Chapitre 153

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Durant cette période, j'avais de fréquentes sautes d'humeur. Un rien pouvais m'énerver en quelques secondes, que ce soit une réflexion de ma mère ou une simple discussion avec une amie. Je trouvais n'importe quelle prétexte à tout ceci : "C'est parce que j'ai pas assez dormi", "J'ai pas assez mangé".. Il était évident que c'étais plus que ça alors je trouvais d'autres excuses "C'est mon cousin qui me manque", "ça fait longtemps que j'ai pas vu mon oncle". Je me mentais bien-sûr inconsciemment.

Entre temps ma copine guinéenne était revenu de Paris et je l'avais invité à dormir chez moi pour rattraper un peu le temps perdu. A un moment dans la soirée elle me lance d'un air coquin :"Alors avec Mathieu ? " je réponds d'un air nonchalant "
- J'ai cassé.

Elle éclate de rire

- Pourquoi tu mens ??
- Non c'est sérieux

Je dis ça en rigolant nerveusement
- Arreeeete il s'est passé quoi encore ?

Je commence à raconter puis elle se remet à rire. Tellement qu'une larme perle timidement du coin de son œil

- T'es sérieuse là ? Tu l'a appelé pour lui dire "jte quitte" ??

- J'ai pas dit ça déjà, j'ai dit "faut qu'on arrête"

- Et il a dit quoi ?

- Heu il a dit "arrêter quoi ?"

Elle repart de plus belle. Bon faut avouer que vu comme ça c'est plutôt marrant

- Rohh ça va c'est pas comme je quittais quelqu'un chaque jour !

Mais elle continue de répéter le "Allo ? Jte quitte ! " et jusqu'à aujourd'hui au moment même où j'écris tout ça, elle en rigole encore.

Ça faisait maintenant une semaine et je ne me sentais toujours pas "libre". Toujours cette impression qu'il me gère à distance qui faisait que je ne n'était jamais à 100% avec Gas. Comme si je vivaient exactement les mêmes conditions que ma vision d'horreur du mariage : sentiments d'attachement, de lien incassable.

Je voulais me libérer

Alors j'ai revu ma copine en quad sauf qu'entre temps elle l'avait échangé contre un scooter. Génial j'allais donc conduire un scooter. C'était cool mais pas assez, mon sentiment de liberté ne durait que quelques minutes.

Mathieu sors de ma tête !

Puisqu'il n'allait plus venir, j'avais près de 100€ pour moi. Alors je décidais de me faire plaisir en réalisant une de mes envies : faire un tatouage.

J'avais retrouvé une ancienne amie qui en avait fait son métier et acceptait de m'en faire à prix cadeau et depuis l'idée avait doucement germé dans mon esprit.

Attention je ne voulais pas en faire parce que c'est beau ou un rapport avec Mathieu mais parce qu'il y a une chose, une chose que je veux graver sur ma peau parce que je ne doit pas l'oublier, je ne veux pas l'oublier.. Mais ça j'en parlerai plus tard. Je trouvais que le faire maintenant, durant l'été était une bonne idée. Avant que l'automne arrive, que je doive porter des jeans et vestes qui ralentiraient la cicatrisation.. Je contactais alors ma "tatoueuse" qui me donna rendez-vous pour plusieurs semaines plus tard.


En dépit de tout ❤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant