Chapitre 7

15 1 0
                                    

J'ouvre les yeux et tourne la tête, Jasper est couché à mes cotés, nous regardons le ciel.
_Tu penses que c'est réel? chuchote-t-il.
_Tout est réel ici, les morts, les enragés...la folie, je rajoute.
Il me regarde avec de petits yeux.
_Je suis désolé, je n'étais plus moi.
Je me retourne et prends appuie sur son buste, je plonge mon regard dans le sien et effleure son visage recouvert de sang.
_Je m'en fiche. Tu m'as laissé, je lui réponds.
Il baisse les yeux et s'approche pour m'embrasser. Je le repousse et m'assois dos à lui.
_Tu m'a laissé, je répète.
Il se relève et passe ses bras autour de mon cou. Sa tête dans ma nuque, il me chuchote à l'oreille :
_Je suis désolé. Mais apprends nous alors!
Je fais demi tour, intriguée.
_Apprends nous à nous battre.
Je sais que j'aurais dû le faire avant la horde, mais je n'ai plus la force de me battre, je n'ai même plus envie de les aider à survivre.
_Je ne veux pas. Ils sont faibles et ils le resteront. Ils fuiront malgré l'entrainement à la vue d'un enragé, comme toi.
Il me prend la main et me supplie:
_J'aimerai être fort, mais je ne suis pas toi, je ne suis pas Bob.
Il relève la tête et un éclair de jalousie traverse son visage.
_Je ne veux pas que tu me montres comment être invincible, apprends moi juste à faire semblant.
Je m'apprête à répliquer quand Bob intervient. Il a une mine fatiguée, mais soulagée.
_Ely s'est réveillée, marmonne-t-il.
Je l'interroge du regard. Réveillée...comment?
_Elle est vivante, dit il d'une voix émue.
Je ne comprends pas, elle s'est faite mordre, et son bras a été sectionné bien trop tard, elle devrait être morte. J'essaie de cacher mon entonnement, et lui lance alors d'un ton indifférent.
_Justement, tu devrais rester avec elle.
_Oui, mais la première personne qu'elle a demandé, c'est toi.
_Pourquoi?
_Je ne sais pas Juliane, je ne sais pas, me coupe-t-il, las.
Le souvenir de notre enfance, à moi et Ely, traverse alors mon esprit. Main dans la main, nous rions. Je ne me souvenais pas avoir vraiment ri un jour. Je me lève et me dirige vers la cabane, laissant Jasper et notre merveilleux moment à la rivière. Bob me suit : je m'empresse de lui faire remarquer.
_Je ne vais pas me perdre.
_Tu lui as tirée dessus et tu l'as frappée. Tu croyais vraiment que j'allais te laisser seule avec elle?
Je continue d'avancer en silence, je n'ai plus la force de répliquer. Il a raison au fond, je suis impulsive et dangereuse quand je m'y mets. En montant l'échelle, je conclue doucement:
_Ne t'en fait pas, je ne toucherais pas ta princesse.
Ely est allongée sur le lit, faible et impuissante. Un torchon enveloppe son bras fraichement coupé. Elle tourne la tête en me voyant arriver. Son regard est mêlé de soulagement, et de tristesse.
_J'ai désinfecté et cautérisé la plaie, m'explique Bob, si tu savais comment elle a hurlé. J'hésite à allez voir pour des anti-douleurs dans le bunker, mais je voulais t'en parler avant.
Je lui jette un regard noir.
_Je t'interdis de risquer ta vie là dedans juste pour ça.
Tout deux me dévisagent. Le "juste pour ça" était peut être de trop.
_Pardon, mais je ne veux pas que tu y ailles.
Bob lance un regard à Ely en signe d'excuses et elle lui répond à voix haute.
_C'est pas grave Bob, je supporterais, elle a raison.
Son visage est pâle.
_Elle a mangé? j'interroge Bob, soudain protectrice.
_Elle vient tout juste de se réveiller je te rappelle.
_Arrêtez de parler de moi à la troisième personne, je suis là! nous interrompt Ely.
Je perçois dans son regard la même expression de jalousie qui a envahit Jasper peu de temps avant. Je m'approche alors d'elle et Bob se recule.
_Pourquoi je suis vivante? me chuchote-t-elle.
Je me pose la même question en boucle depuis que Bob m'a annoncé qu'elle vivait encore. Je lui réponds que je l'ignore. Elle regarde alors son poignet et ses yeux se remplissent de larmes.
_J'ai failli mourir..
_Mais tu es vivante, je réponds d'un ton sec.
Elle s'apprête à répliquer quand je la coupe.
_Josh, Katie, et Louie sont mort eux, pour de vrai, cesse de pleurer.
Je repense alors à la mort de Josh, et mon esprit s'assombrit d'une tristesse sans nom. Elle se tourne vers moi et me demande d'une voix insistante, sans prendre en compte ma dernière phrase.
_Aurais-tu pleuré si j'étais morte?
Elle remet ça, voilà qu'elle se prend pour le centre du monde, encore une fois. Je lui lance alors en me relevant :
_Non, Ely. De toute façon tu n'es pas morte, la question ne se pose pas. Arrête ton caprice, tu es en vie.
Elle me rattrape de sa main droite et m'oblige à me rassoir. Elle jette un coup d'oeil vers Bob, inattentif à la discussion. Elle en profite alors pour retirer le torchon de son moignon et grimace sous le coup de la douleur, la chair est encore à vif, mais elle ne saigne plus. Elle relève ensuite la couverture et baisse son pantalon de façon à me laisser entrevoir le trou que je lui ai causé dans la jambe. Pour finir, elle rejette ses cheveux en arrière, ses hématomes et cicatrices à l'arcades apparaissent. Elle s'approche de moi et me chuchote d'une voix menaçante.
_Je suis morte à ma façon.
Elle marque une pause.
_Tu m'a tuée.
Son audace me cloue au sol. Oui, je l'ai battue, insultée, méprisée, mais si elle savait ce qu'il m'est arrivé avant ça... Les multiples cicatrices qui me strient le dos en témoignent. Je retire mon bras prisonnier de sa main et me lève, retenant la colère qui fuse en moi. Bob nous regarde, interrogé par ce qui a bien pu causé mon énervement.
_Juliane? Une dernière chose, m'interpelle Ely.
Je me retourne, impatiente. Si je ne sors pas d'ici tout de suite je sens que je vais la tuer, pour de vrai cette fois-ci. Ely lève la tête vers Bob en affirmant:
_C'est le mien.
Elle est pathétique, pire que ça, j'ai pitié pour elle et le monde dans lequel elle vit, ce n'est pas une princesse. Je conclue la conversation sur un ton provoquant:
_Bonne soirée, Bobby, je lance à Bob sous le regard ébahit d'Ely.
Autour des cendres, les nouveaux sont silencieux, contrairement à leur habitudes. Il ne rient pas, ne parlent pas. Je dis "les nouveaux", mais il ne sont plus si neuf, cette bataille les a abimés. Nous étions onze, nous ne sommes plus que six: Lou, Léna, Bob, Jasper, Ely, et moi. Je m'approche de Lou et lui caresse les cheveux.
_On va se promener? me demande-t-elle de ses petits yeux noisettes fatigués. J'en ai marre de rester ici.
Je lui tends une main qu'elle prend en se dirigeant vers la forêt. Je la suis car elle semble savoir exactement où elle veut aller. Elle m'amène devant les tombes de feu nos anciens camarades. Lou baisse la tête et chuchote.
_Tant de morts...
Je lui prend le menton et réplique en m'agenouillant à sa hauteur.
_Tant de vivants.
Elle se jette dans mes bras et pleure à chaudes larmes. Je la rassure en lui disant doucement.
_Ne pleure pas les morts, ils ne peuvent pas t'entendre de là haut.
Elle sort sa tête de mon étreinte, se recule et essuie vigoureusement ses larmes.
_Je suis forte, Juliane, affirme-t-elle.
_Oui, je conclue doucement.
Je me relève, regarde les tas de terre, et en me rendant compte que ce n'est pas mon travail, je m'exclame:
_Qui est-ce qui les as enterrés?
_Léna.
_Ah..
Je m'en veut de ne pas l'avoir fait moi-même, ils sont mort par ma faute. Je me devais de voir leur corps ensevelit dans la terre pour être enfin oubliés par tous, excepté moi. C'est moi qu'ils se doivent de hanter, personne d'autres.
_A propos de Léna..., me lance Lou, inquiète.
J'acquiesce et lui fait signe de continuer.
_J'ai peur pour toi Juliane. Je l'ai entendu parler seule, elle voulait te tuer.
Je ne réagis pas, je me contente juste de répondre.
_Tout le monde veut ma mort, et je ne me méfie pas de tout le monde pour autant.
_Moi je ne veux pas te tuer.
_Non? Et bien ce n'est pas normal.
Elle semble soudain triste. J'ai été dure.
_Tu ne comprends pas Lou, tu ne peux pas m'aimer parce que moi je serai incapable de t'aimer en retour, contente toi de survivre pour l'instant, je ne veux pas te perdre toi aussi.
Elle me sourit finalement parce qu'elle a compris. Elle sait que je suis comme ça et que je ne pourrais rien y changer.
La nuit est tombée et je n'ai qu'une envie : dormir. Je rejoins quand même les nouveaux pour voir comment ils réagissent aux évènement de la veille. Bob est accroupi devant le feu qui refuse catégoriquement de s'allumer, Léna taille une lance dans un bâton. Jasper et Lou mangent des framboises silencieusement. J'aide Bob à allumer le feu et me poste ensuite devant tout le monde en prenant -pour une fois, mon rôle de chef à coeur.
_Désolé pour cette nuit, pour ces morts.
Personne ne réplique, ils baissent tous la tête en signe de deuil. Seul Bob se lève et s'éloigne en tapant des pieds. Je le suis alors, il a l'air énervé.
_Bob! Attends.
Il se retourne et me lance méchamment:
_Quoi?
_Qu'est-ce qu'il y a? Qu'est-ce que j'ai fait?
Nous somme assez proche du feu pour que tout le monde observe la scène.
_Rien! m'agresse-t-il.
Il baisse les yeux et continue doucement.
_Tu n'as rien fait, c'est ça le problème.
Il a raison, je ne les ai pas aidé... Mais je n'ai pas à me justifier, il sont faibles et ça je ne pourrais jamais le changer. Je m'apprête à répliquer quand Bob me coupe.
_On sait Juliane, toi tu es forte, et tu vivras, on sait tous ça... Ta vie te semble immense mais regarde, regarde autour de toi!
Il crie maintenant en levant les bras au ciel.
_Tu penses que tu vaux mieux que nous mais tu es toute petite. Réfléchis à ce que représente ta vie face à ça!
Il baisse la voix et chuchote.
_Deux secondes... Deux misérables secondes! hurle-t-il.
Je recule d'un pas, choquée par la vérité et l'agressivité de ses paroles. Il se rapproche malgré tout et me dit.
_Tu n'es rien. Mais tu pourrais au moins essayer de sauver le peu de secondes que nous sommes.
Il part ensuite en me bousculant et je n'ose plus bouger. Ses paroles m'ont fait peur, car il a raison. Je ne suis rien.
_ Mais que voulais-tu que je fasse ? je finis par hurler.
Il se retourne et répond, désemparé :
_ Je ne sais pas, apparemment ce n'est pas moi le chef ici.
_Bob, attends.
J'arrive à sa hauteur et il prend la parole :
_ Tu peux pleurer nos morts autant que tu veux, faire culpabiliser Ely d'être en vie mais la seule vraie responsable ici c'est toi. Tu pensais peut être qu'en faisant passer cet endroit pour le paradis tu nous sauverais tous, mais nous étions onze, et nous ne sommes plus que six.
Nous sommes assez loin du feu pour que les autres ne nous entendent pas. Je réplique alors :
_ Jamais je ne vous ai menti sur la nature de cet endroit ! J'ai essayé de vous prévenir !
_ Nous prévenir ce n'était pas assez apparement. J'avais confiance en toi Juliane, et tu as préféré survivre seule, toujours tout faire seule. Mais ce n'est pas comme ça que ça fonctionne la vie, pour réussir, il faut s'entraider. Regarde où ton égoïsme nous a mené.
Il baisse les yeux, visiblement déçu de mon comportement.
_ Et puis Ely, continue-t-il, je supporte pas le comportement que tu as. On a tous compris que tu avais souffert et d'ailleurs, personne n'a jamais remis en cause ton passé, mais ce n'est pas une raison pour sous estimer la souffrance des autres. Elle passe son temps à pleurer maintenant, et si je n'étais pas là, elle se serait tuée. Pense-y, on n'a pas à souffrir de ton passé nous, on y est pour rien.
Têtue et incapable de regarder la vérité en face, je m'obstine :
_Bob, tu n'es personne pour me dire ça.
_ Je préfère être personne qu'être à ta place.
Sans un dernier regard vers moi, il tourne les talons et disparaît dans l'obscurité de la forêt.
La soirée se déroule calmement, sans autre scène de ménage. Une "scène de ménage" qui m'a assez perturbée. Lorsque la nuit est noire, je me décide à aller me coucher. Dans la cabane personne ne dort, personne ne parle, c'est a peine s'ils respirent. Lou est couchée dans notre lit et regarde le plafond. Je m'assois sur le bord et Jasper me dit :
_Raconte nous.
Je me retourne et croise son regard dans le noir. Je fais mine de ne pas comprendre mais je sais très bien où il veut en venir.
_S'il te plait, me supplie-t-il.
Je ne cherche pas à refuser, parce que j'ai besoin de me confier et parce que j'ai promis de lui raconter s'il ne me laissait pas le tuer. Lorsque que je commence à parler, tous se relèvent, attentifs à mes paroles.
_La première année, tout était flou. Personne ne se rappelait de rien, mis a part de son nom. J'étais faible, et pendant la première horde j'ai survécu en me cachant, pendant que les autres se faisaient tuer. Nous n'étions plus que trois. Pour la deuxième horde je me suis enfin battu. Les autres sont mort, j'étais seule. Je croyais ce cauchemar enfin fini..
Ils me regardent tous malgré l'obscurité, ils boivent mes paroles comme ensorcelés. Je continue :
_Je pense que la deuxième année était la pire.
Je respire un grand coup avant de leur livrer la triste vérité:
_Je connaissais l'arène, mais eux non. Je les ai ignoré et j'ai mené ma vie de mon coté, je tuais des enragés, je m'entrainais, j'étais forte. Mais apparemment certains n'étaient pas en accord avec mon mode de vie solitaire...
Je m'arrête, mon visage se crispe. Continuer me ferai trop de mal, ma colère se réveillerait et je les tuerais tous. Mais Jasper me rassure :
_Tu n'es pas obligé finalement Juliane, si tu ne t'en souviens plus c'est pas grave..
_Je m'en souviens, j'affirme en prenant mon courage à deux mains. Ils m'ont attachée. Torturée. Humiliée. Ils voulaient que je parle, que je leur dise comment survivre dans cet enfer. J'avais douze ans, je n'étais qu'une gamine mais je n'ai rien dit. Je les ai laissé me mutiler, je les ai laisser me tuer. Tout ça parce qu'ils ne savaient rien et que j'en savais trop.
Je veux épargner les détails mais c'est plus fort que moi, je suis lancée. Je leur raconte donc toute les horreurs qu'ils m'ont infligés. Je leur dis qu'à ce stade je pensais que la vie ne valait plus la peine d'être vécue, que je mourrais en emportant tous les secrets de l'arène dans ma tombe. Et puis je leur confie finalement la phrase que leur chef m'a dit peu de temps avant qu'on me libère. Cette phrase qui me hante encore jour et nuit.
_"Tu mourras en hurlant, en hurlant de peur et de souffrance, tu mourras sans même te rendre compte que tu as vécu." Je ne voulais pas lui donner la satisfaction de m'entendre mourir. Alors j'avais décidé de mettre moi même un terme à ma souffrance. Quand je m'apprêtais à m'ouvrir les veine, quelqu'un est apparu dans l'entrée, il était là pour me sauver. Il m'a détaché et nous nous sommes enfuis. Pendant la fin de l'année, on a vécu caché. Je ne l'aimais pas, enfin si, mais à ma façon, je n'étais déjà plus capable d'aimer, mais je lui devais ma vie.
Je finis cette phrase dans un souffle quand Lou chuchote.
_Comment il s'appelait?
_Alec...je murmure, si bas que personne ne comprend ce que je viens de dire. Alec, je répète, plus fermement.
Jasper relève la tête et me dévisage. Il a finalement eu sa réponse.
_Il était la seul chose pour laquelle j'avais encore envie de me battre, je continue. Mais...quelques jours avant la horde finale, son état s'est dégradé. Il ne supportait plus rien, ni le craquement des feuilles, ni même le son de ma voix. Il est devenu fou. Il a finit par devenir complètement quelqu'un d'autre, quelque chose d'autre. Il n'était plus humain.
_Il est mort? me lance Léna dans sa délicatesse habituelle.
_Il voulait me tuer, il m'a frappé et je n'osais pas répliquer. Je le laissais me battre comme je t'ai laissé le faire, je dis en jetant un coup d'oeil vers Jasper. Mais lorsque j'ai enfoncé ma machette dans son crâne, j'ai senti un coup dans ma poitrine, comme si on me tuait moi aussi. Je l'ai vu mourir et j'ai cru mourir avec lui.
Personne ne parle désormais. Même Léna est muette. J'imite alors le geste d'Ely de cet après midi. Je retire mon tee shirt et offre une vue sur les cicatrices qui me strient le dos. La lune les éclaire une à une et tout le monde regarde mon corps, marqué d'hématomes et de blessures qui ne partiront jamais.
_Je suis déjà morte deux fois. Maintenant, je n'ai plus peur de la mort.
Sur ce, j'achève mon discours et tourne le dos à tout ces yeux rivés sur moi. Je veux éviter toutes questions, je leur ai raconté comme promis, je ne leur dois rien de plus. Je m'endors finalement dans un sommeil peuplé de cauchemars.
Je cours, effrayée dans un brouillard interminable. Des ombres me suivent, je veux crier mais aucun son ne sort de ma bouche. Je m'arrête net devant le mur, et les ombres deviennent fantômes, des fantômes ensanglantés. Ils sont tous là, personne ne manque à l'appel. Alec. Jasper. Lou. Et tout les autres. Ils me font face et me dévisagent.
_C'est toi. C'est toi qui nous a fait ça.
Ils se rapprochent et je suis impuissante, immobile. Il finissent pas me submerger et je hurle, de toute mes forces et de toute ma souffrance. Cette fois, mon cri se fait entendre et raisonne dans l'arène. Je me réveille, paniquée et en sueur. Tout le monde dort et je me recouche avec l'espoir de ne pas attirer l'attention. Ce cauchemar m'a fait comprendre que je ne veux plus voir personne mourir par ma faute. J'ai pris une décision. Je me recouche alors, maintenant sereine et sûre de mon choix.
Quand le petit jour se lève, je me réveille délicatement de ce sommeil mouvementé. Je m'habille et sort rejoindre les autres qui prennent leur petit déjeuner dans la plaine du bunker. Je compte leur faire part de ma décision de cette nuit. Bob monte la garde et discute avec sa princesse devant l'entrée du bunker, ils rient, comme si rien ne s'était passé la veille. Je leur fait signe d'approcher et nous nous réunissons autour des cendres. Je prends une grande inspiration et déclare:
_C'est d'accord.
Il m'interrogent tous du regard.
_D'accord de..? me demande Bob.
_Je vous apprendrai a tuer.

Les Lumières BleuesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant