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Les soldats font revenir Kurt dans le bureau où il a rencontré son père. Cette fois, le Obergruppenführer Claus von Seeger n'est plus seul. Höss est avec lui. Claus semble désappointé devant l'entrée de son fils. C'est lui qui prend la parole en premier.
- J'ai longuement discuté avec le Commandant Höss et nous en sommes venu à une conclusion commune. Tu as décidé de te désigner seul responsable de cette histoire. Tu as fait preuve d'une grande maturité qu'un vrai homme doit posséder. Je veux que tu te plies aux mises au point que je vais annoncer.
Soumis, Kurt secoue sa tête pour faire comprendre à son père qu'il a compris.
- Habituellement, le Commandant Höss ne laisserait jamais une telle chose passer. Mais il a eu l'amabilité de tout mettre sur le dos de ta jeunesse et de tes caprices. La détenue que tu as fait évader était jeune et belle. Elle a usé de ses talents pour t'envoûter. Il accepte ta libération à une seule condition : que tu reviennes avec moi à Berlin sans prononcer aucun un mot.
Kurt se raidit lorsque son père lâche les mots pleins de mépris envers Madeline, mais ne lève pas un doigt pour protester.
- Et Alda, Heinz, Liliane et Frank ? Je refuse qu'ils soient détenus, déclare-t-il.
- Ils seront également libérés.
Kurt dirige son regard vers Höss. Il reste muet, mais son visage impassible prouve à Kurt que tout ce que Claus affirme est vrai. Kurt n'est pas charmé par cette décision. Une grimace de douleur se dessine sur son visage lorsqu'il se remémore les doux traîts de Madeline.
Il hoche néanmoins la tête, ce qui rend son père fou de joie. Ce dernier s'écrie :
- Tu as pris la bonne décision mon fils.
- Je vous remercie pour votre hospitalité Herr Kommandant...
Kurt lui offre un sourire forcé. Un sourire qui exprime le dégoût.
- Si vous me le permettez messieurs, j'aimerais regagner mon appartement et passer aux baraques des soldats pour y récupérer mes effets.
- Évidemment, prononce Höss faillant couper la parole au Obergruppenführer. Vous partirez seulement demain à la première heure. Toutefois, je veux que vous soyez suivi le temps que vous resterez ici. Juste au cas où vous auriez une envie soudaine de faire l'idiot.
Le Obergruppenführer ravale ses paroles et acquiesce.
- Exactement.
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Kurt marche sur les chemins de terre battue du camp d'Auschwitz. Il ne porte plus ses douloureuses menottes, mais deux soldats l'escortent. Il garde ses mains plongées dans les poches de son uniforme fripé. Il ignore les regards d'espoir lancés par les milliers de prisonniers cachés derrière les lignes de barbelés. Il ne pense qu'à une seule personne : Madeline. Où pourrait-elle être ? Il écarte l'idée qu'elle soit déjà partie. Il ne peut pas se l'imaginer.
Il traverse le camp pour rejoindre les baraques des SS. S'il se souvient bien, il y a laissé un paquet de cigarettes et un jeu de cartes. Ses yeux sont rivés au sol lorsque des bottes d'un noir intense interceptent son regard. Il relève la tête. Angerman, sourire aux lèvres.
- Bonjour Staf Seeger !
Kurt voudrait lui sauter à la gorge, le menacer comme il le faisait si bien avant. Il n'en fait rien et le contourne pour poursuivre son chemin vers les baraques. Mais Angerman n'en a pas fini avec lui. Il veut le faire souffrir. Le détruire de l'intérieur. Il est extrêmement désappointé qu'Höss le laisse filer. Il veut punir Kurt à sa manière. Et pour cela, ce serait chose facile. Il ne s'en priverait pour rien au monde.
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Le SS qui aimait une juive
Ficción históricaLes soldats SS n'aiment pas les juifs et les juifs n'aiment pas les soldats SS. Il en a toujours été ainsi depuis le début du règne nazi. Lors de la Shoah, Madeline Gumpertz est une juive de nationalité française. Veuve et mère, elle sera d'abord dé...