Chapitre 11 > La coloc'

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Je m'apprêtai à tout briser quand une main m'attira à l'intérieur comme ma volonté de rejoindre le lit l'aurait fait pour moi.

Je n'ai rien vu venir. J'ai rien compris à ma vie, à ce moment précis. Je suis là, debout, la bouche entrouverte et le souffle coupé à attendre.

Je me tourne vers elle, la seule qui m'a attiré ici en quête d'explication, les sourcils froncés. Même si je m'attends déjà à avoir une colocataire, détail que j'avais oublié jusqu'à maintenant.

《Bienv'nue dans la chambre, la nouvelle! Moi, c'est Sarah. Ta nouvelle coloc'! Tu vas voir, on va bien s'entendre, toutes les deux. Elle ne me laisse pas le temps d'en placer une seule.
Si Mum' t'as placé ici, c'est qu'elle me fait confiance, après tout. T'en fais pas.
Par contre, il y a deux autres filles, et en fait.. Outch, le nombre fait mal à entendre.. c'est plus une sorte de colocation qu'une chambre, si tu veux. C'est aussi pour ça que c'est grand. Je m'en doute un peu, mais je reste à l'écoute. Elle fronce les sourcils, et poursuit : Chaque coloc' possède deux grandes chambres organisées pour accueillir deux personnes à dormir. Les lits sont des mezzanines et on a chacune un grand placard.

Le reste, étagères, décoration, tout ça-tout ça, c'est à nous de gérer, et personne d'autre. On est totalement libre - ou presque, j'avoue.

Chaque chambre à sa propre salle de bain, et ses propres toilettes : il y a un bain-douche, mais on peut aussi aller aux bains communs du jardin - même si, généralement, on ne va aux jardins qu'en cas de festivités.

Et enfin, ce que t'as vu en entrant : le séjour avec le balcon. On y lit, on y joue aux consoles, on s'y rejoint tous les matins et tous les soirs avant d'aller manger en bas. Voilà!

Ah, et nous sommes une des quatre chambres dont les locataires sont ou parlent français et ici.
Et juste pour infos, on a tous eu une éducation spéciale. On exclue personne, ici. D'un coup, je la regarde, entre l'étonnement et le mépris, avec un soupçon de curiosité. On est là depuis plus longtemps que toi, alors on a appris à dompter nos pensées, mais aussi à lire celles des autres.
ー Aah! C'est pour ça que t'as froncé les sourcils! La coupé-je complètement. Je te demande pardon si mon impatience te déplaît.
Va falloir faire avec, tu t'en doutes. Mais tu vois, je n'aime pas qu'on compare votre éducation à celle d'une nouvelle en pensant qu'elle ne sait pas se taire ou autre.
On se connait à peine, et tu me juges déjà. Ne sois pas surprise si je suis désagréable avec toi.》

La discussion se termine ici, et je retourne à la chambre pour me jeter sur le lit. Je suis vraiment trop crevée.
Je fuis mes pensées, et préfère laisser les choses comme elles sont. Le mal est fait. Le futur se chargera du reste.

En quelques heures, le soleil pointe le bout de son nez, et même si les volets sont fermés, je suis réveillée.

Je regarde les troux qui laissent de faibles rayons de lumière passer, avant de jeter un oeil à mon portable : "06:28".

Je me frotte un peu les yeux, m'étire les membres et fais craquer mon dos avant de lâcher un soupire silencieux.

Je m'assied sur le lit, et enfile mes chaussons avant de sortir sans faire trop de bruit, et me diriger vers le séjour.

Je remarque qu'il n'y a pas de store et qu'on peut voir le paysage au travers des fenêtres, et m'en rapproche avant d'ouvrir la porte vitrée qui donne sur le balcon.

L'air est frais, le ciel s'éclaircit dans des nuances pastels, et je vois l'arrosée matinale sur l'herbe et quelques autres plantes et buissons, en bas.
De loin, on dirait des centaines de miliers de petits cristaux émeraudes, brillants.

SLOWLY CLOSER [Fan-Fiction CODE ROUGE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant