1 - Alicia

915 60 3
                                    




- 1 -

Lifehouse - You And Me

Southport

Cinq ans plus tôt

Lundi 27 juin 2011

Alicia

Il fait un temps magnifique aujourd'hui. Je sors de chez moi et pose ma main en casquette sur mon front pour contempler l'horizon. La vue que m'offre ma maison sur la plage est juste incroyable. Un véritable havre de paix situé à la sortie de la ville. J'ai enfin trouvé l'endroit où je pourrais démarrer une nouvelle vie.

Je descends les marches en bois, traverse l'allée et grimpe dans ma voiture. Je démarre et m'arrête quelques kilomètres plus loin pour faire le plein d'essence. Je sors et attrape le pistolet de la pompe, mais il m'a tout l'air bloqué.

— Ah, c'est bien ma veine de devoir me battre de bon matin avec ce truc-là ! râlé-je en tentant de retirer le pistolet tout en posant un pied sur la borne. Alleeez !

Tout à coup, le vrombissement du moteur d'une voiture attire mon attention, celui d'une décapotable noire qui se gare derrière moi. Un soldat en tenue de combat et des lunettes de soleil sur le nez, sort en mâchouillant son chewing-gum de façon... arrogante. Me voilà scotchée à ses lèvres sans pouvoir m'en détacher. Il s'avance vers moi tout en souriant, puis s'appuie sur ma portière en croisant les bras.

— Bonjour, belle demoiselle, dit-il d'une voix rauque tout en mâchant, cette fois, son chewing-gum sensuellement. Je peux vous aider ?

Mon cœur va me sortir de la poitrine !

— Bonjour..., bafouillé-je, empourprée jusqu'à la racine des cheveux.

Au vu de la pose, tout sauf féminine, que j'arbore, il doit certainement me prendre pour une cinglée. Je repose immédiatement mon pied sur le sol.

— C'est coincé et je n'arrive pas à le retirer, lui expliqué-je.

J'attrape fermement la poignée tout en la poussant vers moi, mais en vain.

— Ce n'est pas comme ça que vous allez y arriver, se moque-t-il gentiment de moi.

Têtue, je m'obstine à tirer dessus comme une malade afin de lui prouver qu'il a tort.

— Laissez-moi faire, propose-t-il en se redressant.

Il pose sa main sur la mienne et tire vers lui le pistolet qui sort miraculeusement.

Eh bien, bravo !

J'enlève immédiatement ma main et relève des yeux intimidés vers lui. Le voilà qui me sourit de toutes ses dents. On dirait une star de cinéma, ma parole ! Grand, brun, la trentaine, et les cheveux taillés en brosse. Son teint légèrement hâlé et ses fossettes me troublent plus que je ne voudrais me l'avouer. La vache, il est beau à croquer ! La veste de son uniforme est légèrement ouverte. Celle-ci laisse entrapercevoir son torse qui se dessine derrière son débardeur blanc où scintillent ses plaques militaires. Je remarque également son nom gravé sur le tissu : HOOPER. Son parfum délicieux sonne déjà à mon cœur comme une alarme tonitruante qui m'intime de le fuir le plus rapidement possible, car les fragrances boisées et envoûtantes que dégage de sa peau sont dangereusement exquises.

— Je vous remercie, mais je pense pouvoir me débrouiller seule à présent, lui dis-je en lui tendant ma main afin qu'il me laisse enfin faire le plein.

Il me sourit et me tend la sienne. Visiblement, il a décidé de me torturer encore un peu. Je me résous péniblement à la lui serrer. Et en plus, il a la peau douce ! Je suis damnée !

ADRIAN U.S. ARMYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant