CHAPITRE #9

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  Le vieillard m'amena hors de la forêt, et nous entrâmes dans une petite maisonnette, qui devait être la sienne.

- Sympa la déco, lançai-je en découvrant qu'absolument tout était fait de bois. C'est original !

Le vieillard ne me répondis pas, et s'assit dans un grand fauteuil. Il retira son chapeau, et attrapa une pipe, qu'il alluma, et mit en bouche.

- Alors gamin, pose toutes les questions que tu veux, je crois que tu en as beaucoup, et tu mérites quelques réponses !

Je m'étonnai de cette soudaine sympathie à mon égard, et le regarda quelques instants. Il me fixa à son tour, attendant que je me décide. De peur de me voir perdre cet accord qui me semblait important, je finis par trouver mes mots.

- Déjà, j'aimerai connaître votre nom, si vous souhaitez que j'arrête de vous appeler grand-père !

- Je suis Dayron !

- Dayron ? C'est... un nom à coucher dehors, non ? Votre mère je présume ? Je comprends !

Dayron me fixa d'un regard noir. Je compris aussitôt que je venais de faire une petite bêtise, en me moquant ainsi de son nom. Je me rattrapai aussitôt en disant qu'il y avait pourtant une petite touche d'originalité, ce qui, à vrai dire, passa moyennement.

- Je... enfin je voudrais savoir quand même, pourquoi cet accoutrement ?

Dayron sembla me devisager. Il se regarda quelques instants, avant de redresser la tête et me fixer intensément, me faisant perdre toute confiance. De toute évidence, son accoutrement était des plus ordinaire.

- Mon cher gamin, que les choses soient claires...

- Excusez-moi, Dayron, le coupai-je, je ne voulais pas vous blesser.

- Ne t'inquiète pas gamin, je voulais simplement te dire que nous somme en l'an 1345. Est-ce que tout est clair désormais ?

1345 ? 1345 ? Attendez, vous avez bien lus, oui ! J'étais tombé en l'an 1345, chez un vieux mage apparemment très ronchon, et qui fumait encore la pipe. Décidemment, ma vie était vraiment peu ordinaire.

- 1345 ? C'est une blague ? Le dernier souvenir qu'il me reste est quand même l'ouverture de ce vieux grimoire !

- Et j'en suis conscient, gamin ! Mais cela ta permis de faire un saut temporel. Ce grimoire était ensorcelé. C'est moi qui l'ai rédigé, pour tout te dire.

- Et ai-je le droit à quelques explications ?

- Mais bien entendu, Burwin !

Burwin ? C'était quoi encore ce nom à coucher dehors ? Ça me rappelait tellement les cours de français ! Encore un vieux truc de figure de style ! Heureusement que je suis américain, parce que je serai en France, je crois que je ne supporterai pas de devoir apprendre tous ces vieux machins. Enfin, peu importe, grand-père venait de m'appeler Burwin, et je crois que quelques explications devaient être mises au clair.

- Désolé, mais je ne m'appelle pas Burwin. Mon nom est Grant ! Grant Newton !

- Oui, j'oubliai, mais à cette époque, ton nom est Burwin. Laisse-moi te conter l'histoire de ce royaume.
《Tout commence avec l'arrivée au pouvoir du Roi Auguste ! Ne sachant régner correctement, il s'est fait aidé d'un grand mage, Vixen. Mais avide de pouvoir, Vixen a tué Auguste, et s'est mis en tête de détruire le royaume. Pour cela, je n'ai pas eu d'autre choix que d'intervenir. Mais ce que je ne savais pas encore, c'est que Vixen était un Elfe Noir. C'est à dire qu'il était très puissant.
《Entre temps, j'ai sauvé deux familles, qui résident actuellement chez moi ! L'une se faisait attaquée dans sa propre maison, et l'autre allait être condamnée, faute de non remboursement auprès de Vixen.
《Burwin est alors arrivé de nulle part, affirmant qu'il savait comment vaincre Vixen. Malheureusement, il s'est fait tué de sang froid.
《Mon but était donc de faire revenir son jumeau temporel, qui n'était autre que toi, dans l'espoir que tu saches comment anéantir Vixen. Car, après de nombreuses recherches, je suis parvenu à découvrir que Vixen venait du futur, tout comme toi. Les Elfes Noirs proviennent de l'an 3098. C'est bien plus tardif que toi, mais tu es le seul jumeau as ses proche que j'ai trouvé ! Et je t'en supplie, tue Vixen ! C'est tout mon royaume qui est en danger.

Je restai sans voix ! Si j'avais bien compris, mon moi de l'an 1345 était arrivé pour tuer ce Vixen maléfique d'une autre époque, mais il s'était fait tué, et moi, je devais retrouvé comment le tuer. Ça paraissait logique, en effet, mais comment saurai-je la manière de le tuer ?  Cela me semblait... tiré par les cheveux ! Oui, je n'avais absolument pas confiance en moi. Je venais du futur, alors même si j'étais le jumeau temporel de ce Burwin de l'an 1345, je n'avais pas ses sources d'informations, en encore moins son cerveau. Vixen m'était inconnu, alors je n'avais même pas idée de comment le tuer. Surtout qu'il venait d'un futur qui m'était tout aussi inconnu qu'il ne l'était à Dayron.

- Entre autre, gamin, j'ai pris possession du corps de mon propre jumeau temporel de ton époque pour te guider et que tu parviennes à ouvrir ce grimoire, et ainsi éviter que mon monde ne se meurt !

- Je comprend tout à fait, et j'aimerai beaucoup pouvoir faire quelque chose pour vous, vraiment, mais je ne sais absolument pas ce que je dois faire. Ce Burwin était quelqu'un, et moi, je suis quelqu'un d'autre.

Je vis Dayron baisser la tête. Il avait l'air dépité. Je crois bien que mon annonce lui avait fait quelque chose. Après tout, il ne s'attendait peut-être pas à ce que deux jumeaux temporels n'aient pas la même pensée !

Cela me toucha, et je fus obligé de sortir, afin de réfléchir à tout ce qu'il venait de se passer. Déjà, je venais de retourner 668 ans dans la passé,  où tout ce que je connaissais avait disparu. De plus, j'avais disparu subitement de mon monde, sans rien dire à personne, alors que j'avais... un rendez-vous avez Hannah l'après-midi même ! Comment allai-je arranger cela ? Tout le monde devait être mort d'inquiétude, et j'allais évidemment manquer une occasion en or d'embrasser Hannah ! Qu'avais-je fait en ouvrant ce grimoire ? Pourquoi ?

Excédé, je me mis à faire les cent pas. Je n'en pouvais plus. Il fallait que je rentre au plus vite. Mais comment faire ? Il me fallait l'aide de Dayron ! Pourtant, je doute qu'après tout cela, il soit d'humeur à me ramener aussitôt d'où je venais.

Je rentrai aussitôt dans la chaumière, et me planta devant le mage.

- Je demande à rentrer chez moi tout de suite ! lui annonçai-je. J'ai des besoins urgents !

Mais Dayron ne bougea pas. Il resta de glace. Je n'y croyais pas !

- Tout va bien ? demandai-je, inquiet.

- Si voir ceux que j'aime mourir une deuxième fois, et être impuissant face à Vixen me donnait du bonheur, je pense que cela ce saurait, gamin ! Désolé, mais mon moral est au plus bas, et je ne me sens pas capable de te ramener chez toi aujourd'hui. Tu devras attendre demain.

Je ressentis une puissante vague de compassion quand j'entendis Dayron prononcer ces mots. Il était vrai que toute son histoire allait se répéter ! Mais je n'y était malheureusement pour rien ! Et j'en étais désolé. Cependant, je crois que la meilleure chose à faire était de rentrer, pour oublier tout ça !

Le GrimoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant