Jamais séparés

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La sonnerie retentit, coupant ainsi immédiatement le monologue incessant de monsieur Jones. Notre  professeur de mathématiques termine de nous donner une multitude d'exercices, puis nous sortons de la salle. Jason et moi marchons côte à côte, Caroline sur nos talons.

- Et les filles, mes parents ont décidé de partir juste tout les deux ce week-end. Puisque j'aurai la maison pour moi tout seul, je me suis dit que je pouvais peut-être organiser une petite fête. C'est une bonne idée non ?
- Euh, ça dépend de ce que tu entends par "petite fête", dis-je. Tu comptes inviter autant de personnes que la dernière fois ?

La dernière soirée que Jason a organisé comptait plus 90 jeunes. Inutile de préciser la tête qu'ont fait ses parents lorsqu'ils ont découvert les dégâts.

- Non, juste notre groupe je pense, pour qu'on se retrouve entre amis. T'inquiète, j'ai bien retenu la leçon Alyson ! me dit-il en riant.
- Oui, ça peut être pas mal, affirmé-je.
- Bon, par contre, j'aimerai inviter Marck et Marie aussi... J'espère que ça ne te pose pas de problème ?
- Oh non, bien sûr, dis-je en tentant un sourire. Invite les frères Carter aussi.
- Merde !

Nous nous retournons et voyons que Caroline a fait tomber son sac à main, qui s'est entièrement renversé en plein milieu du couloir. J'esquisse un sourire et viens en aide à mon amie, suivie de Jason.

- T'es quand même pas douée, commente-t-il. Ah tiens, voilà Jérémy, dit Jason en s'éloignant un peu de nous.
- Jérémy ? Vite, dis-moi comment je suis ! s'empresse de me chuchoter ma meilleure amie.
- T'es magnifique, comme d'habitude Caroline. Mais dis-moi, pourquoi tu te mets dans cet état ? Vous vous connaissez depuis longtemps lui et toi. Et je suis persuadée qu'il t'aime bien telle que tu es. Alors n'en fais pas trop avec lui, il risque de...
- T'inquiète, je gère, me coupe-t-elle en rangeant ses écouteurs et des serviettes hygiéniques dans son sac.

Je me redresse et regarde les garçons nous rejoindre.

- Salut beau gosse ! lance Caroline à Jérémy.

Ce dernier ouvre de grands yeux et m'adresse un regard interrogateur. Je me retiens de rire et hausse les épaules.

- Tu n'aurai pas changé de parfum par hasard ? Tu sens super bon aujourd'hui.
- Euh, non c'est le même que d'habitude...
- Alors je suppose que tous mes sens sont multipliés par dix aujourd'hui, continue-t-elle en se rapprochant de lui.
- Euh, qu'est-ce qu'elle a aujourd'hui ? me demande Jérémy.

Caroline fronce les sourcils, ne semblant pas comprendre qu'elle en fait beaucoup, beaucoup trop.

- Oh euh, on a une pièce de théâtre à apprendre pour le cours de français. Et il faut dire que notre amie a l'air de l'adorer. Tellement qu'elle se prend maintenant pour le personnage qu'elle doit interpréter. Mais, ne t'en fait pas, elle en fait juste un peu trop.
- Hum, bon d'accord. Je vais vous laisser réviser alors, à plus tard ! dit-il avant de rentrer dans une salle de cours.

Mon amie me lance un regard assassin.

- Mais qu'est-ce qu'il ne tourne pas rond chez toi ? Tu l'as fait partir !
- Je te retourne la question ! Tu en as fait beaucoup trop, il te prenait pour une folle.
- N'importe quoi.
- Si, si, me défend Jason, tu faisais carrément flipper.

Nous rions de la situation et Caroline nous tire la langue. Nous nous installons en salle d'histoire et attendons patiemment que les autres élèves et le professeur arrivent.

****

En me garant dans l'allée, je remarque qu'il n'y a ni la voiture de ma mère, ni celle de mon père. Je franchis la porte d'entrée et dépose mon sac de cours dans les escaliers. Ma journée était plutôt fatiguante, je l'avoue. De plus, le cours de sport m'a épuisée ; nous avons dû courir pendant deux heures, en faisant seulement trois ou quatre pauses de cinq minutes. Je pose mes clefs sur un meuble du hall et sursaute en apercevant Tyler, tranquillement assis sur un des canapés du salon.