SLOWLY CLOSER [Fan-Fiction CODE ROUGE]

Chapitre 1 > Un peu d'eau fraîche...

C'est souvent les choses qu'on essaie d'oublier, qui sont les plus difficiles à effacer de notre mémoire.

Le rêve que je fis ce matin, alors qu'on arrivait sous peu à destination, m'a rappelé à quel point ce proverbe était profond.

L'événement datait d'il y a une semaine environs, et pourtant, mon cerveau me l'a remémoré  miette pour miette.

C'était avant les élections.
J'étais là, avec Kevin, parmi la foule de parents et d'élèves dont je ne retenais pas tous le noms.

À vrai-dire, je n'ai pas été dans la même classe que la plupart. J'étais dans une classe spéciale.
Je déteste ça. Être mise à l'écart pour un détail.

Comme la fille aux cheveux blancs. Apparement, elle s'appelait Diane Fox ( Gallylauteur ).
J'aurais bien voulu l'approcher, mais elle avait quelque chose de repoussant.
C'était comme si elle avait déjà quelqu'un qui la protégeait, la soutenait à tel point qu'on pouvait sentir sa présence à ses côtés, bien que le concerné était absent.
Mais j'en étais certaine. Je ne pouvais pas me tromper.
Il y avait aussi Ira Felisica ( homonculusnoir ), mais elle donnait plus l'impression de tous nous haïr profondément. Je préfèrerais qu'elle vienne d'elle-même. Je ne veux pas l'embêter.
Et Céléna Owl ( annafellows ), qui semblait tous nous éviter de plus en plus.

Et moi dans tout ça, je suis une trouillarde.

Nous attendions tous les deux impatiemment d'être appelés pour passer le test, dans cette salle trop remplit à mon goût.
C'était bien la première fois qu'on était tous rassemblés, mixés sous un même toit comme des légumes pour une soupe.

Nous allions tous bientôt passer à la casserole. Lentement.

Mon frère et moi nous tenions la main pour nous encourager, et nous détendre à la fois.
Je me rappelle son regard glacé posé sur moi, et son sourire rassurant.

《Patience, ça va bientôt être notre tour. On est en début d'alphabet, tu sais?》

M'avait-il chuchotté le plus doucement du monde.
Ce à quoi j'avais répondu par un simple, et calme hochement de tête, accompagné d'un sourire enthousiaste.

Kevin avait toujours les cheveux décoiffés, sauf cette fois-là, et ils étaient plutôt longs; mais ils étaient noir de jais, et ça faisait ressortir encore plus ses iris gris-blanc délimités par une cerne noir épaisse. Sa pupille était même entourée d'un bleu paon. C'était extrêmement particulier, mais ça allait très bien à sa finesse.

Je les avais toujours trouvé fascinant, ses yeux.
Comparés aux miens, qui donnaient plus envie de jeter ma haine sur le premier venu.
Des yeux marrons tellement foncés qu'on aurait du mal à dire si c'est du marron ou du noir.

Mais cet imbécile de Cornoides, lui, me disait toujours qu'ils étaient très biens.
Il disait voir la galaxie s'y refléter, quand on était sous l'ombre d'un arbre et que les feuillages laissaient des rayons du soleil passer au travers irrégulièrement.

《KEVIN, ET RAVEN CORAX.》
Hurlaient soudainement les haut-parleurs.

À cette annonce, nous avancions fièrement ensemble, tels les inséparables jumeaux que nous étions.
Je ne connaissais quasiment personne, parmi les gens, et je ne voulais sûrement pas croiser leur regard interrogés.
Parce qu'on pouvait s'en poser, des questions, en voyant deux personnes être appelées et entrer en même temps à l'évaluation.

Je repensais à notre petite Lana, qui jouait insouciemment avec ses copines, sous la responsabilité des parents de celles-ci suite à notre demande.

Nous dûmes nous lâcher la main après être entrés.
Chacun devait suivre sa propre voie, à partir de ce moment là.

Je me rappelais à quel point je détestais le noir, dans lequel je marchais promptement en me faisant les ongles d'une main.

Et soudainement, sous mon pieds, je sentai et entendai une branche craquer.
En baissant les yeux, le sol avait complètement changé.
Il faisait toujours aussi sombre, mais on voyait déjà mieux.
Je me trouvais alors en plein dans une forêt brumeuse, comme si j'étais au coeur, au fin-fond d'une zone inhabitée.

Le cri d'un corbeau me fit lever la tête, mais au lieu d'y voir mon animal Totem, le Corvus Corax, ou Grand Corbeau, c'était celui de mon frère : un Corvus Cornoides, ou Corneille d'Australie.

Je le reconnaissais pour ses iris blancs, dont les pupilles étaient entourées de bleu, et sa carrure fine. Comme Kevin. Je ne me posai pas plus de questions.
Et si l'animal Totem de mon frère aîné se trouvait de mon côté, alors ça voulait sûrement dire que le mien lui était apparu, mais aussi que nous allions nous rejoindre sous peu et peut-être même passer le test ensembles.

Je regardais intensément la Corneille sans jamais la quitter des yeux, et la suivais instinctivement, dès qu'elle s'envola. Sans courrir.
Car non seulement il était interdit de courrir, mais en plus, ça ne servait strictement à rien du moment que l'objectif n'était pas perdu de vue.

Petit à Petit, en concentrant mon ouïe sur chaque bourdonnements, chaque passage de la brise entre les branches, et les effritements des feuilles entre elles, j'entendais se rapprocher, le doux bruit d'un flos qui ruisselait de pierre en pierre, à travers les racines des vieux arbres à l'écorce humidifiée.

Ainsi, et ce jusqu'à ce que l'oiseau disparaisse de ma vue, me laissant justement face à un ruisseau, auquel de l'autre côté en baissant la tête, je tombais sur les yeux de Kevin.

Nous savions tous les deux ce qu'il fallait faire, à ce moment là. Nous nous étions tous les deux compris.
De cette manière, il m'aida tout d'abord à traverser l'écoulement d'eau.
Ensuite, nous nous dirigeâmes à contre-courant du mini fleuve, afin d'atteindre la source.
Et enfin, après plusieurs minutes de marche, nous arrivâmes à destination convoitée.

Kevin ne semblait pas plus étonné, mais j'étais fascinée.
Je me demandais, et je me demande encore comment un abris qui paraît simple et petit d'extérieur peut supporter les racines, et le poids d'un arbre d'une telle envergure.
Mon cher jumeau me ramena les pieds sur Terre en voyant que je commençais déjà à décrocher.

《Raven. C'est ici que ça se passe. Reste concentrée.》

Kevin, même après avoir appris sa maladie du coeur suite à un diagnostique, était beaucoup plus solide que moi.
Je n'ai jamais sû, jamais compris, et je ne saurais vous expliquer pourquoi.

C'était toujours lui qui, depuis le départ de nos parents, me rappelait la même phrase; rester concentré sur l'essentiel.
Une phrase qui ne devait jamais être oubliée, jamais être prise à la légère, et toujours appliquée à la lettre.
Transmise de génération en génération, le ton dur et les mots qu'il employait me rappelaient maman.

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Et voilà enfin le premier Chapitre! :3

J'espère que vous aurez apprécié!
N'hésitez pas à me donner votre opinion sur ce dernier!
Je suis ouverte à tout!

J'ai identifié des auteurs à côté de certains personnages : ce sont les leurs, le crédit leurs revient.

À la prochaine, pour un Nouveau chapitre!