Chapitre 13 > Première Mission!

9 3 0
                                    

《Je vous ai convoqué ici pour votre première mission ensemble.》
Nous annonça-t-elle comme une bombe.

《J'ai appris récemment par un Chaperon qu'une apprentie Mère-Grand a été élue cette année, et accueillis à Delphes.
Nous ne savons pas encore où elle va faire sa formation, et c'est bien pour ça que, si jamais ça tombe chez nous; et plus particulièrement au Japon, pour sa réputation stricte et respectueuse; j'aimerais que vous vous en chargiez.
Habituellement, les formations des Mère-Grands qui sont venues dans la Forêt des Jades ont eu lieu à Tokyo. Elle nous sort une carte de la ville, et nous pointe du doigt des zones précises entourées en rouge, Voyez les cercles, ce sont les quatres principales écoles de formation de Mère-Grands.
ー Vous en avez oublié une. Remarqué-je en regardant la concernée.
ー Alors oubliez-la aussi. Je vous demande juste de faire le tour, et regarder s'il y a des Loups. Sa réplique est sèche, ferme. S'il y en a, chassez-les. Ne les tuez pas. Ça ne fait qu'empirer les choses. Elle sort ensuite un stylo, et gribouille le problème.
ー Et hum, comment on fait, euh-pour repérer un loup..? Je demande, ignorante. Je n'ai connu qu'un maître loup, dont j'ai encore la cible très fraîchement imprimée en tête, après tout. Et puis j'avais été prévenue que c'en était un, aussi. Mère me regarde en fronçant les sourcils, mais continue : Demande à Lucien, si tu veux vraiment savoir. C'est lui qui s'en chargera. Je regarde mon partenaire d'un air intrigué et incompréhensif, et cette tête de noix me sourit fièrement.
Toi, pendant ce temps là, tu t'occuperas de l'accueil. Même si la recrue ne vient pas, il faut tout préparer. Je te laisse le soin d'organiser tout ça.
Et Lucien, n'oublie pas de me prévenir en cas de soucis.
Toi, Raven, si tu as un ou des problèmes, c'est ton Chasseur, que tu dois alerter. Est-ce que c'est clair?》

Elle nous regarde tour à tour, et je hoche la tête vivement, déterminée.

Sa réputation de Mère-Grand est en jeu, mais aussi la notre; alors je ferais tout pour y arriver. Comme j'ai tout fais pour Lana... Tout comme j'ai peur pour elle. Il faut que je prenne de ses nouvelles, elle aussi.

Mère nous indique que nous pouvons nous en aller en emportant la carte avec nous, et préparer quelques affaires pour un séjour au Japon. Il faudra aussi prévenir les autres membres de l'équipe.

Elle est pressée, et nous demande notamment de l'attendre dans l'ascenseur; une fois dedans, de loin, je la vois prendre un sac en cuir blanc sur le côté, puis se rapprocher en quatrième vitesse. Je rappuie sur le bouton pour débloquer les portes, qui se ferment aussitôt.

L'ascenseur descend au cinquième, et Lucien ne sort pas. Les portes se referment, et nous descendons lentement au quatrième, le dortoir des filles. Je commence à stresser un peu en leurs présences.

L'ambiance est oppressante, j'ai l'impression que je ne vais jamais retourner à la colocation. Et le fait que Lucien se place devant moi d'un air désolé et dominant à la fois est encore plus lourd. Il en profite pour bloquer les portes. Je ne lève pas les yeux, et avale ma salive. Mon coeur bat si fort que j'ai l'impression qu'il va exploser. Je l'entends jusque dans mes oreilles.

Je ne fais pas l'erreur de reculer. Pas d'un millimètre. Et encore moins de me mettre dans un coin de l'ascenseur. C'est la pire des idées. Se mettre dans un coin.
Je ne sais vraiment pas pourquoi, mais je me sens dans la merde.
《Qu'est-ce qu'il se passe?》

Je pense à voix haute, toujours sans lever les yeux.
Je me rappelle ainsi qu'ils lisent dans les pensées, et fais automatiquement le vide dans ma tête. Je ne prête plus attention à rien. Pas même le sweat porté par Lucien, qu'il y a sous mon nez.

J'oublie tout. Comme si je regardais un gouffre, et parce que je ne dois pas me laisser marcher dessus. Pas comme mon frère, et comme je l'ai toujours appris.
Tel que l'on me l'a toujours enseigné.

Mère ne semble rien dire, alors qu'elle est censée être pressée.

Durant ce long moment, tout est vide, autour de moi. Je ne ressens plus rien. Je pourrais rester des heures, comme ça. Mon expression faciale est neutre. Rien d'affiché. Rien. Le vide complet. Impossible de lire ce livre. Les pages sont blanches alors qu'on a écrit dessus depuis la naissance-même de l'existence. Le vide intersidéral. Comme si le temps s'était arrêté.
Je ne remarque même pas que Lucien sert le poing sur la rampe pour les personnes en difficultés.
Il semble s'impatienter, et finit par rappuyer sur un bouton qui débloque enfin les portes. Je suis restée silencieuse jusqu'au bout, même en sortant de l'ascenseur.

Jusqu'à ce que j'atteigne ma colocation,
j'ouvre la porte avec mon badge rapidement,
les mains tremblantes,
et la referme brutalement
derrière moi, larmoyante.
Je croule contre la porte, assise au sol.

Qu'est-ce que j'ai fais, putain!
Pourquoi n'ont-ils pas répondu à la question?
Qu'est-ce qu'il s'est passé, bordel!

Moralement, j'explose; physiquement, c'est autre chose.
Je craque, je fais une crise d'angoisse, je suis perdue.
Je dois réfléchir. Un truc qui s'est passé avant : pas la confiture. Peut-être pendant la convocation?
J'y réfléchis, je me remémore chaque bribe de chaque instant, chaque mot prononcé, chacune de mes... pensées meurtrières.
《Oh merde.》

Je pète un câble. Ils ont sûrement vu l'image nette que j'avais du gars. J'ai foiré. Et pas qu'à moitié.
Je suis là, à me tirer les cheveux par leurs racines, les mains crispées sur le crâne, le nez entre les genoux, recroquevillée en position foetale sur le parquet.

J'ai complètement craqué.

Qu'est-ce que j'ai fais,
Qu'est-ce que j'ai fais?
Qu'est-ce que j'ai fais!

《J'te félicite pas, sis'.
Je ne suis plus là.
Tu le savais d'ores-et-déjà.
Mais tu l'as fais.》

《Tu n'as pas changé.》

《Telle mère telle fille.》

《Une folle,
Psychopathe,
Alienée.》

《Elle l'a en elle.
Ce genre de choses se transmet sûrement.》

《C'est une Corax, après tout.》

《Ça se voit, que c'en est une.》

《Elle ne mérite
même pas de vivre.》

《Elle pue.
Comme sa mère.》

Toutes ces stupidités remontent et résonnent dans ma tête; les larmes mouillent mon pantalon à l'endroit des genoux, et imbibent mon visage frappé par la terreur.

Je ne veux plus rien entendre, plus rien voir, plus rien faire.
Tout lâcher.

Je me dis que personne n'est là, et que dans tous les cas personne ne voudra et ne voudrait être avec moi.

Je ne suis pas quelqu'un de bien. Je ne suis rien.
Et c'est ce qui me chagrine le plus. Je suis une trouillarde.

_______
Yo les lecteurs!
ENFIN! LE Premier Panier est confié!
Ici, je présente donc ma petite idée, dont je t'ai parlé Gallylauteur.

Encore pardon pour la fin du chapitre assez violente :x
J'espère quand même que ça vous plaît, n'hésitez pas à me faire part de votre avis!

Et toutes mes excuses pour ce retard! Je tâcherai d'être à l'heure, ce week-end!

À la prochaine!

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Dec 22, 2016 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

SLOWLY CLOSER [Fan-Fiction CODE ROUGE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant