Chapitre 29 - Roy

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Je ne préfère pas rêver. De toute manière je n'ai pas rêvé cette nuit comme les nuits précédentes. Chez moi les rêves n'existent plus, ils ont laissés place aux cauchemars qui me hantent des heures entières après mon réveil, si bien que je me demande si je suis encore dedans, si je vais pouvoir m'en sortir, et si le coupable c'était moi. Des fois je me surprenais à me délecter de toutes ces atrocités comme si mon âme en demandait encore.
 Au fond de moi je sais que c'est malsain de se torturer de la sorte mais que voulez-vous quand votre femme vous ment, quand votre petit monde s'écroule sous vos pieds. L'agacement, les absences répétés, l'alcool pour se consoler. La violence. Cela pouvait-il être mon propre moi ? En revenant à un état de lucidité je n'étais même pas en mesure de prendre conscience de ce que j'avais fait la veille.

Une gifle, une excuse. Première fois. Promettre qu'on ne recommencera puis recommencer une seconde fois. S'excuser encore un peu plus, offrir des fleurs, le restaurant. L'accalmie mais pour peu de temps.

Je l'aime et elle m'aimait avant tout cela. Avant que je ne me transforme en cette chose immonde. Jamais plus je ne connaîtrais le bonheur et la joie de voir son regard amoureux croiser le mien. Tout ce que j'y perçois désormais c'est la peur. Ces absences de plus en plus longues. Les disputes. L'alcool.

Je ne veux pas repenser à ce jour, je sais que c'est interdit. Je me le suis interdit. Quand je vois de quoi je suis capable de faire à l'heure d'aujourd'hui. Si je ne savais pas, les autres non plus et il fallait que tout reste comme avant.

Ne pas perturber les esprits, ne pas les perturber. Protéger les secrets, protéger Madeline. Pour ce qu'il reste à protéger.

Mais Madeline n'a plus l'air de me faire autant confiance. Tout le monde doute de moi, de qui je suis devenu. Prendre un verre pour oublier... Non non il ne faut pas, je ne serais plus assez apte à trouver une solution à tout ce bourbier. La priorité numéro 1 faire comprendre que je fais encore confiance à Mady malgré tout et peut être elle ne doutera plus de mes intentions et ne cherchera plus de réponses. Priorité numéro 2 rappelait à ma femme que nous sommes marié, pour le meilleur et pour le pire. Qu'une promesse reste une promesse. Que je ferais tout pour redevenir clair dans mes idées, que s'il le faut je suivrais une cure. Que je peux changer.

Penser. Trop penser. Prendre un verre, finir par prendre la bouteille. Oublier toutes les bonnes intentions. S'écrouler comme un ivrogne.

Se réveiller la tête en morceau, je ne me rappelais pas de la soirée d'hier. Difficile de lever son corps sans tituber. La maison était bien calme, trop calme et je savais que quelque chose n'allait pas. Je me suis d'abord assis sur le bord du fauteuil, poser mes mains sur mes genoux pour mieux me porter et réfléchir. Je n'ai pas tilté sur le coup et j'ai jeté un deuxième regard sur celles-ci. Du sang. MON DIEU ! MON DIEU ! DU SANG !  Quelles choses horrible j'ai bien pu faire cette nuit ?! Je n'ai pas eu le temps de réfléchir plus longtemps, que quelqu'un frappé à la porte. J'ai couru me laver les mains dans la cuisine, frotter aussi fort que je le pouvais en prenant garde de vérifier que tout était normal dans le salon en même temps. Pas de sang dans celui-ci.

J'ai crié que j'arrivé et je suis parti ouvrir la porte : la police. Oui c'était la police. Garder son sang froid.

- "Bonjour monsieur, nous aurions des questions à vous poser."

Le lacOù les histoires vivent. Découvrez maintenant