chapitre 3

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Leila
       Je me fige au son de sa voix. Il penche sa tête et je sens son souffle caresser mon cou, il me retourne d'un coup et son regard me transperce. Il est vraiment grand et encore plus beau de près, ses yeux sont clairs et brillants, sa peau lisse et bronzé et sa bouche, sa bouche est parfaite, rose et a l'air si douce. Il me repose encore la même question avec sa voix grave, légèrement cassée, il parle très lentement et a un accent anglais. Je suis bouche bée, complètement médusée. J'ai l'air d'une idiote et bégaye en lui répondant.
— Lei...Leila!
Il regarde mes lèvres intensément puis mes yeux.
— Tu es absolument magnifique Leila. Puis je t'offrir un verre?
— Non j'ai déjà assez bu...
Son regard tombe un peu déçu.
— Mais on peut danser si tu veux ?
Je ne crois pas ce que je viens de dire...
— Oui j'adorerais ça !
Il enroule ses bras autour de ma taille tout en bougeant au son de la musique. Nos corps sont très proches, il sent divinement bon, je n'ai jamais été aussi proche d'un garçon de toute ma vie, mais bizarrement je ne me sens pas honteuse ou inconfortable. De temps en temps je lève les yeux et nos regards se croisent, il me sourit, et je suis comme hypnotisée par la présence magnétique de ce mec. Il place sa main sur ma nuque et m'étreint fermement, nos hanches bougent à l'unisson il me retourne soudain puis se frotte lascivement contre moi, créant une charge d'électricité dans tout mon corps.
Qu'est ce qui m'arrive? Cette situation devrait m'effrayer! Je devrais avoir envie de prendre mes jambes à mon cou mais je n'en fait rien, au contraire j'ondule mes hanches contre lui pour créer plus de contact. Ses lèvres s'approchent de mon cou et y déposent de doux baisers. Je ferme les yeux savourant cette incroyable sensation, et lorsqu'un gémissement m'échappe je le sens sourire contre ma peau et j'ouvre immédiatement les yeux. J'aperçois Sonia et Nicolas qui m'observent au bar. Nicolas me fait le signe de la victoire et ma sœur un clin d'œil.
— Ce sont tes amis? Ou ton petit ami? questionne- t-il entre deux baisers qui me font littéralement défaillir.
Je réponds en continuant à bouger et en guidant ses mains sur mon ventre.
— Ma sœur et un pote. Je n'ai pas de petit ami!
— Super, Viens !
Mon bel inconnu me saisit par le coude et me dirige vers la sortie.
Arrivés dehors il y'a un groupe de gens qui discutent et fument des clopes. On se faufile, il prend ma main et me pousse contre un mur. Ses lèvres sont à quelques centimètres des miennes et je sens son haleine chaude et mentholée contre ma peau. Ses yeux bougent et observent chaque parcelle de mon visage. Je tremble à l'idée de ce qui va se passer. Je n'ai jamais embrassé personne je ne sais même pas comment faire mais surtout je suis dans la rue avec un parfait étranger et je languis de sentir ses lèvres contre les miennes alors que je ne connais même pas son prénom. La vodka me fait perdre la tête à moins que ce soit lui?
A ma grande surprise et il faut bien l'avouer déception, il se retire, palpe sa poche pour en sortir un paquet de cigarettes.
— Je m'appelle Edward, Edward Fyles, déclare -t-il fièrement.
Il allume sa clope et j'en profite pour l'observer de haut en bas. Il porte un jean slim noir, une chemise bleue claire à moitié ouverte qui laisse apparaître les tatouages de son torse. Je n'arrive pas à détourner mon regard, je n'ai jamais vu un mec aussi attirant de toute ma vie. Edward semble le remarquer sourit puis secoue la tête. J'arrête immédiatement de le mater, un peu embarrassée, mes yeux se posent sur mes pieds et mes joues me brûlent.
—Tu es belle quand tu rougis Leila ! J'aimerais pouvoir te faire rougir plus souvent.
Son regard s'assombrit soudain il me regarde intensément, je déglutis,
—...Je t'ai jamais vu ici? Tu viens souvent?
— Non c'est la première fois que je sors!
— Ah ouais et pourquoi ça?
Il articule ses mots entre deux pouffés de fumée. Parce que mon père et frère sont des psychopathes et ne me laissent pas passer le coin de la rue. Je ris de ma propre pensée et Edward arque un sourcil attendant impatiemment une réponse.
— Parce-que que je viens d'avoir 18 ans et que je peux légalement sortir.
Il éclate soudain de rire et jette sa tête en arrière comme le ferait un enfant, ses yeux se ferment et des fossettes se creusent. Mon dieu je fonds littéralement. Comment fait-il pour être à la fois mignon et sexy ?
— Personne n'attend d'avoir 18 ans pour sortir!
Je fronce les sourcils un peu vexée par ses moqueries. Il le remarque, s'arrête de rire puis s'approche lentement de moi jusqu'à complètement réduire la distance qui nous sépare. Il caresse mon front puis mes joues tout en regardant ma bouche. Je sens mon cœur battre à tout rompre. Cette proximité anime tous mes sens. Il se retourne jette sa cigarette et prend mon visage en coupe, son pouce frôle ma lèvre inférieure tandis que nos fronts se touchent.
— J'ai très envie de t'embrasser Leila. Je peux?
Je ne sais pas quoi répondre. D'un côté j'en meurs d'envie mais de l'autre je suis complètement terrifiée je n'ai jamais fait ça avant. Ne me laissant pas le temps de répondre, il inspire profondément puis dépose délicatement ses lèvres contre les miennes et m'embrasse doucement, tendrement, la sensation bien qu'étrangère est exquise, nos bouches bougent à l'unisson. Ses mains quittent mes joues et s'aventurent dangereusement dans le bas de mon dos. Il resserre subitement son étreinte je gémis dans sa bouche il en profite pour glisser sa langue je me crispe ouvre les yeux. Mon Dieu je ne sais pas quoi faire.
— Embrasse-moi s'il te plaît !murmure-t-il d'une voix suppliante, sans jamais interrompre le baiser.
Je défaille au son de cette dernière et décide de suivre les mouvements de sa langue. Le baiser se fait de plus en plus intense, ses mains sont partout, son corps semble s'être intégré au mien. Je n'entends plus le bruit de la ville ni les gens autour de nous, je suis perdue envahie par la magie de ce moment de grâce, la douceur de ses caresses, son odeur, le mouvement de sa langue tout me fascine. Je sens une étrange sensation dans mon ventre et j'ai envie de plus, d'être encore plus proche de lui, cette urgence soudaine me pousse à caresser son dos puis à tirer légèrement sur ses cheveux. Sa réaction ne se fait pas attendre, il grogne et déconnecte nos lèvres mais continue de les promener contre mes joues mon nez mon front.
—Oh Leila....Tu ne sais pas quel effet tu me fais!
Sa voix s'est aggravée. Il caresse ce qui me semble être son érection contre ma cuisse, Je rougis. Et dire que c'est moi qui le met dans cet état! Comment est-ce possible? Comment ce Dieu vivant peut s'intéresser à moi? Pas le temps de répondre à ma question intérieure que deux personnes nous interrompent et lui tapent sur l'épaule alors qu'il continue de me dévorer des yeux.
— Hey poto! Tu fais quoi là ça fait des plombes qu'on te cherche?
       Mon bel inconnu s'écarte de moi et me laisse pantelante contre le mur. J'essaye de me récompenser rapidement sous le regard jugeant de ses amis, tire nerveusement sur ma jupe et arrange mes cheveux décoiffés par notre échange.
— C'est qui cette meuf? crache une bimbo blonde en me toisant de haut en bas avec dégoût.
— Voici Leila! Leila je te présente mes amis Zack et Andrea!
— Enchantée!
Je les salue poliment mais me sens affreusement mal à l'aise consciente d'être scrutée du regard, et surtout honteuse d'avoir été surprise en train de me faire peloter dans un coin sombre. Zack me détaille en souriant:
—Canon! lance-t-il avant de siffler entre ses dents.
Andrea ignore ouvertement la main que je lui tends, se retourne vers son ami l'attrape par le col et fait la moue.
— Bon Edward on y va! Elle est nul cette boite il y'a que des bolosses de banlieue qui prétendent faire partie de notre milieu. En plus Louis fait un after chez lui et il nous attend.
Je sens une vague de jalousie et de tristesse m'envahir devant leur proximité. Edward pousse gentiment Andrea et pose sa main dans le bas de mon dos, son geste me surprend et me rassure en même temps.
— Viens avec nous Leila.
— Non merci, décliné-je avec regret.
J'avais envie de le suivre jusqu'au bout du monde. Mais bon je ne peux pas faire ça il est bientôt l'heure pour moi de rentrer, contrairement à tous ces jeunes j'ai un couvre-feu à respecter mon carrosse est malheureusement sur le point de se transformer en citrouille.
— Pourquoi? insiste-t-il, je te raccompagnerais chez toi après.
J'aperçois bimbo qui souffle exagérément d'impatience. Elle n'a pas l'air de beaucoup m'apprécier celle-là et je me demande bien pourquoi.
— Non vraiment merci pour la proposition mais je vais rester là avec mes amis, ils doivent sûrement s'inquiéter pour moi!
Edward fronce les sourcils un peu déçu et prend mes mains dans les siennes.
— Ok Leila je comprends. Mais je veux te revoir, donne-moi ton numéro!
Je sors mon portable. Andrea pouffe de rire à la vue de mon engin archaïque. Je réalise tout d'un coup à quel point je suis ridicule et mes mains se mettent à trembler nerveusement. Je réussis quand même à lui communiquer mon numéro il le tape et m'appelle pour que j'ai le sien.
—A très vite beauté, murmure-t-il au creu de mon oreille avant de tourner les talons et suivre ses amis.

Et comme ça il disparait, me laissant troublée sur un trottoir de Paris.

L'initiation ( Sous contrat d'édition ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant