Le SS qui aimait une juive

~Chapitre 4: Le sauveur de jüdisch~

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Kurt Seeger accepte d'être chef d'un département. Il a toutefois refusé celui de l'accueil des prisonniers et a opté pour une place aux baraques nommées Kanada, où tous les bagages des prisonniers sont amenés afin d'y être triés. Il y sera le chef pour une durée indéterminée, sous l'ordre du commandant Rudolf Höss. Cet emploi rend tout aussi facile les sauvetages de prisonniers.

Dès le lendemain, il se présente au Kanada. Les prisonniers sont tous déjà à l'ouvrage. Pour la plupart, ce sont des anciens détenus qui sont à Auschwitz depuis quelque temps. Chacun est occupé à séparer le contenu des valises. Les objets sont répartis en énormes piles. Il y en a une pour les chaussures, une autre pour les vêtements, une pour les lunettes et une pour les ustensiles de cuisine. Tous ces objets sont destinés à retourner en Allemagne pour être vendus. Des prisonniers portant de petites loupes observent de très près des morceaux de métaux qui semblent être de l'or. Kurt doit superviser le tri pour s'assurer que personne ne vole les métaux précieux.

Il y a quelque chose qui tape dans l'oeil de Kurt et qu'il n'est pas habitué à voir. Depuis le commencement de son mandat à Auschwitz, il n'avait jamais surveillé de prisonnières, seulement des hommes. Il y a là des dizaines de femmes forcées de se brûler au travail en transportant de lourdes valises. Kurt ne dépasse pas encore les vingt-six ans. Il est jeune, fort et en bonne santé. Ces femmes aussi sont jeunes, mais terriblement fatiguées et mal-en-point. Il a envie de prendre leur place et de leur offrir son aide. Mais son travail est de les regarder souffrir pendant des heures.

Il s'habitue vite à son changement d'emploi et de grade. Il peut maintenant se permettre de donner des ordres aux SS. À la fin de la journée, Kurt décide de ne pas faire évader un prisonnier pour ce soir. Il est dans un milieu inconnu et il ne veut pas prendre de risques. Il veut être certain de bien connaître le Kanada avant de commencer les évasions.

Pour se rendre dans le quartier des SS, il fait un détour pour passer devant son ancien lieu de travail. La façon donc ce camp a été construit est très particulière. Le camp des hommes et celui des femmes sont collés, mais séparés par des clôtures électriques et des miradors où en haut desquels des soldats surveillent jour et nuit. En passant par-là, une voix féminine l'interpelle derrière lui. Il s'agit d'Helga Ackert, la chef-gardienne du camp des femmes.

Kurt la croise continuellement. Ils s'entendent particulièrement bien, même si Kurt connaît son côté obscur. Pour une meurtrière, elle est très jolie. Elle porte son uniforme magnifiquement bien et son visage reflète la beauté d'une jeune femme pleine d'élégance. Malgré sa cruauté et sa capacité à ne pas faiblir devant le malheur des prisonnières, elle reste une personne brillante et charmante auprès des siens.

- Bonjour Fraülein Ackert.

- Bonjour Staf Seeger. Vous rentrez tôt.

La gardienne s'approche de lui, secondée par un chien. Elle le tient par une corde attachée à son harnais. Il semble calme et s'assoit docilement aux pieds de la femme lorsque celle-ci s'arrête.

- Nous devrions nous voir plus souvent en dehors des heures de travail. Cela fait bien longtemps que je ne me suis amusée.

Helga habite dans Auschwitz. Il existe un endroit nommé « Baraques des SS » où dorment, mangent et se divertissent les SS.

- Ne soyez pas vexée Helga, mais j'ai été assigné à un tout nouveau poste ce matin et je dois me concentrer sur celui-ci.

Kurt cherchait seulement un prétexte pour ne pas que la gardienne découvre que trois prisonniers évadés se cachent dans son appartement. Helga se tourne pour cacher son embarras.