Queen L.

Chapitre 2

Minuit et treize minutes

Elle est heureuse, jeune, et amoureuse.

Elle est essoufflée, perdue, quelque peu troublée.

Elle ne pense plus, tout tourbillonne, tout se confond, tout se mélange.

Il lui vole un baiser, puis deux, puis trois, sans jamais s'arrêter.

Elle aimerait que le temps s'arrête, que ce moment dure pour toujours.

Elle sent le feu du désir embraser son corps, elle est prête et veut s'offrir à lui.

La lueur dans les yeux de son partenaire la fait sourire, puis de fil en aiguille, elle rit aux éclats.

Huit heures seize

Elle se réveille. 

Personne.

***

Léna se réveille dans son appartement, prête à jouer son rôle dans cette mascarade appelée La Vie, ou encore La Société, un jour de plus. Elle avait rêvé de vieux souvenirs (peu agréables) une fois de plus, et n'était donc pas dans les meilleures dispositions pour entamer cette journée. La gouvernante, Lecia, venait de préparer le petit déjeuner au premier étage, et l'odeur chatouillait ses narines. Cependant, elle était en retard, et ne pouvait pas se permettre de perdre ne serait-ce que cinq minutes. La maquilleuse, la coiffeuse, et la styliste s'affairaient autour d'elle, et après une demi-heure de morning routine, Queen L. était enfin prête. Elle était toujours légèrement en retard, aussi sauta-t-elle dans sa voiture sans regarder qui était le second passager. Ce ne fut qu'après qu'elle ait repris son souffle (course effrénée dans les escaliers en talons aiguilles ? Pire qu'un marathon) qu'elle entendit d'une voix qu'elle ne connaissait que trop bien : "Alors comme ça, même une starlette de ton rang peut être affectée par les problèmes du quotidien ? Tu appartiendrais en fait au commun des mortels ?"

POV Léna

MARCO ! QU'EST-CE QUE CE SALAUD FOUTAIT DANS MA VOITURE ?!

L, fatiguée : "Je te prie de sortir de ma voiture.

M, moqueur : Il se trouve que tu es dans la mienne.

L, interloquée : Comment ça ?

M, tentant de la rassurer : Calme-toi, je suis juste venu te chercher, comme au bon vieux temps.

L, froide : Tu sais exactement ce que je pense du bon vieux temps. Ne fais plus jamais ça.

M, de nouveau moqueur : Len, on sait tous que tu m'adores. Enfin, même si je suis le seul à connaître ton penchant pour mon cher grand frère...

L, énervée : Ne parle pas de ça ! Inutile de remuer le passé ! Et cesse de me parler, merci."

Malgré les vaines tentatives de Marco afin de me faire parler, je parvins à garder le silence jusqu'à notre arrivée à l'école, je rejoins alors Kat et Marilyn, prête à endosser mon rôle.