Notre empreinte dans ce monde

Dyo

Yoongi était assis par terre depuis un quart d'heure, regardant son lit d'un air absent. Lit, qui en passant, était complètement défait, comme après une longue nuit de folie. Ce qui était évidemment le cas. Le parolier avait ramené le mannequin chez lui, le simple coup dans les toilettes les avaient clairement laissés sur leur faim. Ils avaient ainsi honoré les draps, ainsi que quelques pièces de l'appartement durant toutes ses heures avant que le soleil ne se lève.
Calant son menton sur ses paumes ouvertes, il soupira fortement. Quoi qu'il fasse, il n'arrivait pas à se sortir le rouquin de sa tête. Lui qui d'habitude se lassait facilement des corps de rêve, voilà qu'il ne rêvait plus que du sublime mannequin. 

Il secoua la tête et se leva d'un bond, se disant qu'allait travailler lui sortirait ce désagrément de la tête. Il attrapa donc une veste légère ainsi que sa pochette et sortit de son appartement. Vissant ses écouteurs sur les oreilles, il entama son chemin, les mains dans les poches, la musique le transportant dans son propre monde.
Il s'arrêta au bout de quelques minutes devant un grand bâtiment, rangea ses écouteurs et y pénétra. Il se dirigea directement vers le bureau de la secrétaire, snobant complètement le hall qui se présentait à ses yeux. 

- Bonjour, je suis Min Yoongi, j'ai rendez-vous avec monsieur Kwon Dong Chul.

La secrétaire lui adressa un sourire crispé, visiblement surmenée et fouilla dans son ordinateur à la recherche du fameux rendez-vous. 

- Bien sûr monsieur Min, seulement monsieur Kwon va avoir un peu de retard, je m'en excuse sincèrement déclare-t-elle d'une voix légèrement tremblante.  

Yoongi acquiesça d'un signe de la tête et partit s'assoie, ne souhaitant pas stresser encore plus cette pauvre femme. Il retient un soupir et laissa ses yeux vagabonder sur les différents allés et venus, une agence pouvant facilement se comparer à une fourmilière. Il espérait tout de même que le manager n'aurait pas trop de retard. Il était simplement venue présenter une commande pour un nouveau girls-band, les Simpy Mad et ne comptait pas passer sa journée enfermée.
Au bout de quelques minutes d'attente, il commençait déjà à bouger les jambes et à se tortiller sur sa chaise. C'était le genre de personne complètement incapable de rester en place plus de 10 minutes, à la grande exaspération de ces proches. 

Il se leva donc et débuta quelques allez retours, jusqu'à ce que la pauvre secrétaire le prévienne d'une voix désolé qu'il devait malheureusement encore attendre au moins 20 minutes. Yoongi soupira intérieurement, sans pour autant montrer son agacement, la femme ne pouvait absolument rien à la situation.

S'ennuyant à mourir, il décida d'aller se promener dans l'agence. Il avança un peu au hasard dans les couloirs, jetant des coups d'œil curieux tout autours de lui, aillant l'impression que chaque pièce abritait une activité différente. Comptant sur son sens de l'orientation il s'enfonça un peu plus dans le labyrinthe qu'était la Bright Entertainment.

Soudainement, au détour d'un couloir, Yoongi entendit une musique qu'il connaissait, enfin plus précisément, il reconnut les paroles, qui n'étaient autres que les siennes. Cette composition remontait à ses débuts, pour dire, il ne se souvenait même plus à qui il l'avait vendu. Toutes ses compositions étaient gravé dans sa mémoire, mais peu des chanteurs à qui elles revenaient.
Sa curiosité reprenant le dessus, ses pas le menèrent jusqu'à la source de celle-ci. La porte étant déjà ouverte, il prit cela comme une invitation et il resta stupéfait devant le spectacle qui se jouait sous ses yeux.

Un homme, aux yeux clôt, dansait devant lui, enchaînant des mouvement avec une facilité enfantine, un sourire ravi aux lèvres. Son corps ne faisait qu'un avec la musique, il semblait la connaître par cœur, chaque tempo se reflétait à travers ses gestes graciles. Lorsque la cadence s'accéléra, que les paroles se firent dur, tout son corps refléta cette violence et cette dangerosité, son visage se fermant, ses mouvements s'accélérèrent.