Prologue

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Silence. Ce silence qui me rappelle la nuit dans les dortoirs, personne n'osait parler.

Battements. Mon coeur bat de façon régulière dans ma poitrine, mais beaucoup trop fort à mon goût.

Souvenirs. J'ai l'impression d'avoir déjà vécu ceci, des fragments de souvenirs qui refont surface sans pour autant me dire d'où je viens.

Angoisse. J'ai juste peur.

Sourire. Le sourire béat d'une jeune fille me glace le sang : les mimiques de son visage me semblent tellement familières, pourtant j'ignore qui elle est.

Maman. J'aurai aimé qu'un souvenir gai frôle mon esprit, comme les coiffures qu'elle aurait pu me faire si je l'avais connu.

Famille. Une fois encore la chevelure blonde de cette jeune fille envahit mes souvenirs, elle avait dû être ma seule famille.

Tout d'un coup les souvenirs de ma vie d'avant qui apparaissaient comme des flashs, sont remplacés par des choses que finalement, je préfèrerais oublier.

Courir. Toujours plus vite, toujours plus loin et surtout ne jamais regarder en arrière.

Fuir .De même que le précédent, ce souvenir m'a permis de rester en vie.

Survivre. J'ai grandis dans un endroit où la survie est le seul but, où le risque de mort est la seule chose qui vous maintient en vie.

Mourir. On ne sait pas ce qu'est la mort, jusqu'à ce qu'on la voie de près. J'ai trop de fois frôlé la mort.

Pourquoi ces souvenirs là semblent-ils prendre plus de place que ceux de ma vie passée? J'aurais tant souhaité que ce soit le contraire, mais la vie qu'on m'a prise est déjà trop loin, et les horreurs de ce que j'ai vécu me hante de plus en plus.

Cri. Un appel au secours, un parmi tout ceux que j'ai pu entendre, m'implorant de les sauver, sans que je ne puisse rien y faire.

Sang. Ce liquide rouge poisseux est au coeur de mes actes, j'ai tué trop de fois pour m'endormir calmement.

Enragés. Ce souvenir me terrifie, bien plus que tout les autres. Ces monstres assoiffés de chair avec qui j'ai cohabité pendant quatre ans sont la raison de mes cauchemars, de mes insomnies, de mes peurs.

Arène. Cet endroit qui fut ma maison, mais qui fut aussi le tombeau de tant d'autres avant moi.

Soudain, les souvenirs se bousculent, effaçant peu à peu ma vie d'avant en me rappelant la raison de ma survie et de mes combats.

Formateurs. Ces gens dénués d'humanités, envoyant des gosses se faire massacrer pour aucune raison connue.

Survivante. Je suis la survivante.

Je me souviens maintenant, pas de tout mais de l'essentiel.

Le produit anesthésiant se dissipe peu a peu dans mon corps et une étrange sensation de déjà vu me fait frissonner. J'ai déjà été endormie, j'ai déjà vécu la remontée de mes souvenirs, et j'ai déjà vécu ce qu'il va m'arriver.

J'ouvre enfin les yeux, et dans le noir, je la distingue. La lumière bleue. 

Les Lumières BleuesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant