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Parachute - Kiss Me Slowly

Lundi 27 juin 2011

19 h 45

ADRIAN

Je longe la plage et discerne au loin une maison bleue aux volets blancs. Je me gare dans l'allée et coupe le moteur de ma voiture. J'ai le cœur qui bat la chamade : c'est la première fois que je ressens une telle tension. Jamais une femme ne m'avait autant troublé. J'ai passé une chemise blanche à manches courtes et un jean bleu. Grand-mère m'a conseillé quelque chose de simple, mais classe. J'espère que je lui plairai...

Je récupère les fleurs posées sur le siège passager et sors en refermant doucement ma portière. Je contourne la maison, rejoins les marches en bois et traverse la terrasse donnant sur l'océan. Il est vrai que cet endroit ne ressemble en rien au manoir, mais il dégage quelque chose que je ne saurais décrire avec précision, comme un sentiment de paix. Je frappe à la porte, mais n'obtenant aucune réponse, je me penche vers la fenêtre pour jeter un œil à l'intérieur. Personne... Je recule et descends les marches pour faire le tour du jardin, lorsque soudain, la porte s'ouvre enfin.

— Bonsoir, Lieutenant, me salue timidement de la main Alicia.

Je suis troublé par tant de beauté concentrée en une seule personne. Sait-elle combien son sourire est la plus belle chose qu'il m'ait été donné de voir ? Elle est un véritable rayon de soleil. Elle ferme la porte et me rejoint, un sourire timide au coin des lèvres. Elle porte une robe blanche, ou peut-être beige, qui lui arrive juste au-dessus des genoux, et ses cheveux, légèrement ondulés, tombent sensuellement sur ses épaules. Cette femme est d'une beauté déconcertante et dégage un charme incroyable. Son regard hypnotique s'attarde dans le mien tandis qu'elle s'approche de moi.

— Bonsoir, Alicia, bégayé-je stupidement, ce qui semble l'amuser, je le remarque à ses yeux qui pétillent de malice. C'est pour vous, ajouté-je en lui en tendant le bouquet de fleurs.

— Des roses rouges ? s'étonne-t-elle. Voyons, Lieutenant, nous n'en sommes pas encore là, dit-elle d'un ton taquin.

Elle l'attrape et le porte à son nez pour en humer le délicat parfum.

— Je voulais faire comme dans ces films romantiques...

Je m'interromps une seconde, déglutis avec difficulté et poursuis :

— Vous savez, ceux dont raffolent toutes les femmes, marmonné-je, embarrassé.

— Je ne suis pas ce genre de femme... Je ne porte aucune attention à toutes ces choses si romantiques. Du moins, plus maintenant, avoue-t-elle d'un ton où perce la mélancolie.

— J'en fais ma mission pour les deux prochains mois, promets-je en prenant une position rigide et droite tout en la saluant militairement.

Elle éclate de rire, et je relâche enfin la pression en riant de bon cœur avec elle. Putain, qu'elle est belle...

— Accordez-moi deux minutes. Je vais mettre vos fleurs dans un vase.

J'acquiesce tout en la regardant remonter chez elle. Je me tourne vers l'horizon où le soleil se reflète sur les vagues qui s'échouent sur le sable fin. Je suis tendu comme un arc, ma parole ! Quelques minutes plus tard, elle me rejoint et passe son bras sous le mien en m'entraînant vers ma voiture, sans dire un mot. Je lui ouvre la portière et l'invite à s'installer.

— Vous êtes un sacré numéro, Lieutenant, constate-t-elle en prenant place à l'intérieur.

Je tente de ne pas sortir une connerie et lui réponds simplement :

ADRIAN U.S. ARMYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant