Le lac

Chapitre 28 - Madeline

Je descendais de l'avion avec une boule au ventre, je ne savais pas dans quel état allait être mon père. J'arrivais dans le hall, la foule me bousculait, je me sentais étouffé par tant de monde, cette envie de vomir me reprenait et très vite une migraine pour couronner le tout. Après quelques minutes, le visage pâle et fatigué de mon père apparut au millieux des personnes en mouvement. Je ne savais pas quoi lui dire, la question la plus stupide à poser était "ça va ?", car clairement, ça n'allait pas. Il se contenta de me serrer dans ses bras et ça me suffisait. Mon père n'a jamais était un grand bavard et ça m'allait très bien comme ça.

Mon père avait toujours sa vieille voiture rouge, je l'avais toujours adoré. C'était la voiture de ma grand mère que notre famille avait récupéré à sa mort. Je me souviens encore quand mamie me prenait avec elle. Ca ne m'avait jamais fait bizarre de remonter dans cette voiture, au contraire tout les souvenirs étaient comme figés dans le temps, aussi doux qu'ils me paraissaient pendant mon enfance.

Nous étions enfin arrivé chez mes parents, dans cette maison qui m'était étrangère.

- "Ta mère est au premier étage, elle dort encore, tu peux te poser dans le salon. Ou visiter la maison. Je te préviendrai quand elle sera réveillée. Tu veux boire quelque chose de chaud ? du thé peut-être ?

- oui je veux bien merci."

Je me suis mise a marcher. La pièce n'était pas très grande mais maman avait pris la peine d'accrocher des cadres photos. Je les ai tous parcouru. Toute mon enfance, toute notre vie était sur ces murs.

Je me suis installée sur une chaise du bar de la cuisine, de la je pouvais voir toute la pièce et réfléchir devant ma tasse de thé.

Qu'allais-je dire à ma mère, je ne pensais pas que ce cancer reviendrait, elle qui avait déjà tellement souffert. Et cette nausée, encore. Je me sens épuisée, je dors très mal et mon corps tout entier semble en peine. Je sais très bien que j'en porte trop. J'aurai du en parler à Robby mais cela me semble tellement impossible.

Mon père est venu me chercher. Je l'ai suivi. On a monté les escaliers, à pas léger, le moindre grincement me faisais sentir coupable. Trois portes. Celle où était ma mère était entrouverte. Arrivé dans le couloir qui les desservent. Mon père ma indiqué ou rentrer. Il est redescendu. Sur le moment j'ai hésité à rentrer et puis j'ai vu ma mère allongée, je me suis approchée, mis à son chevet.

- "Bonjour maman.

- Mady ? C'est bien toi ? Oh ma petite fille tu m'as tellement manqué !!"

Les larmes commencèrent à apparaître dans ses yeux. Je l'ai prise et serrée très fort dans mes bras. Le temps passé loin l'une de l'autre m'a paru une éternité.

Puis elle m'a regardé, avec son air "ma fille est la plus belle au monde", je connais bien ce regard. J'ai sourie.

- "Mady, tu n'as pas quelque chose à m'annoncer ?

- Maman, je viens te voir pour t'aider pas pour te rajouter mes soucis en plus des tiens.

- Tu ne voudrais même pas annoncer ça à ta mère ?

- Mais de quoi parles tu ?

- Ce petit ventre là, il ne serait pas en train de s'arrondir ? Je serais tellement heureuse d'être grand-mère. Un peu de gaieté parmi toute cette pagaille.

- Je ne suis pas enceinte maman... Je suis malade depuis quelques temps mais il se passe des choses vraiment bizarres dans ma vie en ce moment et avec le travail... Attend : nausées, maux de tête... comment j'ai pu louper ça ?!

- Ma chérie, va à la pharmacie. J'ai envie de savoir si je vais être mamie avant de mourir.

- Maman, tu ne peux pas me dire ça comme ça !

- Il faut se rendre à l'évidence ma puce, il ne me reste pas beaucoup de temps et le peu qu'il me reste j'ai envie d'être joyeuse et de te savoir heureuse toi et ton père.

Après une longue discussion avec ma mère, je suis descendu pour la laisser se reposer. J'ai foncé à la pharmacie acheter un test de grossesse.

"Tu vas être papa". C'est les premiers mots qui sont sorti de ma bouche quand j'ai eu Rob au téléphone. Il a hurlé de joie. Je ne lui ai pas dis pour ma mère, je ne voulais pas gâcher ce merveilleux moment que nous étions en train de partager.

Je suis rentrer chez mes parents pour leurs annoncer la nouvelle, ils étaient fous de joie eux aussi. Puis je suis allé me coucher. Un flash, non ça ne pouvait pas être encore un rêve.

Une ombre dans la maison au bord du lac. Je peux presque discerner qui c'était. Non, non ça ne peut pas être lui ?! Pourquoi il aurait fait ça à son frère ? Pourquoi avoir vécu comme ça en ne disant rien à personne ?

J'ai attrapé mon téléphone, je ne pouvais supporter ça plus longtemps. J'ai appelé Robby, il fallait que je lui raconte tout. Peter, le lac et Roy.