Prologue

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J'ai sept ans. Mes parents, mon frère et moi venons d'emménager dans l'Oregon; un état situé sur la côte Ouest des Etats-Unis. D'après ce que j'ai compris, papa a décroché un nouvel emploi en tant que chirurgien dans le centre médical adventiste de Portland.
Ma nouvelle maison me plait beaucoup, même si mon ancienne chambre me manque déjà. Ici, tout à l'air d'être mieux : les voisins sont très gentils, notre demeure est immense, il y a beaucoup d'enfants de mon âge dans le quartier. Nous vivons désormais dans la plus grande ville de l'état; le seul point négatif est le climat océanique : en été, les températures ne dépassent que rarement les 21°C. Maman dit qu'il va falloir s'habiller chaudement.
Cela faisait une semaine que papa était déjà ici, il commençait à monter quelques meubles et à aménager les pièces de la maison. Maman, Thomas et moi venons de le rejoindre. Mon frère n'a que deux ans. Depuis qu'il est là, je suis très proche de lui. Mes parents en sont d'ailleurs très heureux; nous ne nous chamaillons presque jamais. Tout les quatre, nous menons une petite vie bien paisible, et je sens que les choses ne peuvent aller qu'en s'améliorant.

****

- Alyson ! Thomas ! Descendez les enfants, on va être en retard ! s'écrie maman depuis le rez-de-chaussée.
Nous descendons les escaliers, enfilons nos vestes, nos chaussures et nos écharpes, et nous apprêtons à sortir. Monsieur et Madame Wisley; -qui habitent juste à côté de chez nous- organisent apparemment chaque année un grand repas entre voisins. Ils nous ont bien entendu invités. Mes parents affirment que cela nous permettra de nous présenter, de faire connaissance et de sympathiser avec les gens d'ici. Je prends la main de mon petit frère et le traine vers l'extérieur tandis que mon père referme la porte d'entrée à clef.

- Kris, as-tu bien penser à prendre les cookies ? demande maman à papa.
- Non, je pensais que tu les avais !
- Eh bien voilà, comment perdre cinq minutes de plus, s'exclame ma mère.

Inutile de préciser que maman est plus que stressée. Elle crie tout le temps en ce moment. Je pense qu'elle a peur de ne pas s'entendre avec les voisins, ou alors qu'on ne se plaise pas ici. Il faut dire que pour elle aussi c'est compliqué, elle recommence une nouvelle vie. Papa ressort de la maison la boite de cookies à la main, referme la porte à clef, puis nous nous mettons en route.
Nous marchons jusqu'à arriver devant la porte de la maison des Wisley. Alors que je m'apprête à rentrer, mon père m'apostrophe :

- Ma chérie, ce n'est pas chez toi, il faudrait peut-être sonner.
- Moi ! dit Thomas.
- Tu veux sonner ? lui demandé-je.

Mon petit frère acquiesce en faisant "oui" de la tête. Je le porte pendant qu'il tend le bras pour appuyer sur le bouton. Une vieille dame vient nous ouvrir : ses cheveux sont presque totalement blancs, beaucoum de rides marquent son visage. Elle a un regard apaisant, bienveillant. Elle sourit et nous laisse entrer. Elle se présente en tant que madame Wisley. Son mari ne tarde pas à venir nous saluer. C'est un grand monsieur, il parait plus jeune que la dame, mais, de quelques années seulement. Il a des lunettes rectangulaires et a peu de cheveux. Ils sont gris.
Mon frère et moi avançons dans la maison, tandis que nos parents partent saluer d'autres adultes. Je pique discrètement quelques chips qui se trouvent sur le bord d'une table et les avale rapidement. J'observe attentivement les fenêtres, les rideaux, les vases, les gens aussi. Même la chose la plus banale me parait être géniale ici.

- Lyson !
- Alyson ! reprené-je mon petit frère qui a encore du mal à prononcer mon prénom en entier.
- Lyson ! répète-t-il.

Je ne peux m'empêcher sourire, il est mignon.

- Qu'est ce qu'il y a ? demandé-je.
- Pipi !

Je relève brusquement la tête, cherchant mes parents du regard. Lorsque je les aperçois enfin, j'indique à mon petit frère la direction à prendre pour aller les voir; puis je lui dis d'aller leur demander. En toute honnêteté, emmener Thomas aux toilettes ne fait pas parti des choses que j'adore faire. Tandis que j'observe ce dernier rejoindre mes aînés, une jeune fille et un jeune garçon qui ont l'air d'avoir mon âge viennent me rejoindre. Elle est blonde et a de magnifiques boucles, elle est très jolie. Lui, il a les cheveux châtains clairs mais tout deux se ressemblent beaucoup.

- Coucou, me salue-t-il.
- Bonjour, répondé-je timidement.
- Comment tu t'appelles ?
- Alyson, et toi ?
- Je m'appelle Marck.
- Et moi, je suis Caroline, ajoute la petite blonde.

Jamais séparésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant