Anges démoniaques

L'adieu d'un ange

Glenn regarda sa montre et soupira. Il allait devoir partir le rejoindre. Le soldat observa les environs et les groupes peu nombreux de vampires qui se dirigeaient vers eux. Lorsque l'armée était entrée dans Sanguinem, il furent étonnés de voir le manque flagrant de vigiles et de protection. Bien sur, certains gardes avaient réussi à donner l'alerte, mais ils étaient clairement les meneurs de la bataille pour le moment. Sanguinem était un vrai labyrinthe, sur ce point, ils étaient considérablement avantagés. Cependant, la surprise était telle que l'armée n'avait pas été réunie au grand complet du côté vampire.

_Glenn...!

Interloqué, il se retourna vers son assaillant, qui, épée en main, fonçait sur lui. Avec rapidité, il réussit sans mal à contrer son attaque, et enchaîna par un coup bien placé à la poitrine. Le vampire lui cracha du sang à la figure, et disparu en un amas de poussière.

_Glenn, fais plus attention, tu n'es pas avec nous, là...!

Le soldat se retourna vers son ami, Shinya, qui venait de se débarrasser d'un énième buveur de sang. Il réajusta son uniforme, et jeta un regard désapprobateur à Glenn. Celui-ci l'ignora, mal à l'aise, et soupira.

_Tss... Il n'y a que des non-nobles, remarqua t-il en contemplant les vêtements à capuche étalés par terre. Il faut croire que notre plan marche bien.

Il vit au loin un autre groupe arriver, et il afficha un air dépité. Si cela continuait ainsi, il n'allait jamais avoir le temps de rejoindre l'autre. Soudainement, il entendit un cris perçant déchirer l'obscurité. Il mit ses mains sur ses oreilles, horrifié. «C'est quoi, ça...?» Rapidement, un garde arriva à sa rencontre, affolé.

_Lieutenant colonel Glenn, et major générale Shinya...! S'écria t-il, haletant et dégoulinant de sueur. O-On vous appelle de là-haut...! Tout de suite, à la place Krul...! On a besoin de vous, c'est... C'est terrible. Le code 80.0 est actif, messieurs.

Les deux soldats se figèrent sur place. Oui, c'était grave. Très vite,Glenn hurla à ses troupes de se battre sans eux, et courra dans les rues, Shinya à ses talons. Les maisons et les rues se ressemblaient, rendant leur course particulièrement effroyable.

_J-je te l'avais dit qu'un jour, un sujet allait finir par s'évader...! Déclara le major générale, essoufflé. Il aurait fallu arrêter les expériences bien avant...

Glenn fronça les sourcils, heureux d'ouvrir la marche afin que son ami ne voit pas son visage voilé par le chagrin. Shinya ignorait la vérité. Le code 80.0 désignait qu'un cobaye s'était échappé d'un laboratoire, il est vrai. C'était d'ailleurs le plan actif au lycée lorsque certains vampires réussissaient à partir. Néanmoins, ici, aucun sujet d'expérience n'avait été emmené. De plus, ils étaient bien trop loin du laboratoire, et aucun cobaye ne serait venu ici de son plein gré. Aucun, excepté un seul. «Yû.»

_Écoute, Shinya...

Il arrêta de courir, forçant son ami à stopper sa course également. Il lui fit face, et Shinya fronça les sourcils.

_Je reconnais cette tête, dit-il avec un sourire triste. C'est la tête de: «Je vais faire une grande bêtise, et je vais très vite la regretter. Alors, je m'excuse d'avance.» N'est-ce pas...?

Suite à ces mots, Glenn sortit son arme, et abaissa le pommeau sur sa tête. Shinya perdit connaissance, surpris, et Glenn réussit à le rattraper avant qu'il ne tombe sur les pavés. Il prit le corps par dessous les aisselles, et le tira jusqu'à une maison voisine. Il força la porte, et soupira de soulagement quand il vit qu'elle était vite. Alors, il mit Shinya par terre, inerte, et soupira, les larmes aux yeux.

_Désolé, murmura t-il, avant de sortit précipitamment et de se diriger vers une autre direction.

Il devait le rejoindre au point de rendez-vous. Il savait que Shinya ne dirait rien aux autres, quand il se réveillera. Il est bien trop fidèle et gentil pour cela. Il préférait l'éloigner de tout ça, et le protéger à sa manière, même s'il savait qu'il allait devoir lui fournir des explications... Glenn reprit sa course, la main dans les cheveux, agacé, tandis qu'un cris retentit de l'autre côté. «Désolé, Yû. Je ne peux pas t'aider... Alors, fuit, tant que tu le peux. Ou bien, laisse-toi mourir. Crois-moi, c'est la meilleure solution pour toi»