Les escaliers.

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Nous commençons notre descente aux enfers.
Je décide de compter les marches, mais je m'arrête à 3000, et préfère me concentrer sur mes jambes. Heureusement qu'on ne monte pas... Nous continuons de descendre plus profondément, et je perds petit à petit la notion d'espace. Le monde immatériel est infini, et j'ai du mal à me l'imaginer.
Les escaliers sont assez larges, en béton, et les murs blancs sont fortement éclairés par des dizaines de leds encastrées dans les marches du dessus.
Nous passons devant des portes, des panneaux indiquant les sites auxquels elles mènent. Mais rien ne semble pouvoir nous aider dans notre voyage.
Soudain, je sens une présence par-dessus mon épaule... Sachant que je ferme la marche. Je me retourne, mais il n'y a personne. Probablement un courant d'air. Un courant de pixels ? C'est vrai qu'il n'y a pas d'air ici, du moins pas à proprement parler. Ma respiration n'est qu'un réflexe, un mouvement codé à base de 1 et de 0. En fait, qu'est-ce que je suis exactement ? Pas une humaine, vu que je ne suis pas matérielle. Une âme, si l'âme existe ? Je secoue la tête pour chasser ces pensées trop philosophiques pour mon petit cerveau virtuel (ou non), et tandis que Kevin me lance un regard interrogateur je me mets à chanter intérieurement tous les génériques de dessins animés que je connaisse.

Cela fait trois fois que ma playlist mentale passe par les Teletubbies quand Billy et le Muffin, qui ouvrent la marche, s'arrêtent brusquement, conduisant à un magnifique carambolage et une dégringolade d'escaliers.
Nous menant tout droit aux pieds de la raison de leur geste : une bande de silhouettes noires, une demi douzaine je suppose, affublées de masques blancs... de trolls. Quelle originalité.
Ils ont l'air aussi surpris que nous, mais reprennent bien vite leurs esprits. Leur sourire distordu semble s'étirer encore plus, et à mon avis ce n'est pas bon signe.
L'un d'eux prend la parole :
"Tiens tiens, qu'avons-nous là ?
Celui-ci arbore un masque différent des autres, et semble être le chef de la bande. Seuls ses yeux sont visibles à travers les trous percés dans son masque de... Pepe the frog. J'espère qu'il est juste à la bourre sur la mode, parce que confronter un gang de nazis n'a jamais fait partie de mes projets d'avenir.

"Qu'est-ce que vous faites ici, les normies ?"
Je m'avance pour lui expliquer la situation tout en évitant au maximum le conflit. Il me coupe avant que j'aie ouvert la bouche.
"Que fait cette femelle ici ? J'exige une communication exempte de toute forme de contact avec ces individus séducteurs. Seul un Homme peut rivaliser avec mon intelligence. J'ai un QI similaire à celui de Stephen Hawking. Toi, avec ta blouse. Tu sembles moins inférieur que tes camarades."
Tandis que le pauvre Ezra s'approche en tremblant en fixant le doigt moite pointé sur lui, je retiens les démangeaisons qui parcourent ma jambe depuis quelques minutes. C'est bien ma veine, je suis tombée sur un combo. Imbu de lui-même, misogyne, langage ampoulé et bancal, il manquerait plus qu'il sorte un katana. Irrécupérable, ce qui n'arrange pas la situation. On dirait même qu'il fait exprès d'être cliché.

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Je ne finirai jamais cette histoire, évidemment et malgré les nombreuses idées que j'avais à l'époque. Je tenais quand même à poster le dernier brouillon en cours, écrit il me semble trois ans plus tôt. Tying up loose ends et tout ça.

Enfin bref, merci d'avoir lu ce bordel au fil des années, et peut-être qu'on se retrouvera pour une future histoire un peu plus cohérente !

Je vous aime

-Poireau

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