Captive du vampire : Tome 2 ( The Cyan brothers )

Chapitre 10

Sven avait pu rentrer dans la chambre une fois la jeune femme totalement endormie, il prit place sur le rebord du lit et la contempla les lèvres serrées, le corps tendu. Il détestait l'idée qu'elle puisse le voir comme un monstre, mais se refusait encore de retourner dans le présent, car il savait qu'elle trouverait un moyen de lui échapper.

Il s'autorisa à toucher sa joue tiède, ses cheveux tressés étaient à moitié défait, sa bouche pulpeuse remua quand il retira sa main.

Les belles teintures de soie autour d'elle illuminaient son visage pâle. L'afflux violent qui parcourait ses veines était comme une douleur lancinante que l'on ne peut arrêter. Tous ses muscles étaient tendus jusqu'à lui obliger à basculer sa tête en arrière alors que ses crocs étaient sortis, laissant son visage s'obscurcir.

Il la voulait totalement à lui, il voulait pouvoir toucher ses bras par des caresses et qu'elle le supplie de continuer. Il baissa son visage sur sa main fine et soignée qui maintenant souffrait du froid. Il la prit pour la glisser dans la couverture et décida à contre-sens de ses désirs de partir de la chambre.

Demain il espérait qu'elle se montre plus réceptive à ses dires et qu'il puisse voir dans ses yeux rien qu'une fois une étincelle de désir.

Elsa se réveilla en sursaut, ses lèvres étaient sèches, elle sortait d'un beau rêve, la réalité l'avait laissé tremblante de froid. Pendant une courte nuit, elle avait oublié où elle se trouvait. Elle se passa les mains dans ses cheveux désordonnés et se leva. Son premier réflexe fut de partir à la recherche du cyan. Un réflexe qui lui provoqua des frissons dans la nuque, elle avait rêvé de lui une bonne partit de la nuit et elle avait aimé ça. Elle avait l'impression d'être possédée par une force qui à tout moment pouvait la nuire.

Après avoir fait le tour de la maison, Elsa enfila ses chaussures et s'en alla dehors à sa recherche. Seul le vent accompagné son désespoir, elle eut soudainement peur qu'il l'ait laissé ici pour repartir au présent sans elle. Peut-être pour la punir.

Son sang se glaça alors qu'elle s'était mise à courir dans le chemin de terre entouré d'arbre pour rejoindre le village qui se trouvait en bas de la colline. Son pouls pulsait si fort qu'elle n'entendait plus le vent.

Elle se retrouva à l'entrée du village, elle fut faiblement soulagée de voir Ylla près de sa maison.

Elle se dirigea vers elle.

— Bonjour ! Comment vas-tu ? Lança cette dernière en frappant un drap contre ses cuisses pour le plier.

— Je vais bien, mais je cherche Sven vous l'avez vu ?

— Il est à la maison des bains.

Elsa réprima une expression incrédule et se frotta le front. Un immense soulagement monta en elle, Elsa lui sourit faiblement.

— Où se trouve la maison des bains ?

— Après la maison juste là-bas. Dit-elle en pointant une grande bâtisse.

Elsa inclina sa tête pour paraître détendue alors qu'elle ignorait tout de ce terme, elle soupçonnait seulement que cela puisse être là où on se laver. Une bouffée de chaleur lui monta au visage alors qu'elle traversait le village, les femmes l'a regardé avec toujours autant d'interrogations inscrites sur leurs visages. Elle baissa les yeux le temps d'atteindre la porte, Elsa se mordilla la lèvre quand elle se retrouva devant la bâtisse, elle eut un mouvement de recul quand un homme en sortit à moitié nu sans soucier du froid.

Il balança sa chemise sur son épaule et lui adressa un sourire moqueur, Elsa détourna le regard et pénétra de cette fameuse maison des bains en espérant ne pas y trouver une horde d'hommes aussi dénudés que celui qui venait de partir.

Elle s'aventura dans une première pièce et dut plisser les yeux pour y voir claire alors qu'un brasier éclairait faiblement la pièce.

Les vapeurs qui se dégageaient lui procurèrent un bien-être étrange, elle ne sentait plus le froid assaillir ses os. Elle s'approcha d'une autre pièce qui jouxtait la première et quand elle y pénétra, Elsa retint son souffle en découvrant le cyan dans un bassin la tête en arrière les yeux fermés.

Gênée par cette intimité, Elsa se passa une mèche derrière son oreille. Les joues brûlantes.

— Bonjour Elsa... avez-vous passé une agréable nuit ?

Ses mots se perdirent au fond de sa gorge, que dire ? Qu'elle le soupçonnait d'avoir envahi ses rêves pour qu'ils se montrent agréables ?

Il redressa la tête, quand il rouvrit ses yeux, il les plissa à travers la brume chaude qui mouillait sa peau.

— J'ai cru que vous étiez parti. Répondit-elle simplement.

Il se redressa dans l'eau sûrement brûlante et esquissa un sourire machiavélique.

— Et laisser mon âme sœur seule au milieu des bois ?