L'inconnu

Chapitre 6

Plus ce monstre s'avançait vers moi plus je reculai jusqu'à buter dans le mur du vestibule. J'en étais sûr ma dernière heure était venue. J'étais perdue.

Son visage était à quelques centimètres du mien, je pus alors la détailler mieux que je ne l'aurais voulu.

Elle avait un nez biscornu planté au milieu de la figure –si on pouvait appeler ça un visage-, ses lèvres ou non, je pense très clairement que l'on pouvait appeler ça des babines étaient rehaussées pour former un rictus horrible et étrange. Ce qui laissait entrevoir ses crocs qui devaient bien faire plus de 4 cm de long et ses yeux étaient d'un rouge sang, on aurait presque pu si perdre s'y ils n'étaient pas aussi terrifiants.

Elle portait une cape, la capuche de celle-ci cachait le haut de son visage mais pas assez à mon goût car on en voyait déjà trop. Vous me direz pourquoi depuis quelques instants j'emploie le pronom « elle » et bien je vous répondrai car en détaillant cette silhouette qui se trouvait proche, trop proche de moi on pouvait clairement distinguer un corps de femme.

Elle s'avança encore plus près de moi, encore et encore. Ça y est c'était la fin, je la vis ouvrir en grand sa gueule – je pense que l'on pouvait qualifier ça une gueule car entre nous ses attributs nous faisaient penser à un animal- je fermai alors les yeux et attendis patiemment ma mort qui était devenue soudainement imminente.

Mais au lieu de cela elle éclata de rire ce qui me fit ouvrir soudainement les yeux de surprise pour la toiser d'un mauvais œil. Son rire était diabolique, puis d'un seul coup, comme ça elle s'arrêta de rire et reprit un visage de marbre. C'était vraiment flippant mais en même temps ce n'est pas comme si elle l'était hein. Puis déclara d'une voix étrangement mélodieuse :

-Tu croyais vraiment t'en tirer comme ça, que j'allais te laisser une mort aussi douce ? Devant mon visage stoïque elle laissa échapper un rictus à vous glacer le sang tout en reprenant :

-Et bien de toute évidence tu te fourrais le doigt dans l'œil, bien...Bien revenons en au chose sérieuse tu ne crois pas ? Mais n'attendant aucune réponse de ma part, elle continua son monologue –car clairement quand vous avez une folle à lier qui parle à une fille complètement paralysée par la peur et qui est incapable de prononcer un seul mot et bien pour moi c'est ce que l'on appelle un monologue- Bon voyant que tu n'as pas pris mes messages aux sérieux me voila, et cette fois-ci le message tu vas le voir passer ma cocotte !

-Alors pendant tout ce temps c'était vous ? Mais pourquoi ? Pourquoi vous faites tout ça ? Je ne vous connais même pas ! Ma bouche forma un petit haut de surprise remarquant que d'une j'avais réussi à prononcer un mot de plus de 3 lettres et de deux car j'avais parlé avec une telle assurance.

-Pourquoi ? En voila une question tout à fait inutile ! Hurla t-elle en me prenant les cheveux ou plus exactement en me les tirant tellement fort que je sentais des picotements sur mon cuir chevelu et que je crus qu'ils allaient se détacher de mon crâne. Et bien je vais répondre à ta question aussi bête qu'elle puisse être, je suis là parce que tu l'as une nouvelle fois regardé, tu lui as parlé et tu l'as même touché... Et ça je ne peux l'accepter car je suis sa Luna et ... Elle se stoppa net dans sa phrase et me dit d'un air renfrogné :

-Ce n'est pas terminé, loin de là ça ne fait que commencer.

Puis elle me lâcha les cheveux et je tombai comme une poupée de chiffons sur le carrelage de l'entrée et perdit peu à peu connaissance à cause du choc mais je pus néanmoins apercevoir ce monstre, cette chose et entendre les cris d'hystérie de ma colocataire et je sombrai me perdant dans le néant, il faisait tout noir je ne voyais plus rien et tout d'un coup des milliers de lumières passaient devant mes yeux comme un feu d'artifice et puis plus rien.