sur elle-même. Un grondement arrive suivi d'une 'voiture' extrêmement rapide.

- Attention ! Crie Staïlz.

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Voili voilou ! Enfin un chapitre à temps... On verra bien pour le prochain.