7 - ADRIAN

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Mardi 28 juin 2011

19 h 35

ADRIAN

Nous rejoignons le manoir en nous tenant par la main. Une fois arrivés devant la porte d'entrée, Alicia me lâche et impose une légère distance entre nous.

— Que se passe-t-il ? demandé-je.

— Prenons notre temps, Lieutenant. D'abord, j'ai envie d'apprendre à vous connaître, envie de découvrir qui se cache derrière ce nom, dit-elle en observant mes plaques militaires.

— Je ne suis qu'un homme troublé par une irrésistible jeune femme, lui avoué-je en prenant son visage entre mes mains. Moi aussi, j'ai envie d'apprendre à vous connaître.

— Vous allez repartir..., lâche-t-elle tristement.

— Nous avons deux mois devant nous pour établir des bases solides, commencé-je en souriant. Je suis certain que même la distance ne pourra détruire ce que nous sommes en train de construire ensemble, déclaré-je sérieusement, cette fois.

— J'aimerais le croire, dit-elle en me prenant dans ses bras tout en posant sa tête contre mon torse.

Je reste là comme un idiot, à me demander comment réagir. Sa soudaine marque d'affection me bouleverse, mais me surprend également. Je l'entoure de mes bras en déposant un baiser sur ses cheveux.

— Alicia, mais qu'est-ce que vous me faites ? soufflé-je, le cœur battant la chamade.

— Aurais-je touché votre cœur, Lieutenant ? dit-elle en relevant ses yeux mielleux vers moi.

— Ça, c'est ma réplique fétiche ! râlé-je gentiment, ce qui la fait rire.

Je souris en glissant mes mains dans ses cheveux tout en maintenant sa tête.

— Mais pour répondre à votre question... Oui, et pas qu'un peu, avoué-je en écrasant mes lèvres sur les siennes.

Nous nous embrassons avec passion, ivres de désir l'un pour l'autre. Alicia met fin à notre étreinte et recule son visage en soulevant doucement ses paupières. Son corps frémit encore dans mes bras, victime du baiser puissant et dévastateur que nous venons d'échanger sur le perron du manoir.

— Allons-y, votre grand-mère doit avoir besoin d'aide, s'inquiète-t-elle.

Je la relâche, le cœur battant, et lui ouvre la porte en l'invitant à entrer.

20 h 43

Le dîner se passe de manière idéale et chaleureuse. Grand-mère est un véritable cordon-bleu et, ce soir, elle nous le prouve une nouvelle fois.

— C'est délicieux, la complimenté-je en posant un instant ma main sur la sienne.

— Oui, succulent, confirme Alicia qui tamponne ses lèvres avec sa serviette.

— Vous êtes tous les deux adorables, nous répond grand-mère. Mais ce n'est qu'un simple gigot d'agneau accompagné de quelques pommes de terre, ajoute-t-elle avec modestie tout en balayant l'air de la main.

— Tes petits plats m'ont terriblement manqué, lui confié-je tout en servant un autre verre de vin à Alicia qui me remercie.

— Oui, je sais combien les repas de l'armée et vos fameuses rations alimentaires sont peu appétissants.

— Ne m'en parle pas. Malheureusement, je m'y suis habitué... Et il y a des soirs où je n'ai même pas faim, confessé-je en baissant légèrement la tête, assailli à nouveau par les images du front.

ADRIAN U.S. ARMYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant