Dangereusement attirante. (With Livaï)

Chapitre. |8|

Je poussa un long hurlement de terreur.
J'avais les yeux ouverts, mais je restais bloquée dans mes propres souvenirs.

Les souvenirs ne font pas mal. Mais ils peuvent te blesser, et te terrifier.

Je ne voyais plus que les souvenirs de cette maudite soirée.
Cette soirée où j'ai ressenti de la réelle peur.
Cette soirée où il y eu un véritable massacre humain.
J'avais été prise au piège dans le même bâtiment où se trouvaient les auteurs de cette horreur, mais par miracle, les policiers avaient réussi à venir me délivrer de ma mort certaine.
Je me souviendrais toujours de ce que le policier m'avait dit, quand je lui avait dit mon nom, avant de me faire sortir du bâtiment, et de m'emmener à l'hôpital.

"Regarde-moi dans les yeux. Regarde-moi, s'il te plait, Alysson.
Et promet-moi de ne pas me quitter des yeux, et de ne surtout pas regarder à droite.
Je t'en supplie, fait ce que je te dis."

J'avais hoché la tête, tremblante, le policier me tenait la main gauche, et je me tenais la nuque où j'avais été blessée de la main droite.
Puis instinctivement, j'avais regardé à ma droite.
J'approcha ma main droite pleine de sang devant ma bouche, ma tête me tournais, j'avais de nombreux vertiges, mes jambes flageolaient, peinant à me tenir debout, le temps s'était arrêté pour moi.

Ma petite soeur et mon grand frère, ensanglantés, couverts de leur propre sang, en train de se faire recouvrir d'un drap blanc, et d'être transportés par des infirmiers.

Morts.

Ils sont morts, tout les deux.
Ma seule famille.

Une larme coula, puis deux, trois, jusqu'à devenir un ruisseau d'eau salée qui irritaient mes joues couverte de mon sang.

Le policier me tira par le poignet, me faisant reprendre conscience alors que j'étais dans une sorte d'état second.
Il m'emmena dans une ambulance, me faisant assoir, et essayant de me raisonner.
Je n'entendais que des bourdonnements incessants dans ma tête, les voix des gens me semblaient si lointaines..

Je ne me souvenais plus que d'un seule chose.

Les yeux de ce policiers.

Ils étaient exactement comme ceux de Livaï.

Gris acier, semblant impénétrables, repoussant, d'une froideur, mais avec une part d'humanité.

Lorsque je repris conscience, je vis ces yeux là, perçants, juste devant moi.

Je me tendis compte que je tremblais et que je pleurais sans même contrôler mes larmes.

Le regard d'acier semblait surpris, étonné et perturbé certainement par la situation, ou par mes larmes.

Livaï me tenait fermement par les épaules, semblant avoir essayé de me faire revenir à moi, dans cet atroce sommeil, ce qui avait réussi.

Je ne comprenais plus rien.

Que c'était-il donc passé?

J'essaya mes larmes, tremblotante, tandis que Livaï restait sans voix.
Il s'assit à côté de moi, sur mon lit.
Sans hésiter, je vins poser ma tête dans le creux de son cou, entourant étroitement sa taille de mes bras tremblants, qui semblaient avoir perdu leur force.

Le policier apparemment nommé Matt, m'avait obligé à aller dans l'ambulance, tandis qu'il retournait sauver d'autres victimes.
Un infirmier vint soigner ma nuque, ouverte lorsque j'ai essayé de m'enfuir en entendant les bruits d'armes à feux.
J'observais les infirmiers amener les blessés, quand après une bonne demi-heure, je vis Matt, allongé sur un brancard.
Il s'était pris une balle dans le thorax.
J'ai couru pour aller le voir, malgré les infirmiers qui me demandaient de partir.
Mais je voulais être présente, lors de son dernier soupir.
La dernière image que je vis, était Matt, couvert de sang, recrachant son sang, ses yeux d'aciers me regardant avec une pointe de tendresse.