Chapitre 7 > Lucien.

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《Je me répète :

Où nous emmène-tu?》

Je pince l'arrête de mon nez entre mon pouce et mon indexe en remarquant que les autres ont l'air d'accord avec elle, et étouffe mes pensées dans un soupire :
《Et Meeeeerde.》

Raven est à la tête du groupe, mais elle est toute seule.
Or, elle semble beaucoup les influencer. Je la trouve beaucoup trop importante...
Et elle est aussi longue à la détente que méfiante.
Bon, Jules m'en avait prévenu, mais j'ai l'impression qu'il me cache encore un autre truc.
Elle est beaucoup trop méfiante.

Il faut que je lui en parle.
Maintenant.
Mais avant...

《Je reviens, attendez-moi.》
Il me faut un peu de recul. Je vais contacter le piaf, pour avoir son avis.

En même temps d'y penser, je me dirige vers un endroit plus ou moins à l'abris des regards, ça permettra par la même occasion d'attirer son attention; si elle est si suspicieuse et sur ses gardes, elle me suivra pour découvrir ce que je fais.

J'active la 4G et je vais sur skype avec mon portable.
Je farfouille la liste de mes contacts en faisant glisser rapidement mon doigt à sa recherche.

Le voilà.

Au bout de quelques sonneries, il décroche.
《Un problème? Me fait une voix sobre.
ー Elle a été plus rapide que prévu. Comment on fait? Je préviens la Mère-Grand?
Je l'entends éclater de rire à travers le téléphone, ce rire qui me casse les oreilles.
ー Je m'en occupe. Me répond-il finalement, le plus calme du monde. T'a-t-elle suivi?
ー Sûrement. On vous attend?
ー On arrive, je me dépêche. Occupe-toi d'elle, en attendant. On se charge des oisillons.
ー Ok. Je m'apprête à raccrocher quand il me retient.
ー Ah! Et fais attention à toi. Ça va pas être du coton.》

Il me dit ça avant de raccrocher, me laissant bouche bée. J'ai à peine eus le temps de répliquer.

Comment ça :"ça va pas être du coton"?
Qu'est-ce qu'il mijote encore, ce Piaf?!

Je désactive la 4G, et range mon portable dans ma poche, encore perplexe.
En me dirigeant vers l'arrêt, comme je m'y attendais, elle était là. Elle n'a pas eu le temps de fuir. Je l'ai attrapé par le bras.
Je lui laisse croire qu'elle a le dessus :
《Je peux savoir ce que tu fais là?
ー Tu as laissé penser que tu fuyais, alors je t'ai suivi et ai écouté quelque peu ta discussion. Me répond-elle avec cran, en me regardant droit dans les yeux. Voyant mon expression faciale se bloquer, elle reprend : Ne me regarde pas comme si tu t'attendais à ce que je mente... D'abord, ce serait stupide de ma part dans cette situation. Ensuite, dans tous les cas, je ne sais pas mentir. Tu veux bien me lâcher?
ー Non. Je préfère éviter. Lui dis-je, fracassant. Elle me fixe comme si elle cherchait quelque chose, et sachant quoi, je continue et l'invite : Bon. C'est pas tout, mais 'y a quelques changements. On y va?》

Je la regarde dans les yeux, et je sens en elle que ma réponse ne lui a pas plu, qu'elle n'a pas pu découvrir ce qu'elle n'avait pas entendu plus tôt, ou quoi que ce soit d'autre, laissée sur sa faim.
Pourtant, elle n'a pas l'air d'avoir lâché l'affaire pour autant...
Le Corbeau m'avait prévenu de ça, aussi. Mais ce que j'ai le plus retenu, c'était :

《Ne te laisse pas berner par ses mots.
Ne bois pas ses paroles.
Parmi un déluge de mots se dissimulent des mensonges.
C'est une Corax, et de sang pure.
Elle est maline, et très pointilleuse.
Tu as de la chance que son frère ne soit pas là, il était pire, encore.
Les jumeaux Corax étaient inséparables.
Mais Raven s'est avérée plus instable que son frère.
C'est lui, qui la calmait.
ー Et qu'est-il arrivé au frère?》
Pas de réponse, mais un regard glacial, voire mort.

Ce souvenir m'est encore bien frais, tandis que j'avance vers l'arrêt, le bras de la leader coincé entre mes serres.
D'après les informations qu'on ma transmis, c'est un Grand Corbeau, mais même étant aussi maline que tous le prétendent, elle ne peut pas surpasser un Aigle Impérial.

Nous arrivons à destination, et remarquons tous les deux qu'il n'y a personne à l'arrêt.
Profitant de cet état de choc, et alors que je regardais dans le parking pour voir s'il y avait une limousine, elle s'échappe de mon emprise, pour aucune raison valable.
Je la vois, paniquée, et elle me lance soudainement, enragée et d'un ton féroce sur sa voix mélancolique et douce, qui la rendrait presque dangereuse; une voix très persuasive, à laquelle je pourrais me taire :

ils sont?! Qu'est-ce que t'as FAIS?! appuie-t-elle ses mots.
ー Je ne sais pas. Lui fais-je sans mentir. Ne jamais mentir à une femme. Un de mes principes. Le reste, je m'en bats les steaks. Dans tous les cas,  Jules ne me dit jamais ce qu'il va faire à l'avance.
ー Arrête tes conneries, tu sais forcément UN-...! Se coupe-t-elle en plein milieu, portant sa main à sa nuque en grimaçant. Et lorsqu'elle la retire, elle tient une petite flèche, qui m'a tout l'air fatiguante. -Truuuc...? ...》

Son ton a complètement ramolis en quelques secondes, et je la vois tourner de l'oeil avant de s'effondrer.
J'ai eu le réflexe de la rattraper contre moi, dans mes bras; ne la laissant pas atteindre le sol.
Puis une voix m'interpelle, non loin :
《Lucien! T'en fais pas! Elle est juste... endormit, comme les autres.
Ils sont tous dans la voiture. Dépêche-toi et ramène-la, maintenant.

Dame Kaiko va s'impatienter.》

Cette vieille Croûte.

___________

Hey-hey-heeeey!
Chapitre spécial, du point de vue de Lucien, dont l'animal Totem est donc l'Aigle Impérial, et qui va accompagner et guider l'équipe tout au long de la fiction!

Où vont-ils, d'après-vous?
À quoi vous attendez-vous?
À quoi ressemble Dame Kaiko?

Réponses dans les prochains chapitres!

SLOWLY CLOSER [Fan-Fiction CODE ROUGE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant