Le Jeu de Rôle

Chapitre 3

Je ne sais pas vraiment combien de temps j'ai passé à vérifier mon sac, j'ai toujours eu peur d'oublier quelque chose, à tel point que j'essayais de toujours imaginer toutes les situations possibles pour prendre tout ce qui me serai utile... Mais au final j'en arrivais toujours au même résultat : la sacoche de cuir usé servant à ranger mes cher couteaux de lancer ; mon révolver, celui que Cloth m'avait offert, avec une émeraude incrustée au bout de la crosse ; une petite panoplie de crochets dissimulés dans une des poches de mon sac ; mon bâton de combat pliable, accroché à ma ceinture, tout comme la sacoche à couteaux ; une lampe torche ; ma gourde ; un canif ; et enfin, deux ou trois petits trucs à manger, on ne sait jamais. Pour ce qui est de ma tenue j'opte pour un débardeur foncé, un pantalon relativement souple et confortable qui m'arrive au-dessus des chevilles, une veste en jean à capuche, et des bottes en cuir assoupli par l'entraînement. Je fais une queue de cheval et glisse dans mes cheveux quelques fines barrettes métalliques, au cas où je perdrai mes crochets.

Comme Nan'Day est à environ une heure de route, on a décidé de prendre le train pour y aller.

Certains racontaient qu'avant, les trains allaient très vite et pouvaient dépasser les 600 kilomètre/heure. Mais avec les bombes nucléaire, tous les systèmes de commande ont été détraqués, ainsi tous moyens de transports comme les voitures, les trains à grande vitesse, les avions, ou encore les métros, ont été démantelés pour réutiliser leurs matériaux dans d'autres fabrications. Seulement, il y a quelques années de ça, nous avons pu bénéficier de la reconstruction d'un train en bois et qui marche à la vapeur. Il a été reconstruit par quelques mécanos des environs qui ont bénéficié d'une prime pour la remise en état du train. Du coup, maintenant c'est à eux que l'on demande des nouvelles constructions de moyens de transports.

Kabuki décida de nous y accompagner, une fois dans le train je relisais plusieurs fois ma lettre, Mais rien ne laissait transparaître l'identité du « Maître du Jeu ». Cela avait le don de m'agacer. Habituellement, quand j'accepte un contrat, je m'arrange toujours pour connaître qui me demande de faire ceci ou cela, mais là rien, pas un indice. Clother me voyant cogiter sur ma lettre me demanda.

-Tu ne voudrais pas attendre d'être arriver avant de te poser tout un tas de questions ? Je suis sûr que tout sera plus clair sur place, tu n'as pas besoin de t'inquiéter.

-Je ne m'inquiète pas, je sais me défendre et réfléchir, et tu sais très bien que ton élève n'a peur de rien. Lui dis-je. Je n'ai pas envie de le rendre inquiet avec mes questions, alors je décidais de ranger la lettre dans mon sac, et me mis à regarder le paysage par la fenêtre du wagon.

Clother n'était pas mon vrai père, mais ça, je m'en fichais, il a toujours été là pour moi, m'a appris à contrôler ma magie, m'a appris à me défendre sans armes à la main, m'a appris à voler une pomme sur les étales du marcher, a capter le regard d'une personne et à détourner son attention pour réussir à lui faire les poches... D'accord, Clother n'est pas le meilleur des hommes, et passe souvent son temps à draguer des femmes plus jeunes que lui, mais il m'a toujours aimé comme un père, un père toujours présent pour sa fille. Il m'a tout appris, et je lui dois tout. Il est mon mentor, et moi son disciple.

Nous arrivons vers 18h à Nan'Day. Et c'est avec joie que je découvre une très belle ville aux ruelles pavées et aux maisons en briques rouges avec des pans de fleurs accrochés aux fenêtres. Nous nous éloignons petit à petit de la gare pour progresser vers la place où se trouve la statue de la renne Cyne Aras, en espérant pouvoir trouver plus de réponses à propos des « consignes » mentionnées dans la lettre.

Une fois arrivés sur la place nous remarquions une auberge dans une rue qui bifurquait à droite de là où nous nous trouvions. Kabuki suggéra d'y faire un tour ne serait-ce que pour voir les tarifs des chambres et de la nourriture. Mais à peine nous nous dirigions vers l'auberge, qu'un jeune homme au chapeau extravagant se mit à nous adresser la parole.

-Mademoiselle Aruka je présume.

Un peu surprise je rétorquais.

-On se connaît ?

L'homme toujours avec un sourire intriguant reprit.

-Je suis Alexandre Shrivft, votre messager du Jeu, je serai en charge de vous expliquer plus en détails les consignes.

-Mon messager ?

-Tout à fait mademoiselle, mais si vous le voulez bien, j'aimerai vous montrer votre chambre.

Alexandre me fit signe de le suivre, ce que je fis, mais je restais tout de même surprise que l'on m'ait préparé une chambre. Nous rentrons dans l'auberge et montons au premier étage, le messager m'ouvrit une porte au fond d'un couloir. Ma chambre était petite mais propre, c'était l'essentiel. Clother et Kabuki ont du se payer une chambre, d'après mon messager ils ne faisaient pas partis de la compétition, et donc n'avaient pas de chambres réservées spécialement pour eux.

Je commençais à poser les quelques affaires que j'avais apportées quand Alexandre se mit à m'expliquer.

-Bien, tout d'abord, nous vous avons déposé des affaires de rechanges dans cette armoire, au cas où vous auriez envie de vous changer, il désigna une penderie sur pied en bois puis continua, vous pouvez descendre à tout moment pour dîner, le repas vous sera offert et de même pour le petit déjeuner qui vous sera servi à 7h15 demain matin. Mais je suis au regret de vous annoncer que vos deux accompagnateurs ne pourront bénéficier des mêmes avantages que vous concernant tous ce qui vos est offert... Si vous voyez ou je veux en venir...

-Ne vous inquiétez pas pour cela, ils trouveront un arrangement.

Une chance pour Cloth que se soit une femme qui gère l'auberge, il arrivera sûrement à obtenir une réduction sur les prix en la charmant. Avec un sourire malicieux, le jeune homme fini par annoncer.

-Passons aux règles du jeu.