Vacances en enfer (Tome 1)

Chapitre 7: Ténèbres froids

PDV Adrien

Je courais tel un athlète au beau milieu de la forêt, les cris de détresses d'Alice me stressaient de plus en plus. Je n'avais nulle idée de l'endroit ou j'allais, mais cette chose venait de kidnapper ma petite amie. Par conséquent, je devais continuer la poursuite.

Au bout d'un long moment de couse, je parvins devant une grotte, les traces dans la neige m'indiquaient exactement par où le monstre était passé. Muni de la lumière de mon téléphone, je m'enfonçai dans les ténèbres, ravalant ma salive. Les cris et les traces s'étaient arrêtés et il m'était de plus en plus difficile de progresser. L'intérieur était particulièrement glauque, une tâche étrange attira mon attention.

-Putain, c'est du sang, m'écriais-je.

Le cri d'Alice se fit de nouveau entendre, je me remis alors à courir et arrivai dans un espace faiblement éclairé par la lueur de la pleine lune passant par une fente au plafond. Au centre, Alice était allongée sur le sol, son corps était recouvert de coupures profondes. Je courus la prendre dans mes bras et me mis à lui parler:

-Alice, Alice ! Réponds-moi !

-Fuu...

-Quoi, dis-je en pleurant.

-Fuis, dit-elle en fermant les yeux.

A ce moment précis, une étrange créature me sauta dessus et lâcha un hurlement strident, laissant apparaître de grandes dents pointues. Elle me plaqua au sol avec une violence inouïe et je me mis alors à me débattre en hurlant:

-Non, non, non, lâche moi espèce de salopard ! Dégage !

Désespéré, je voyais son immense bras se lever au ciel, déployant d'énormes griffes, prêtes à se planter en moi. Soudain, une lumière bleue venant de derrière le monstre attira mon attention. La bête se retira aussitôt de moi et se mis face à cette lumière qui ne cessait de croître en intensité, accompagnée d'un étrange bruit de chargement. 

Le monstre hurla et soudainement, deux yeux bleus et une forme ronde qui tournaient firent leur apparition. Un être humanoïde de couleur orange apparût.

Je rêve là, dis-je en tremblant.

C'est alors que cette lueur laissa partir un immense jet de flammes bleues qui vinrent s'abattre sur le monstre. Celui-ci s'effondra sur le sol. Je courrai alors vers Alice, la prenais dans mes bras et me mis à détaler. Avant de quitter cet endroit, je vis un second monstre sauter sur cette chose étrange qui venait de me sauver la vie. 

Pendant que je courrai, Alice rouvrit les yeux. Je ne pris pas le temps de la regarder d'avantage car il fallait sortir d'ici au plus vite. Cependant, dans le noir, chaque endroit se ressemblait, de plus j'avais perdu mon téléphone. J'entendis soudain un cri se rapprocher, je courrai encore plus vite mais une douleur atroce me traversa. Sous le choc, je laissai Alice tomber au sol et vis d'immenses griffes me transpercer le ventre, suivies d'un hurlement monstrueux. Elles se retirèrent ensuite de moi, me laissant m'effondrer par terre, mort.

***

PDV Alizée

J'ouvris doucement les yeux, je regardai partout autour de moi afin de reconnaître l'endroit où je me trouvais, en vain. Soudain, il me revint en mémoire la chute que je venais de faire. Je tentai de me lever mais une violente douleur à la jambe droite me paralysait, mon pantalon était tâché de sang. C'est alors que j'aperçu mon téléphone brisé au sol. Je tâtai ma jambe et compris qu'un morceau d'écran y était planté.

Je dus reprendre mon courage, le saisir et tenter de l'extirper de la en pleurnichant.

-C'est pas vrai, merde, merde, merde, merde. Oh putain allez je peux le faire. Oh bordel allez Alizée, courage.

J'arrachai le morceau d'un coup sec et hurlai de douleur en pleurant. Je m'allongeai au sol en me tordant de douleur, ce fut un véritable supplice. Une fois la douleur calmée, je me relevai doucement et regardai péniblement ce qui restait de mon téléphone

-Tu ne risque pas de me resservir toi, dis-je dépitée.

Je regardai ensuite au dessus de moi et constatai l'ampleur de ma chute. J'ai de la chance d'être en vie, me dis-je, tout en cherchant un moyen d'escalader. J'entendis alors des cris bestiaux venant de derrière moi et me décidai à chercher une sortie. Je marchai, en vain, il faisait noir, froid, et je commençai à mourir de faim. Quelle idiote je fus de sortir sans ma doudoune. 

Après avoir parcouru une centaine de mètres, des cris monstrueux se firent entendre, ils étaient très proches. Je me mis alors à courir désespérément pour sauver ma peau mais rapidement, je me retrouvai bloquée face à un mûr, j'étais en bas d'un précipice. En haut, je pouvais apercevoir la lune et la neige tomber et me mis à hurler.

-Hé, au secours !

Je tentai alors de rassembler mes derniers efforts pour escalader, mais les parois étaient gelées. Je glissai et tombai lourdement sur le sol en fermant les yeux. Lorsque je les rouvris, je vis un cadavre allongé devant moi. Je reculai alors par réflexe le long du mûr et repris mon inspiration. Je remarquai soudain un objet brillant sur le doigt de ce corps qui était plus précisément une bague. Je m'approchai curieusement de cet objet qui me semblait familier et hurlai de stupeur: c'était l'alliance de ma mère. 

Choquée par cette découverte je me penchai sur le cadavre et reconnus les traits de la femme qui m'avais mis au monde, je regardai autour de moi et ne tardai pas à trouver celui de mon père à seulement quelques centimètres de celui de ma mère. De chaudes larmes se mirent alors à rouler sur mes joues.

-Papa, maman, je vous ai enfin retrouvé, dis-je.

Je pris ensuite la main de la mère et la mit avec délicatesse dans celle de mon père. Une fois que j'eus finis, je m'assis devant eux et mis ma tête dans mes genoux en marmonnant.

-Je savais que je vous retrouverai un jour, et maintenant, je vais mourir ici, à vos côtés.

Je pleurai, mais j'étais au moins heureuse de mourir en paix à leurs côtés.

***

PDV Julien

La chaîne céda, j'ouvris la porte sans plus tarder et sortis. Une fois de l'autre côté, je la refermai et la barricadai en coinçant le pied de biche entre un rocher et un barreau. Une immense main passa à une vitesse fulgurante à travers la grille et tenta de m'attraper mais en vain. Le monstre approcha sa tête de la porte et lâcha un hurlement strident. Finalement, il se retira et s'enfuit. Soulagé, je me retournai et vis un immense escalier de pierre qui descendait dans l'obscurité.

-Bon, je n'ai pas d'autres choix... Mais où est donc Alizée ?

Je me décidai à descendre, accompagné de ma lampe. Je m'enfonçai petit à petit dans ces ténèbres glacés et finis par apercevoir une lumière, celle de la pleine lune. Je dévalai les escaliers jusqu'en bas et finis par m'immobiliser. Je ne savais guère où aller et me mis à réfléchir car en plus de m'enfuir, il fallait que je retrouve Alizée. C'est alors que j'entendis de petits bruits, plus précisément des pleurs, ceux d'une fille.

-Non, chuchotais-je, ça ne serait pas...

Je me tus et avançai discrètement vers ce bruit. Je finis par arriver devant un cul de sac et baissai les yeux au sol. C'est alors que j'aperçu une personne assise au sol. Je clignai des yeux, croyant à une illusion et réalisai que j'avais bel et bien vu qui était cette fille dont je prononçai instantanément le nom:

-Alizée.