Captive du vampire : Tome 2 ( The Cyan brothers )

Chapitre 31

Le revoir aurait dû la bouleverser, mais Elsa ne voyait que dans ses yeux la mort de sa mère. Il était amaigri, ses yeux cernés par une couleur violacé, signe qu'il était encore en manque.

- Comment m'as-tu trouvé ?

Il s'avança les mains dans les poches.

Elsa eut un instant de dégoût avant de reprendre son souffle. Sven serait bientôt là se disait-elle dans sa tête pour se donner le courage d'affronter son père.

- Ta tante à fini par cracher le morceau.

Il ricana.

- Quand je pense que tu es là depuis des jours.

- Qu'est-ce que tu veux ? Va t'en avant que mon fiancé arrive !

Sa voix suppliante avait détaillé, son père haussa des épaules.

- Que tu es belle, tu ressembles à ta mère.

Elsa tourna son visage.

- Part d'ici laisse-moi ! S'écria-t-elle.

Il s'approcha d'elle, l'obligeant à reculer.

Il posa sur la table des papiers, Elsa les considéra les sourcils plissés alors que son coeur manqua de s'arrêter.

- Signe ça et je m'en vais.

Leur proximité avait pu permettre à Elsa de sentir son haleine.

- Tu es ivre !

- Signe !

Elsa sursauta.

- Qu'est-ce c'est ?

Elle voulait gagner du temps, elle observa les papiers tout en jetant des coups d'œil à la porte d'entrée.

- Ta très chère maman a eu la brillante idée de mettre notre ancienne maison et tous ce qui lui appartenait à ton nom ! Hors j'ai besoin de cet argent alors tu vas gentiment signer et je disparais.

Elsa prit les papiers et passa un coup d'œil dessus avec un goût amer dans la gorge.

- Tu me poursuit depuis des années pour son héritage ? Murmura-t-elle les larmes aux yeux.

Elle le dévisagea en espérant se tromper sur son père mais son regard était pressant, presque moqueur.

- Tu croyais que c'était pourquoi ?

Ses ricanements incessant lui firent tellement mal au cœur, qu'elle reposa les papiers, bien décidée à ne pas les signer. Elle ignorait tout de leurs existences, la maison qu'elle avait quittée après sa mort contenait toute sa vie et ses souvenirs. Il était hors de question de lui donner.

- Je pensais que tu m'aimais assez, ne serait-ce qu'un peu. Murmura-t-elle en enfonçant ses mains dans les poches de son gilet, prête à tous pour ne pas les signer.

Son père la regarda un moment, elle espérait que Sven arrive très vite, qu'il défonce la porte et qu'il surgisse comme il le faisait très souvent. Mais hélas le temps se jouait d'elle, son père commença à s'agiter en posant chaque feuille côte à côte en rangé.

- Signe Elsa ma patience a des limites.

- Je ne signerais pas ses papiers ! Cette maison est à moi ! Dit-elle en refusant catégoriquement.

Pendant un instant, elle crut qu'il allait partir, abandonner, comme elle l'avait souvent rêvé petite quand il s'en prenait à sa mère violemment. Quand elle s'enfermait dans sa chambre priant pour qu'il cesse. Elle avait aussi rêvé aussi que ce soit sa mère qui parte, avec elle, pour vivre toute les deux, qu'elles puissent rire ensemble. Mais rien de cela n'était arrivé, bien au contraire, sa mère n'avait pas eu le courage de partir, et chaque jour Elsa avait dû affronter la peur, l'angoisse, jusqu'à ce que sa mère y mette fin.

Le monstre qui se tenait en face d'elle l'extirpa de ses obscures pensées en lui arrachant un hoquet.

- Signe !

Il tenait entre sa main une arme, qu'il avait posé contre sa joue, sans délicatesse, sans regret. Elsa sortit ses mains de son gilet pour les mettre devant elle, sa bouche était ouverte laissant péniblement entrer de l'air. Il empoigna son bras pour la faire basculer en avant, près des papiers. Résignée, elle agrippa le stylo de la main tremblante.

- Très bien je vais signer ! Baisse ton arme je t'en prie.

Elle ne put retenir ses larmes quand elle l'entendit retirer le cran de sécurité.

Puis son souffle se coupa, l'arme contre sa joue fut pressée, lui arrachant un cri de douleur.

- Elsa !

Seule la voix de Sven parcourut son ouïe, la seconde suivante elle était au sol, l'arme n'était plus contre elle, son vision se brouilla, mais elle trouva la force de s'appuyer sur sa main. Elle découvrit Sven au-dessus de son père, le visage déformé, grognant comme un monstre, la pièce semblait s'être assombrit. Son cœur tressauta en même temps que son corps quand elle le vit agripper sa gorge. Son père, lui, expirait des cris d'horreur.

Elsa se cacha le visage, hésitante à le stopper.

Voulait-elle la mort de son père ?

Si elle écoutait la vengeance qui occupée son cœur en ce moment même, Elsa l'aurait laissé faire.

- Sven stoppe ! Je t'en prie !

Elle se leva pour le rejoindre et s'agenouilla sans un regard pour son père, elle avait posé sa main sur son bras pour lui faire lâcher prise.

- Je t'en prie Sven regarde-moi ! Arrête s'il te plait !

Depuis qu'elle le connaissait, jamais elle n'avait son visage aussi fissuré par la colère, il rugissait les canines dévoilées, prêt à tuer son père qui agonisait.

Enfin il la regarda, Elsa posa sa main contre sa joue, et tenta le tout pour le tout.

- Je vais bien, je t'en prie laisse la police s'occuper de lui, il n'en vaut pas la peine. Dit-elle d'une voix enrouée.

Peu à peu il relâcha sa prise sur son père, sans la quitter des yeux. Elle posa son front contre le siens, dans l'attente qu'il le relâche complètement. Sa main quitta la gorge de son père et se posa contre sa joue, elle crispa ses yeux et se retint de pleurer à chaude larmes, au risque qu'il recommence.

- Je vais bien...je vais bien. Répéta Elsa quand enfin, il l'enlaça mais toujours le visage déformé.