Chapitre 9 > Promesse fêlée

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Mon équipe est tellement tendue que, même assis, on dirait qu'ils ont un balais dans le fion.

Je pense ça, mais je n'ose moi-même pas avancer. Je suis bloquée sur place, les yeux rivés sur la dame assise sur le divan du fond :《Avance. Viens t'assoir avec tes copains.》

Me surprend-elle, en me faisant signe du doigt de venir.
Automatiquement, et comme si je ne contrôlais pas mon corps, je rapplique comme un vulgaire petit chien, et m'assois sur les genoux, à la regarder dans les yeux, encore plus hypnotisée qu'en regardant ceux de Lucien.

De sa longue et fine pipe, elle tire de la fumée en fermant les yeux et, lorsqu'elle les rouvre en expirant le nuage opaque de couleur cendre, je remarque que, tout comme Lucien, elle a les yeux verrons.
Son oeil droit est gris, tandis que l'autre est violet.
Elle n'a pas de cils, pas de sourcils et semble même dépourvue de tout poils, mis à part ses cheveux, qui sont insensiblement roses pastel, avec quelques mèches violettes. Ils sont longs et attachés dans un chignon par de grandes épingles ornées de breloques chics. Son oreille droite est munis d'un petit élargisseur noir, et d'une dormeuse en argent, qui forme une branche de cerisier avec des petites fleurs rouges scintillantes.
Elle a un petit nez rond, légèrement pointu, et des tatouages qui ressemblent à des dessins de guerriers en plus élégant en dessous des yeux. Ses lèvres sont teintées d'un rouge carmin, et ses paupières asiatiques, lisses, maquillées en bas de crayon noir, et en haut de far rouge, pas trop marqué. Elle s'est dessinée des petits sourcils au crayon d'une couleur marron proche de l'hébène.
Elle a une forte poitrine qu'elle n'hésite pas à montrer de part son yukata d'un rose dégradé dont les épaulettes forment un décolté, tombant ainsi sur les côtés, et d'autre part, d'une ceinture blanche. Ses épaules sont dénudées, et laissent appercevoir un tatouage tribal qui dépasse du dos, ainsi que sur son épaule droite. À cet endroit précis entre son cou et l'articulation, celui-ci a l'air en forme de cicatrice.
À mes yeux, elle n'a aucune ride. Aucun défaut physique.

Et après ça, elle est vieille?!
Vraiment, j'me d'mande depuis combien de temps elle est là...
Si Lucien a dit vrai...

À cette pensée, je me retourne un instant vers Lucien, au loin, qui ne me prête pas attention. Ce qui accentue mon incompréhension.
En voyant de nouveau le visage de la dame, dont les yeux sont posés sur moi en un petit sourire hypocrite et nerveux que je ne comprends pas. Je plisse les yeux, quand tout à coup son aura et son air posé de tout à l'heure change du tout au tout, en regardant derrière nous : 《Jules, tu peux disposer. Reviens dans environs trente minutes. Mais Lucien, tu restes ici. Le premier s'incline avant de rappeler l'ascenseur et disparaître bientôt. Vous avez parlé de quoi, pendant l'ascension~? S'adresse-t-elle à Lucien, qui avale sa salive en évitant ses yeux.
ー Je leur ai demandé quel âge vous avez. M'affranchis-je à sa place. Elle repporte son attention sur moi d'un air légèrement mépris, et de haut en reprenant une bouffée de sa drogue, avant m'en souffler le rejet à la figure.
ー C'est bien impoli, de demander son âge à quelqu'un. Elle ne me laisse pas le temps de parler. Même si la personne concernée n'est pas là, et surtout en tant qu'invité. La façon dont elle insiste me rappelle encore une fois que je dois rester concentrée, et je culpabilise.
ー Toutes mes excuses, Madame.》

Baissé-je les yeux.
Je sens l'autre hétérochromique me fixer, en sachant que je ne le vois pas, et ça me dérange, ça pèse dans mon dos.
Je serre les poings sur mes cuisses, le tissus de ma jupe en velour noir coincé entre mes ongles et les paumes de mes mains.
La Grande tapote sur sa longue pipe, renversée contre le cendrier et la pose, revenant à la charge.

SLOWLY CLOSER [Fan-Fiction CODE ROUGE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant