Jour 28

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Dimanche 26 Juin 2016.

Le directeur, toujours installé dans son fauteuil, observe la nuit mouvementé des joueurs. Les deux groupes n'ont pas réussi à trouver le sommeil, trop stressés à l'idée de perdre la vie plus tard dans la journée mais également à cause de l'annonce faite la veille. Ils n'en peuvent plus, ils ne comprennent pas pourquoi cela leur arrive. Si seulement ils le savaient...

Le directeur à bel et bien peur de la plus jeune, Alexine, mais il craint également les quatre autres. En réalité, tous les joueurs de cette saison ont été choisi et non tiré au sort comme les années précédentes. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que tous ces jeunes sont capables du pire afin de supprimer les jeux. Et le directeur ne peut pas se permettre une telle chose. Il a l'impression de se répéter, mais il frémit d'horreur en imaginant une gamine de seize ans à sa place.

Il ne souhaite que la mort de ces cinq jeunes, les voir périr vite et surtout dans la souffrance. Il ne leur souhaite qu'une mort lente et douloureuse. Il déverse sa haine pour la race humaine à travers les jeux. C'est d'ailleurs pour cela qu'il les a créé. Lui qui ne ressent plus grand-chose à l'égard des êtres humains depuis sa tendre enfance, lui qui a toujours voulu voir le monde courir à sa perte. Depuis maintenant vingt ans, il a toujours imaginé comment il pourrait se faire une place dans le gouvernement, et il a trouvé. Les jeux. Voilà maintenant six ans que cela se déroule, tous les ans, sous le regard du monde entier. Personne n'a jamais rien dit et n'a jamais rien fait pour arrêter ça. Bien sûr, il a quelques personnes contre, mais ceux-ci ont rapidement été effacés, tués dans les différents endroits où les jeux se sont produits.

Et parfois, le hasard n'a rien à voir avec le choix des candidats.

°

La mort, rien de mieux afin d'affoler les candidats restants, n'est-ce pas ? Et c'est exactement ce qu'il va se passer. L'un d'entre eux perdra la vie dans moins de trois heures.

Tandis que les joueurs tentent de trouver une combine afin de tromper une nouvelle fois la mort, le directeur, lui, observe avec impatience les nombreux écrans qui lui font faces. Il n'attend que ça, les voir anéantis par la perte, rongés par la peur, les traits du visage marqués par l'inquiétude. Il aime voir ça et en tire une certaine satisfaction. Voire même un peu de plaisir.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le directeur de jeu n'est pas contre la formation d'équipe, au contraire, il adore en voir se former. Mais il aime par dessus tout entendre les différents avis des joueurs. Ils se disputent, s'engueulent, et parfois se séparent. Rien de plus plaisant pour l'homme, confortablement installé dans son fauteuil.

Soudain, trois coups se font entendre à sa porte, le sortant de sa douce contemplation de Screaming Woods.

- Entrez, dit-il d'une voix forte.

Une jeune brune entre timidement dans l'immense bureau, tête baissée tandis que ses hauts talons claquent fortement contre le sol. Le directeur la détaille un peu plus, passant son regard sur l'entièreté de son maigre corps.

Encore une qui se laisse crever de faim pour avoir un corps de « rêve », pense-t-il en posant ses coudes sur les accoudoirs de son fauteuil.

- Excusez-moi de vous déranger mais nous avons une urgence.

- Pouvez-vous développer ou s'en est trop demander ?

- Le père du jeune australien souhaite vous voir dans les plus brefs délais.

- Dites lui que c'est impo...

- Il se trouve dans le hall, coupe la brune en redressant la tête. Et il semble très en colère.

Le souffle du directeur se coupe un instant avant qu'il ne secoue la tête, retrouvant ses esprits. La brune sort du bureau après que l'homme lui ait demandé d'aller chercher le protagoniste qui souhaite le déranger durant son observation.

Cette fois-ci, lorsque la porte s'ouvre, aucun coup n'a été porté et aucune autorisation n'a été prononcée. Non, juste l'arrivée en furie d'un homme au visage marqué par la haine et aux traits tirés par la peine.

- Toi ! Gronde l'homme au regard noir.

- Oui, moi ? Sourit le directeur, toujours installé dans son fauteuil.

- Tu avais promis ! Tu avais promis ! Répète frénétiquement le père blessé. Tu nous l'avais promis !

Le directeur de jeu observe la personne lui faisant face. Celle-ci semble rongée par la peine et la culpabilité. Mais pourquoi culpabilise-t-il ? Il n'a rien à se reprocher, tout ce qui est arrivé n'a pas été fait sans son accord.

Alors que le père du jeune australien crache une bonne partie de sa haine sur l'homme d'une cinquantaine d'année, celui-ci ne semble pas le moins du monde concerné par ce qu'il raconte. Il en a même profité pour appeler les agents de sécurité, un rictus sur les lèvres. Il se demande pourquoi il l'a laissé entrer, cette discussion-qui ressemblait plutôt à un monologue- n'a mené à rien de concluant.

- Certes, j'avais promis, mais ton fils aussi avait promis. Et celui-ci n'a pas su tenir sa promesse, alors moi, grince froidement le directeur. 

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Bonsoir, comment allez vous ?
Bien je l'espère, parce que moi je ne pourrais pas me sentir mieux qu'en ce moment (même si je suis malade) parce que j'ai vu quelque chose qui m'a rempli de bonheur. Cette fiction compte désormais 1k de lectures et très honnêtement, j'ai sauté de joie lorsque j'ai vu ça.
Je ne vais pas faire un long discourt bien chiant mais je tenais juste à vous remercier alors voilà, un petit chapitre. En plus, le fait d'avoir 1k m'a motivé à terminer cette fiction et il ne me reste qu'un chapitre à écrire.
Encore merci et à bientôt 🖤

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