Captive du vampire : Tome 2 ( The Cyan brothers )

Chapitre 14

 Il se recula d'elle sans pour autant la quitter des yeux.

— Sven ! Mon ami, je ne pensais jamais te revoir !

L'accueil de son vieil ami l'obligea à tourner le regard.

— Bonjour Hunnar je suis venu te rendre une petite visite.

Hunnar était un homme sage, le revoir lui fit un bien fou. Il lui donna une tape amicale sur le dos alors que sa femme s'empressa de les rejoindre. Sven agrippa la main d'Elsa pour la ramener à lui, car même si Hunnar était un ami, il ne demeurait pas moins un homme à femmes.

— Bonjour Mellys comment vas-tu ?

Elle lui sourit chaleureusement en entourant son bras autour de celui de son mari.

— Bien, entrez donc !

Sven garda ses yeux fixés sur Hunnar qui jaugea Elsa avec le même regard que les autres guerriers du village. Il resserra sa prise contre le corps courageux de la jeune femme, qui restait malgré tout détendue.

Il pénétra dans la demeure d'Hunnar avec une certaine appréhension, il comprit à ce moment précis qui si la jeune femme lui était apparu ici même au onzièmes siècle. Aucun des guerriers du village, ni même Hunnar auraient survécu. Il les aurait sans doute tués pour protéger sa belle de leurs regards pervers, coupant leurs pensées à son égard.

Il devint subitement incontrôlable intérieurement, prêt à dévoiler le monstre qui dormait en lui. La main de la jeune femme se posa sur son torse, Sven baissa les yeux sur elle, et ne vit qu'un torrent de beauté, une beauté qui le terrifiait, ses boucles dorées retombaient en masse sur ses épaules, la voir ainsi vêtue, lui rappelait à quel point il avait de la chance qu'elle se montre moins sur la défensive.

Était-elle en train de lui laisser une chance ?

— Qui est donc cette jeune femme Sven, Harl est venu m'informer que tu l'as ramené de par les mers, est-ce un présent ?

Sven sentit la jeune femme se raidir et trembler à la fois, il remonta ses yeux lentement pour contenir sa rage qui était sur le point d'exploser.

— Non, elle est moi simplement.

Elsa regarda l'homme âgé avec un goût amer dans la gorge, elle se répétait que le cyan qui broyait sa main ne laisserait personne la toucher, ce qui l'aida à retrouver son calme.

— On raconte qu'elle créait des jalousies au village, maintenant, je comprends pourquoi. Lança-t-il dardant ses yeux sur elle.

— Vraiment ? Des jalousies ? Répondit le cyan d'un puissant rire aussi froid que l'odeur d'hiver qu'il dégageait.

Quand elle leva la tête aussi haute qu'elle le put, Elsa réprima un petit cri quand elle vit ses canines acérées sortir lentement, mais annonciateur de mauvaise nouvelle.

— Ses femmes n'ont aucune raison d'être jalouses, je n'ai d'yeux que pour Sven Lança Elsa en priant intérieurement que ses mots puissent calmer le cyan en passe de se dévoiler à eux.

Le corps du cyan se détendit peu à peu, il baissa les yeux sur elle, sa bouche était fermée, cachant ses crocs, elle lui adressa un sourire timide et vit à travers ses yeux brillants... de l'espoir.

Son manqua de s'arrêter, Elsa dépassa ses peurs et ses craintes, pour lui tendre une petite ouverture qu'il ne tarda pas à se saisir en s'autorisant à embrasser son front. Ce contact réchauffa son corps, puis son esprit, l'homme qui l'avait brutalement arraché à sa vie ne laissait rien voir de ses failles. Elle se rappelait avec douleur de ce que les vampires de Chicago avaient fait de sa ville, le dégoût et l'horreur l'avaient submergée quand elle avait dû quitter la ville pour se mettre à l'abri loin de ce chaos. Et pourtant, l'homme qui serrait sa robe au point d'en arracher le tissu, était bel et bien différent, les cyans étaient différents, mais se pouvait-il qu'il lui cache encore bien des secrets ? Sur sa véritable nature ?

Un frisson d'horreur grimpa le long de sa colonne vertébrale.

— Viens donc mon ami j'aimerais te montrer mes nouvelles trouvailles lors de mon voyage sur la côte d'Irlande.

La voix d'Hunnar coupa court à ses pensées.

Sven la quitta sans un autre regard, elle le suivit des yeux, il dépassait de deux bonnes têtes l'autre viking, ses mains étaient crispées le long de ses hanches. Elsa comprit qu'il s'en voulait d'avoir organisé cette petite visite, qui était sur le point de tourner au règlement de comptes.

Elle dut quitter l'homme des yeux et se concentra sur la femme près de cheminée qui l'observait sans un mot.

— Vous voulez de l'aide ? Proposa Elsa sans trop savoir quoi faire.

— Non je vous remercie venez donc vous réchauffez.

Elsa retira sa cape et s'approcha du feu sans un mot, elle s'agenouilla à côté d'elle et approcha ses mains près des flammes.

— Excusez mon mari pour son comportement. Lança-t-elle en souriant faiblement.

— Oh ça ne fait rien... vous n'avez pas à vous excuser.

Elle secoua sa tête frénétiquement.

— Si, au contraire, je l'ai vu vous regardez.

Elsa jura qu'elle s'en fichait, comme si c'était tout à fait normal que son mari puisse avoir ce genre de comportement. La colère monta en elle, même à cette époque les hommes semblaient aussi détestables qu'au 21ème siècle.

— Rassurez-vous votre mari ne m'intéresse pas. Dit-elle d'une voix posée.