Survival Game

Jour 23

Mardi 21 Juin 2016.

La panique me gagne de nouveau lorsque j'aperçois l'homme armé se diriger vers Cary qui est sur le point de tomber dans les vapes. Je tremble comme une feuille volante, quand d'un seul coup, je me retrouve au sol, les bras écartés. L'un des deux infirmiers s'assoit sur mon dos, maintenant mes poignets au sol alors que l'autre se place devant moi, riant comme un taré.

- Nous t'avons finalement Hood, il prononce avec un magnifique accent français.

- Dommage pour vous que tout cela se passe dans ma tête, je réponds dans la même langue.

- N'en sois pas si sûre jeune fille, il siffle.

Il tente de m'enfiler la muselière mais je me débats tellement que c'est assez dur pour lui d'y arriver. Finalement, il parvient à ses fins, me faisant lâcher un grognement de frustration alors que le second me relève, en tenant toujours mes poignets. Je souris intérieurement quand mon genou entre en contact avec son abdomen, ce qui le fait reculer en criant. Je profite de mes bras libres pour m'attaquer à l'autre, attrapant sa tête entre mes mains pour la faire rencontrer mon genou.

Mon genou, la tête, la tête, mon genou.

Je le balance ensuite sur le côté, étouffant mes rires et détache la muselière. Je ramasse en vitesse la seringue au sol, lance un coup d'œil à Cary qui recule et vient se heurter à un arbre, pleine de panique. Je siffle, faisant tourner toutes les têtes, dont celle du psychopathe armé.

- Hey ! je hurle. Viens me voir, allez, approche !

Intrigué par mon appel, il fait ce que je lui dis, brandissant son arme devant moi.

C'est le moment, je pense.

Je fais jongler la seringue entre mes doigts avant de lui planter l'aiguille dans la cuisse, lui faisant pousser un hurlement rauque. J'appuie sur le piston afin que le liquide se répande dans ses veines et le regarde s'affaiblir. Avant de tomber dans un sommeil profond, celui-ci en profite pour me mettre un coup assez violent pour que je puisse me retrouver au sol, les mains sur le ventre. Je me redresse subitement, attrapant mon sac d'une main et celui de Cary de l'autre avant de me mettre à crier qu'il faut partir. Ils réagissent tous sauf un, Zack. Etonnement, c'est le seul où je n'arrive pas à apercevoir sa peur mais quand je le vois serrer les poings, la mâchoire contractée, je me dis que je préfère ne rien savoir.

- On y va Zack ! hurle le second garçon avec nous.

Je m'approche de Zack, attrape fermement son bras et le force à se tourner vers moi pour que nous puissions partir. Il n'émet aucune résistance et me suit sans dire un mot. Nous courons encore et encore sans nous arrêter mais je vois bien que Zack est encore mal.

- On s'arrête, je souffle en tentant de reprendre ma respiration, on fait une pause.

- Pour que l'autre fou puisse nous rattraper ? Non merci, proteste Cary.

Je lui lance un regard sévère en désignant d'un coup de tête le brun à ma gauche qui vient de s'asseoir par terre contre un arbre. Il a l'air vraiment mal.

- Tu vas bien mec ? demande Daniel.

- Parfaitement, il répond d'un air absent.

Je m'agenouille en face de lui, posant mes mains sur ses genoux. Il relève doucement la tête, me fixant tristement. Je lui souris tendrement, l'incitant à me raconter. Zack secoue négativement la tête et je comprends qu'il faut laisser tomber. Je me redresse lentement, puis me tourne vers les deux autres.