ADRIAN U.S. ARMY

3 - Alicia

       

- 3 -

Southport

Lundi 27 juin 2011

11 h 35

Alicia

Je remonte l'allée de pavés et me gare devant le porche où se tient une double porte d'entrée en bois. La maison est magnifique et si grande. Elle donne sur l'océan et le soleil se reflète sur ses grandes baies vitrées. Ses murs aux tons gris et aux menuiseries blanches apportent beaucoup de cachet à cette demeure qui s'élève sur deux étages avec une vaste terrasse qui longe plusieurs fenêtres. C'est certainement une chambre... Des rosiers et une rambarde en bois blanc contournent toute la maison. Une balancelle de même couleur est accrochée au plafond et se balance d'avant en arrière sur le perron, me rappelant celle qui se trouvait dans la maison de mon enfance. Dieu, que mes parents me manquent...

— Elle est splendide, dis-je, charmée par les lieux tout en sortant de ma voiture.

La propriété s'élève sur plusieurs hectares. Je remarque immédiatement une ancienne grange qui a dû être restaurée afin de la rendre habitable. On dirait une miniature de la maison. Elle est vraiment ravissante et m'a l'air très accueillante.

— Que c'est joli, continué-je à admirer les alentours.

Je pose ma main en casquette sur mon front pour contempler le soleil qui se reflète sur la jetée en bois qui s'avance sur l'océan. Un bateau blanc et bleu ainsi qu'une barque aux mêmes tons y sont amarrés. Dans le grand jardin, face à la maison, se trouve un chêne majestueux dont les feuilles se balancent d'un mouvement naturel et gracieux sous la brise marine. Le cadre est réellement époustouflant et si apaisant. On se croirait dans un de ces films de comédie romantique. Cet endroit prend des allures de carte postale s'éveillant là, sous vos yeux afin de vous faire rêver... On s'y sent bien, comme dans un cocon duquel on ne voudrait plus repartir.

— Bonjour ! lance une voix chaleureuse derrière moi.

Je me tourne aussitôt et remarque une vieille dame qui m'attend sur le perron de la maison, une canne à la main. Ce doit être ma patiente...

— Bonjour ! la salué-je à mon tour en attrapant ma mallette dans le coffre, avant de la rejoindre.

Je traverse l'allée, monte les marches en bois et m'avance vers elle.

— Bonjour ! Je suis Alicia Pearl, votre nouvelle infirmière, me présenté-je en serrant la sienne qu'elle me propose gentiment.

— Bonjour, mon petit. Je suis Eugénie Hooper, la gardienne des lieux, dit-elle avec un sourire angélique.

Hooper ?

— Votre maison est magnifique, Mme Hooper.

— Appelez-moi Eugénie. J'ai l'impression d'avoir soixante-dix ans tout à coup, dit-elle en riant de bon cœur.

Je tente de masquer mon amusement, mais la voilà qui se penche vers moi pour me souffler discrètement :

— En réalité, je les ai même dépassés, mais ne dites rien à personne.

— C'est promis, chuchoté-je, amusée.

Une fois à l'intérieur, la décoration est telle que je l'imaginais : chaleureuse. Un grand escalier en bois blanc trône dans le vaste hall d'entrée. Je la suis au salon qui donne sur l'océan. Tout est décoré avec beaucoup de goût. J'aperçois également de nombreux drapeaux américains, des médailles dans des écrins et des portraits de militaires.