Chapitre 15: La flamme de l'espoir

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PDV Alizée

Les monstres étaient proches mais fort heureusement pour nous, il y avait une seconde entrée derrière le chalet qui donnait directement sur la cuisine. Nous fîmes rapidement le tour et au moment de rentrer, Julien me cria:

-J'ai plus qu'une seule balle !

Je ne pris pas le temps de lui répondre. J'ouvris la porte et nous entrâmes tous deux dans le logis. Alors que Julien fonçai vers la pièce centrale, je refermai la porte derrière moi. Un monstre était juste à l'entrée et heureusement, il resta enfermé à l'extérieur. Je soupirai alors de soulagement et couru immédiatement rejoindre les autres. Cependant, lorsque j'arrivai aux côtés de Julien, celui-ci me bloqua avec sa main.

Je pouvais lire un sentiment de peur et de malaise sur le visage de chacun, puis je vis rapidement, posé sur le sol, le cadavre de ma cousine servant de festin à un Nogismune. Devant la vue de ce corps éventré, je me sentis prise d'une envie de vomir atroce. L'odeur se répandait dans toute l'habitation et des boyaux étaient répartis sur le sol. Julien, bien conscient de la situation me regarda et me dit tout bas:

-Ne bouges, pas. Ne fais pas un seul mouvement.

Je voulus me reculer légèrement, mais le plancher craqua. Je grimaçai de peur. Le monstre se redressa brusquement et s'avança ensuite lentement vers moi. Il m'avait entendu et faisait à présent des grognements affreux. Il s'approchait dangereusement de moi. Soudain, d'autres cris se firent entendre: les monstres qui se trouvaient à l'extérieur étaient parvenus à entrer. Putain, ils savent ouvrir les portes, me dis-je. 

Ils étaient deux à avoir réussis à passer par derrière. L'un était tout maigre et l'autre semblait avoir un énorme ventre. A la vue de ces nouveaux arrivants et à notre grande surprise, le Nogismune qui était déjà présent s'énerva. Il poussa des cris assourdissants, un vrai cauchemar. Le monstre tout maigre s'énerva à son tour. Ils se mirent alors tous deux aux extrémités du cadavre de Lola en position d'attaque, prêts à s'affronter. Ils hurlaient de rage et se lançaient des regards froids, des regards de tueurs. Le gros Nogismune, quant à lui attendait sagement, sans faire de bruit. Mais que faisaient ces monstres ?

Soudain, les deux bêtes fondirent l'une sur l'autre et commencèrent à se battre. Elles y allaient aux coups de griffes et de crocs, c'était époustouflant. Au bout de quelques secondes, le Nogismune maigre qui venait d'arriver envoya son adversaire s'écraser violemment contre un meuble. Le choc fit alors tomber une drôle de machine qui broya la tête du monstre, il mourut sur le coup. Tous virent cet engin s'écraser, il s'agissait en fait d'un groupe électrogène, il y avait donc de l'essence dans le chalet. Notre vue se porta alors vers les cinq barils de carburant qui étaient au fond de la pièce. Julien était juste à côté. Nous nous regardâmes alors dans les yeux et je compris immédiatement son idée. Je sortis discrètement mon briquet Zippo de ma poche, il acquiesça.

Cependant, une fois l'adversaire du monstre arrivant mort, le plus gros se mit à s'agiter. Les deux Nogismunes se lancèrent alors de drôle de cris. Soudain, nous comprîmes que la situation s'était aggravée: il s'agissait d'un couple ! Les bêtes s'approchèrent ensuite du cadavre de Lola et le plus gros posa son postérieur dans le corps de ma cousine. L'abdomen du monstre devint instantanément rouge et dans un cri assourdissant, d'étranges billes brillantes sortirent de son orifice, c'était de œufs !

Nous nous regardâmes tous avec inquiétude, chacun avait compris que la situation était devenue réellement critique. Marie qui était près de l'entrée principale profita de ce moment pour sortir discrètement. Julien fit alors signe à Hector d'en faire de même avant de se diriger vers les barils. Heureusement, les monstres ne le remarquèrent pas. Il dévissa lentement le bouchon du tonneau et le poussa. Celui-ci chuta au sol dans un bruit sourd, ce qui attira l'attention du monstre le plus maigre. Hector en profita pour sortir à son tour.

Pendant que l'essence se répandait sur le sol, le Nogismune s'approchait de Julien, il l'avait repéré. Je cherchai alors désespérément un moyen de le sauver et ne trouvai pas d'autres solutions que de l'attirer vers moi. Je me mis alors à siffler. Le monstre se retourna instantanément et s'approcha ensuite de moi. Je crus un instant qu'il allait me tuer mais lorsqu'il fut à ma hauteur, il se mit à me tourner autour. J'étais littéralement terrifiée, je retenais mon souffle et m'efforçai de ne pas bouger afin de ne pas me faire tuer.

Je voyais Julien devant moi, il longeait le mur en direction de la sortie. Il me regardait, lui aussi était terrifié. Soudain, le monstre se mit face à mon visage et se mit à grogner. Je pouvais voir avec horreur ses crocs pointus et sentir son haleine de cadavre. C'est alors que la femelle grogna. Le mâle qui était toujours en face de moi se retira, j'étais sauvée. Je regardai dans le chalet et vis qu'un troisième monstre était entré. Le mâle bondit immédiatement sur lui et un nouveau combat commença. Je remarquai soudain que l'essence avait coulée jusqu'à mes pieds. Je serrai mon briquet dans ma main et finis par apercevoir Julien, devant la porte d'entrée qui me faisait signe de courir.

Brusquement, les cris de combat cessèrent et le silence revint, le Nogismune qui venait d'arriver était allongé sur le sol, égorgé et éventré: il était mort. Je me décidai enfin à profiter de cette aubaine et allumai mon Zippo. J'inspirai un bon coup et le laissai tomber dans la flaque d'essence qui prit immédiatement feu. Le monstre qui avait entendu le bruit du briquet se retourna vers moi et je me mis à courir le plus vite possible vers la sortie. Le monstre me poursuivit alors à toute vitesse dans l'habitation. L'essence brûlait et bientôt, les flammes atteindraient les barils. Lorsque je fus arrivée à l'entrée, le monstre me talonnait. Julien surgit subitement et tira sa dernière balle sur le Nogismune qui fut stoppé net dans sa course.

Soudain, les barils prirent feu et éclatèrent. L'explosion pulvérisa le chalet, brûlant les monstres vivants et nous envoyant tous deux voler 10 mètres plus loin dans la neige. Je sentis durant ma chute que Julien me tenait solidement par la taille. Lorsque nous nous écrasâmes au sol, la poudreuse dense amortit le choc. Quand je rouvris mes yeux, je constatai que Julien était allongé dans la neige et que je me trouvais juste au dessus de lui. Marie et Hector étaient également là, sains et saufs. Je regardai alors le chalet en feu et dis à Julien:

-On a réussi, on s'en est sortis !

-Oui, on est vivants, dit-il en pleurant de joie, le sourire aux lèvres.

Sous l'effet de cette immense joie, je me penchai sur Julien et l'embrassai tendrement. Il intensifia alors ce baisé et nous fûmes tous deux bercés par cet instant de plaisir et de soulagement. Dans le ciel, le soleil commençait à se lever et la tempête s'était calmée. L'hélicoptère de sauvetage s'approchait de nous, il ne fut guerre compliqué aux secouristes de repérer l'épais panache de fumé généré par l'embrasement du chalet. Nous nous relevâmes alors et marchèrent tous les quatre vers l'hélicoptère, prêts à évacuer cet endroit maudit et à clore une bonne fois pour toute nos vacances en enfer.

Vacances en enfer (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant