Chapitre Seize.

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Briser le silence

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Briser le silence. Se mettre à nu. Ne plus rien cacher. Quand on est au bout et qu'on voit la lumière, il faut courir sinon on ne sort jamais de cet enfer. Assise sur ce fauteuil face à mon avocat, je racontais tout dans les moindres détails , je prenais soin de ne pas croiser son regard. J'avais tellement honte.

"Petite je croyais aux contes de fées puis en grandissant j'ai fini par comprendre qu'il n'y avait que les cauchemars qui se réalisaient. Les premiers attouchements ont commencés vers mes quatre ans. Il faisait mine de venir dans ma chambre pour me raconter une histoire  pour m'endormir pendant. Ce temps là ma mère était sous la douche. Je priais chaque nuit pour qu'il oublie de venir ou pour que ma mère arrête sa douche plus tôt et le surprenne. Lors du tout premier attouchement, j'ai cru que sa main avait glissé par erreur sous le lit, c'est au deuxième que j'ai compris que cette main posée sur ma culotte n'était pas posée à cet endroit par hasard. Tous les soirs il venait. Que je sois malade ou déjà endormie. Je n'arrivais pas à dire non, j'avais trop peur.  Alors je fermais les yeux et serrais fort les dents, priant pour qu'il s'arrête vite. J'ai commencé à combler ma douleur en mangeant. Plus je mangeais, plus je me sentais soulagée. Vers 6 ans, il a arrêté les attachements mais depuis j'ai toujours peur qu'il recommence, qu'il ouvre ma porte de nouveau et chantonne frère Jacques l'air de rien tout en se glissant dans mon lit." avouais-je, tremblante.

"Je vous promais qu'on va enfermer ce connard" me dit l'avocat en posant sa main sur mon genou.

Je hocha la tête en guise de réponse.

"Il n'y a eu que des attouchements, pas de pénétration ?" me demanda mon avocat .

"Non je ne crois pas me souvenir qu'il y en ait eu ."dis-je toujours tremblante.

"Vous étiez jeune, vos souvenirs sont flous , êtes vous vierge actuellement ?" m'interrogea l'avocat.

"Oui " dis-je gênée.

"Très bien nous allons pouvoir faire des examens concrets, suivez moi ." demanda l'avocat en se levant.

Il m'emmena en voiture jusqu'au commissariat. Durant tout le trajet un silence s'était installé. Que dire à l'homme qui connaissait un de mes plus profonds secrets ? Il était assez jeune pour un avocat, il devait avoir environ 25 ans, il était aussi paniqué que moi, il devait avoir peu d'expérience .
 
"ça va ?" me demanda t-il en se garant.

"oui" chuchotai-je en sortant de la voiture .
 
Un gynécologue m'attendait dans une partie médicale du commissariat, c'était la première fois que j'en consultais un. Mon avocat était resté dans la salle d'attente du cabinet.
 
Gynécologue : " Nom ,Prénom ,  âge ." dit-il froidement.

 " Beths Avy 17 ans bientôt 18" répondis -je surprise de sa froideur.
 
Il nota les éléments que j'avais donné dans un dossier puis se leva de son bureau.
 
Gynécologue : " Enlevez votre bas et allongez vous ici " dit-il en me montrant un long fauteuil couvert d'un long papier blanc .
 
Gênée je m'exécutai.
 
"Décontractez vous, Amy " dit-il en m'écartant les jambes.

Journal d'une suicidaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant