WHO IS HE ? TOME I [LGBT]

Chapitre 3: Le Manoir

Lydia et moi marchions pour rejoindre le laboratoire où avait lieu le cours de sciences. Nous avions également croisé Scott à l'entrée de l'établissement, et j'ai demandé à Lydia de ne rien dire à mon meilleur ami. Même s'il finira par l'apprendre un jour, je préfère que cela reste secret pour le moment. Lydia semblait comprendre ma demande.

Nous nous sommes assis à l'avant-dernière rangée comme d'habitude, et la sonnerie a retenti. Tous les élèves étaient présents dans la classe, sauf un, Derek. Heureusement pour lui, Madame Dufay n'était pas encore arrivée, il avait encore une chance d'être à l'heure.

Je discutais avec Lydia et Scott, mais je ne pouvais m'empêcher de jeter des coups d'œil à la porte. J'attendais avec impatience de le voir arriver. Soudain, la porte trembla et s'ouvrit avec un bruit strident. Il entra rapidement, passa à côté de moi et laissa son parfum flotter dans l'air. Une fragrance humide et masculine. Il s'assit au dernier rang, juste derrière nous... Je ne pourrais pas le regarder discrètement aujourd'hui.

La professeure fit son entrée en laissant échapper quelques feuilles de ses mains. Elle déposa son tas de feuilles et ramassa celles qu'elle avait fait tomber. C'était le genre de professeur passionné par la science, pour qui rien d'autre ne comptait, même son travail de professeur passait après. C'est pourquoi elle était devenue ma professeure préférée, même si elle avait un côté un peu ringard. Cela faisait son charme. C'était également l'un des seuls cours où j'avais une moyenne de 18/20.

Le cours touchait à sa fin. J'essayais de regarder discrètement derrière moi, mais il me fixait déjà, comme la veille. Nous nous fixions du regard pendant de longues minutes. J'étais transporté ailleurs. Le monde semblait s'arrêter de tourner. Ses yeux me figeaient, rien d'autre ne comptait que lui à cet instant. Je n'entendais plus rien, ou presque... Madame Dufay nous interrompit.

« Tu as un torticolis, Stiles ? Si tu veux, tu peux aller à l'infirmerie », dit-elle, attirant tous les regards des élèves de la classe vers moi. Je rougis de gêne.

« Non, ça va, je... vais bien », lui répondis-je.

À ce moment-là, j'entendis un petit rire venant de derrière, de Derek. Ce qui me fit également rire. À cet instant, je me posais des questions sur lui, sur nous, sur s'il voulait seulement être mon ami après cet échange prolongé.

La sonnerie retentit, Derek se leva et traversa la classe. Je pris mes affaires posées sous mon bureau. Mais quelque chose attira mon attention, quelque chose qui scintillait devant mes yeux. Des clés étaient posées sur la table où Derek était assis. Je les pris rapidement, me donnant ainsi un prétexte pour lui parler la prochaine fois que je le verrais. Mais il avait tendance à disparaître...

La suite de la journée s'écoula sans que je revoie Derek depuis ce matin.

Il était 17 h 30.

À la fin de notre retenue, Lydia et moi, que nous avions eue en cours d'anglais à cause de notre « bavardage intempestif qui perturbait l'apprentissage de la langue », je lui avais simplement demandé où elle comptait aller avec Jackson pour son anniversaire (Jackson, c'était son petit ami). Ma question nous avait valu une heure de retenue. J'avais hâte de partir à l'université pour ne plus avoir à subir ce genre de sanction.

« Pourrais-tu m'accompagner pour rendre les clés de Derek chez lui, au manoir ? » lui demandai-je.

« Le Manoir Hale, le manoir hanté ? » me demanda-t-elle avec inquiétude.

« Mais non, Lydia ! Tu crois vraiment à ce genre de choses ? »

« Non, tu as raison. Je suis d'accord pour t'accompagner, mais à condition que tu me raccompagnes chez moi après avoir rendu visite à Derek, car je suis venue à l'école à pied aujourd'hui », me demanda-t-elle avec son plus beau sourire.

« Oui, pas de soucis », répondis-je, soulagé.

La retenue se termina plus rapidement que prévu, grâce aux différents travaux que nous devions rendre pour la semaine suivante. Sans eux pour occuper le temps perdu de la retenue, j'aurais été ennuyé. Nous étions en route, en direction du célèbre manoir des Hale depuis une demi-heure, et il faisait déjà nuit.

La route s'arrêta à l'entrée d'un chemin sombre et boueux, et nous décidâmes de continuer à pied. Le manoir était entouré d'une barrière rouillée et partiellement détruite par la nature. La végétation était abondante. Le manoir ne semblait pas avoir été entretenu depuis longtemps. La nature avait repris ses droits, donnant au paysage et à la propriété un aspect lugubre.

Lydia alluma sa lampe torche pour éclairer le chemin à suivre. Je commençai à avancer en direction du manoir, mais Lydia attrapa mon bras et le serra contre elle.

« Il ne faut pas s'inquiéter, ce ne sont que des histoires, Lydia... »

Lorsque nous nous trouvâmes devant le manoir après une dizaine de minutes de marche, Lydia n'arrêtait pas de dire que c'était une mauvaise idée. Je remarquai que toutes les lumières à l'intérieur étaient éteintes, ce qui était étrange compte tenu de l'obscurité de la soirée. Lydia lâcha mon bras pour contempler la somptueuse demeure, mais resta derrière moi. Je décidai de monter les marches qui menaient à la porte, Lydia me suivant de près, et je frappai.

« TOC, TOC, TOC », le bruit résonna à l'intérieur de la demeure.

Mais personne ne répondit. La porte s'ouvrit sous la force de mes coups, grinçant. J'entrai sans me poser de questions, laissant Lydia à l'extérieur, et je demandai :

« Y a-t-il quelqu'un ? » J'attendis une réponse, mais rien...

« Derek a oublié ses clés en classe... Je suis venu les lui rendre », ajoutai-je.

J'observai l'entrée, le vieux papier peint, les meubles en bois recouverts d'une fine couche de poussière. Mon regard se posa sur un immense tableau représentant toute la famille Hale. Je reconnus Derek. L'endroit était d'une extrême silence.

Soudain, j'entendis Lydia pousser un cri puissant et terrifiant. Je me précipitai pour la rejoindre. Arrivé près d'elle, elle me montra quelque chose du doigt, tremblante. Je regardai dans la direction qu'elle pointait et...