District de Trost.
Maison des Stones.1 Il y eut un moment de flottement. Odile avait pris un air indigné, coller à son visage. Sa bouche formant un o sous la stupéfaction. Smith, lui,ne scilla pas. Et après plusieurs longues secondes sans un bruit il éclata de rire. J'esquisse une grimace parce qu'il a vraiment un rire affreux.
La situation est étrange. J'ai presque peur de voir le commandant s'étouffer dans son propre rire... Je leur tourne le dos énervé. Il se moque ouvertement de moi là . Je fais claquer ma langue sur mon palet avant de me diriger vers la chambre d'Édouard.
16 Au loin j'entends Odile se morfondre en excuses devant Smith, hilare. J'ouvre la porte qui émet un horrible grincement. Je fais quelques pas dans la pièce et manque de m'étaler par terre en me prenant le pied dans un drap qui traîne au sol. Je grogne de frustration et allonge Édouard, toujours endormi. Dans son lit.
Je me baisse et ramasse le drap blanc dans lequel j'ai failli tomber et la plie soigneusement en le posant sur le bord du lit. J'observe quelques minutes l'enfant. Il dort si paisiblement... Je n'aime pas voir les gens dormir. J'ai toujours l'impression qu'ils sont morts. Je frémis en imaginant son petit corps sans vie et secoue la tête brusquement. J'ai des pensées bizarres. Vraiment trop bizarre.
38 J'entends la porte d'entrée claquer. Il est parti . Je ne sors pas pour autant de la chambre et je me laisse tomber sur une chaise en bois à côté de la fenêtre qui donne sur la rue. Il fait presque nuit. Des bruits des pas se rapprochent de la chambre, et quand Odile apparaît dans l'encadrement de la porte je ne bouge pas. Mon regard reste fixé sur le soleil qui se couche au loin. Ou va-t-il ? Le soleil une fois parti...
- Haydée. Elle m'appelle d'une voix habituellement froide.
Je tourne les yeux vers la femme qui se trouve à quelques mètres de moi. Odile va embrasser Édouard sur le front et je me surprends en train de penser qu'elle devrait faire ce genre de choses quand le gamin est réveillé. Histoire qu'il se rende compte que sa mère tient un temps sois peut à lui. Ensuite, elle se relève et me fait signe de sortir.
63 Je me lève vivement et passe à côté d'elle pour sortir de la chambre. La maison dans laquelle nous vivons n'est vraiment pas très grande. Elle ne comporte qu'une seule chambre. Odile dort sur le canapé et on a aménagé le grenier comme on pouvait pour que je puisse y dormir. Au début je n'aimais pas cette condition précaire et je m'en plaignais souvent. Ça me changeait beaucoup du petit luxe dans lequel je vivais à Gaira
J'ai vite compris qu'Odile n'avait pas assez d'argent pour m'accueillir plus confortablement chez elle. C'était aussi pour ça que j'étais un fardeau pour elle. Je prenais de la place. J'étais une bouche de plus à nourrir alors qu'elle n'arriver presque pas à nourrir convenablement son fils. Et puis, j'étais une inconnue. Nous n'avions aucun liens de parenté, aucun lien de sang.
88 J'avais été adopté par sa soeur a l'âge de 7 ans. Avant ça, je vivais dans les bas fonds. Je ne me souviens pas vraiment de cette période de ma vie. Parfois, il m'arrive d'avoir quelque flash. Mais rien de concret. J'étais petite quand j'ai été récupérer par le bataillon de patrouille. Je ne me souviens même plus pourquoi ils m'avaient sauvé.
Odile arriva peu de temps après moi dans la cuisine. Et elle commença à sortir du panier ce que j'avais ramené. Je la regarde faire un instant.
- Tu es tellement désagréable. Dit - elle méchamment.
Je ne réponds pas. Et je baisse les yeux.
- Parler comme ça à un commandant du bataillon. Haydée ! S'indigne-t-elle. Ne me refait plus jamais une honte pareille !
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LivaïxOc : Presque tout.
FanfictionHaydee à presque tout perdu. Les souvenirs la hantent, la mort la guette de loin. Les cauchemars grignottent son coeur. Comment s'ouvrir au monde, quand la seule peur que l'on possède est d'être celle qui reste à la fin ? Quand son passé devient...