Jour 3

202 12 0
                                    

Mercredi 1er Juin 2016.

Je sors de la chambre, les valises en mains vers cinq heures quarante du matin. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, ce qui est très mauvais pour moi puisque je suis plus sensible que d'habitude lorsque je manque de sommeil. Je descends dans le hall, m'installant dans la salle qui nous sert de salle commune pour le petit déjeuner et attends patiemment la venue des autres afin que nous puissions nous rendre à Pluckley. J'appréhende ce moment, le moment où je vais découvrir les personnes qui vont habiter avec moi. Pluckley est quasiment un village fantôme, l'endroit est petit, il doit y avoir moins d'une centaine d'habitants et pourtant, les gens là-bas disent se plaire. J'ai lu de nombreux articles parlant de ce village, les Anglais en rajoutent toujours. Apparition de fantômes, cris stridents, disparitions et j'en passe...N'importe quoi en fait. En réalité, je me moque mais je n'en suis pas moins rassurée, j'ai vraiment peur que ces mythes se révèlent vrais. Je l'avoue, je suis une tapette mais sachez que vivre durant quatorze jours dans un village comme celui-ci ne rassure absolument pas. Malgré tout ça, je suis sereine. J'ai peur, certes, mais rien n'est plus fort que l'envie de gagner et de vivre, donc je ne me fais pas souci.

Vers six heures, les candidats afflux dans la salle, la remplissant peu à peu, à croire que nous sommes seuls dans l'hôtel. Cary m'aperçoit de loin et vient s'asseoir en face de moi, passant une main sur son visage cerné. Je lui tends mon thé mais celle-ci fronce le nez, repoussant ma main.

- Je préfère le café, elle marmonne d'une voix endormie.

- Tu devrais aller le chercher alors, nous allons bientôt partir, je dis en regardant ma montre.

- Tu peux aller me le chercher ? J'ai du mal à tenir debout... Café noir, sans sucres.

Je hausse les épaules, repousse le sac posé sur mes genoux et me lève pour aller chercher le café de Cary. Café noir sans sucres, à quoi ça ressemble un café noir sans sucres ? Finalement, je décide de prendre quelque chose au hasard et retour m'asseoir, observant la tête de l'asiatique.

- Ne fermes pas trop les yeux, ils risquent de disparaître, je lâche en posant la tasse sur la table.

- C'est très raciste ce que tu viens de dire, elle grogne.

- Non, je te taquinais.

J'apporte ma tasse à mes lèvres, avalant une grande gorgée quand une voix s'élève par les autres. L'homme qui est venu nous chercher à l'aéroport nous observe avant de ce lancer dans un récit long, très long. Durant son monologue, la chaise à ma gauche se tire, puis Zack apparaît dans mon champ de vision. Il ne lâche pas des yeux l'homme sur la table, tout en sirotant ce qui me semble être du café.

- Les épreuves commenceront dès vôtre arrivées au village, j'entends. Sachez qu'aucun appareil électronique ne sera toléré et c'est pour cela que je vous demande de les laisser dans le bus jusqu'à la fin du jeu. Le village, déjà peu habité vous offre gratuitement un logement, chauffé et éclairé. Vous aurez droit à la télévision, à l'eau chaude ainsi qu'aux restes de vos affaires personnelles. Lors de vôtre arrivées, le groupe se divisera en deux, dix candidats iront vivre à l'auberge, les autres dans les familles consentantes. Pour ceux qui résideront à l'auberge, la télévision se trouve dans une salle commune à tous puisque les murs sont fins et que cela risquerait de réveiller les autres. Vous serez bien sûr autorisés à voir les autres candidats en dehors des épreuves. Des lettres expliquant le fonctionnement des épreuves seront déposées sur vôtre lit. Merci de vôtre écoute, nous partons dans cinq minutes.

Je regard Cary qui a la bouche ouverte. Je ne suis pas la seule à être effarée, ça me rassure.

- Croisons les doigts pour que je sois avec toi, s'exclame Cary. Les autres me font peurs, ils ont l'air de tueurs pros.

Survival GameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant