Chapitre 14: Dernier sprint

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PDV Marie

Lorsque la branche craqua sous les pieds d'Alizée, je compris immédiatement que nous étions repérés. Julien cria et sans plus tarder, nous nous mîmes à courir vers le panache de fumée qui s'élevait plus bas dans la montagne. Des cris effroyables se firent rapidement entendre derrière nous, les Nogismunes étaient à nos trousses. 

Je tournai la tête un instant et vis une bande d'au moins 10 monstres nous poursuivre. Cependant, lorsque je me concentrai de nouveau sur ma course, je vis que le groupe avait disparu.

-Merde, quelle cruche je me suis perdue, dis-je en pleurant.

J'essayais tant bien que mal de retrouver les traces de pas de mes amis, en vain, la tempête de neige s'intensifiait. Je continuai alors à courir comme je le pouvais, au hasard. Cependant, les monstres étaient rapides et ils ne tardèrent pas à me rattraper. Plus je courrais, plus le panache de fumée semblait s'éloigner, je me disais "c'est fini, je vais mourir moi aussi". 

A bout de souffle, je ralentis et entendis les cris tout près. C'est alors qu'un étrange bruit se fit entendre devant moi. Je m'arrêtais et vis la neige bouger. A ce moment, un monstre bondit sur moi afin de me tuer, je fermais les yeux afin de ne pas voir ma propre mort lorsqu'un bruit métallique se fit entendre. J'ouvris les yeux et vis une grande forme orange sortir de la neige et passer juste au dessus de moi.

-C'est quoi ça je suis dans un cauchemar là, dis-je en m'effondrant au sol.

Je constatai alors que cette forme orange ressemblait beaucoup à un humain. Elle était propulsée par deux réacteurs dans le dos lui permettant de décoller.

-Un robot, dis-je.

Il me revint alors en mémoire cette chose qui avait tenté de sauver Alice dans la station de ski. Peut être vient-il à mon secours ? 

Sur ces mots, cet étrange engin frappa le Nogismune en pleine tête. Le monstre tomba lourdement au sol dans un cri de douleur. Le robot l'attrapa par la gorge et lui asséna plusieurs coups de poing sur la tête. Soudain, un second Nogismune bondit sur lui, mais cela ne semblait pas déranger cette chose étrange qui venait de me sauver la vie car il l'attrapa en plein vol et l'envoya s'écraser le long d'un arbre.

Je profitai de cette aubaine pour me relever mais un monstre me plaqua brutalement au sol. Le robot orange m'en débarrassa en quelques secondes. Il sortit une lame de son bras et transperça la tête du Nogismune. Je restai là, bouche bée sur le sol et incapable de bouger. Tandis que d'autres monstres arrivaient, la machine robotique se pencha sur moi et me dit d'une voix presque humaine:

-Cours, partez d'ici toi et tes amis, vous n'auriez jamais du revenir dans cette montagne !

Sur ces mots je me levais et me remis à courir car d'autres monstres arrivaient. Je vis alors le robot rentrer sa lame dans son bras et en sortir un canon qui remplaça sa main. Cette arme étrange commença à emmètre une lueur bleu et un bruit de chargement. Soudain, au moment ou les Nogismunes étaient à proximité, un immense jet de flammes en sortit et stoppa net les monstres dans leur course. Je continuai à courir, petit à petit, le robot et les monstres avaient disparus de mon champ de vision, je ne percevais plus que des cris.

Je m'arrêtais un instant afin de me retrouver et vis le panache de fumée apparaître, il n'était plus bien loin. Je pouvais voir le ciel s'éclaircir légèrement à l'horizon: c'était bientôt le levé du soleil. Je continuai donc à marcher lorsque des cris bestiaux se mirent à s'approcher, certains semblaient avoir continué la poursuite. Je me remis alors à courir comme une folle, dévalant la montagne sans même regarder où je mettais les pieds, ce qui me fit gagner une belle chute. Je dévalais brusquement une longue pente bien raid sur les fesses. Je glissais sans pouvoir m'arrêter pendant au moins cent mètres et finis ma course en tombant d'un rocher de deux mètres.

-Aie, ça fait mal, hurlais-je.

Fort heureusement, la neige amortit le choc et je pus me relever indemne. Cependant, au moment où je recommençai à courir, quelqu'un m'attrapa par le bras et me mis la main devant ma bouche. A peine ai-je le temps de voir de qui il s'agissait que cette personne m'attira sous le rocher d'où je venais de tomber. Je me retournai de force et aperçu Hector, Julien et Alizée tapis dans l'ombre. Je voulus crier de joie mais Julien me fit signe de me taire. Je me mis à leurs côtés et Julien me chuchota:

-Ne bouge pas et ne parle pas.

Bien que je fusse particulièrement heureuse de les avoir retrouvés, je compris qu'il valait mieux ne rien dire afin de ne pas être repéré. Après avoir passés 10 minutes à ne rien dire, Julien sortit discrètement de la grotte et regarda autour de lui. Il se retourna ensuite vers nous et chuchota tout bas:

-La voix est libre, on est plus très loin, on y va calmement.

Tous sortîmes un par un de cet endroit et partîmes en direction du chalet. Il ne restait qu'à peine 800 mètres et au loin, le soleil commençait à se lever, la tempête s'était déjà un peu calmée. Nous marchâmes pendant 100 mètres lorsqu'une atroce envie d'éternuer me prit. J'essayais de me retenir mais n'y parvins pas. L'éternuement résonna dans toute la forêt et tout le monde se figea brusquement.

-C'est pas bon ça, dit Alizée avec inquiétude.

Soudain, des cris monstrueux se firent entendre: les Nogismunes m'avaient entendue. Julien me regarda et dit:

-Merde, courrez !

Une fois de plus, nous nous mîmes à courir mais cette fois-ci, pas question de me retourner, je ne tenais pas à me perdre une seconde fois. Nous courûmes comme des fous. Petit à petit, le chalet se rapprochait, nous touchions au but. Cependant, lorsque nous fûmes à moins de 300 mètres, je ne pus me retenir de regarder derrière moi. Deux Nogismunes étaient très proches et un troisième courait plus loin derrière. Ils étaient suffisamment loin pour que nous puissions nous en sortir. Je repris alors ma course et criai:

-Ils sont trois !

-T'occupes pas de ça, cours, me cria Hector.

Je fis ce qu'il me dit et courrai. Cependant, lorsque je fus à quelques mètres du chalet, un détail étrange attira mon attention: la porte d'entrée était entre ouverte. Je m'arrêtais juste devant et dis:

-C'est pas normal.

-Putain, fonce, rentes, me cria Julien.

Hector me rejoins et me prit par la main pour me faire rentrer. Les monstres étaient proches, Alizée et Julien n'eurent pas le temps de nous rejoindre. Julien prit alors son fusil dont je n'avais pas remarqué la présence et tira sur le premier Nogismune. Le monstre tomba au sol, puis se releva. Alizée cria:

-Viens par ici connard de monstre !

-Entrez vite, on passe par la porte de derrière, s'écria Julien.

Hector entra dans le chalet sans plus tarder, je le suivis alors en courant. Lorsque je fus à l'intérieur, je percutai mon ami qui me dit tout bas:

-Là on est mal.

Je relevais la tête et ce que je vis me glaça le sang.

-Putain ce n'est pas vrai, dis-je les larmes aux yeux.

L'un de ces monstres était entré et mangeait goulûment dans le cadavre de Lola éventré, allongé sur le sol.

Vacances en enfer (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant