Captive du vampire : Tome 2 ( The Cyan brothers )

Chapitre 3

Elsa resta assise à côté du lit en fixant son plateau maintenant froid, elle se détestait de ne pas avoir mangé plutôt, elle ne se montrait jamais têtue avec elle-même, mais l'exigence du vampire l'avait poussé à aller dans le sens contraire. Maintenant elle mourait de faim mortifiée par terre, elle avait examiné la chambre spacieuse une bonne dizaine de fois sans parvenir à savoir où elle se trouvait. Les murs étaient faits de bois anciens, dont l'odeur était parfois agréable à respirer. Elle rampa à quatre pattes sous le soleil couchant pour atteindre son verre de jus d'orange. Elle le prit à deux mains et le porta à ses lèvres, elle n'arrivait plus à s'arrêter de boire tant elle avait soif. La fin de son verre fut un supplice, elle le secoua pour avoir les dernières gouttes.

Quand rabaissa sa tête, Elsa se figea en découvrant la porte qui l'empêcher de sortir entrouverte.

Était-ce fait intentionnellement ou était-ce un piège ?

Elsa trouva la force de se lever et ouvrit la porte en grand, un petit grincement ne l'aida pas à se montrer discrète. Elle refoula sa peur et s'engagea dans un long couloir. Des multitudes de portes jalonnaient les deux passages en bois qui ressemblaient à des tunnels.

Des poutres s'entrecroisaient au-dessus de l'escalier qu'elle emprunta sans détour.

Arrivée en bas, Elsa vit au loin une grande cheminée, le feu crépitait, tout était silencieux, comme si le vampire n'était plus dans les lieux.

Elsa se précipita vers les petites marches en forme de tronc d'arbre et tenta d'ouvrir sans espoir la porte close.

Elle s'acharna dessus en grognant et se laissa tombe avec nonchalance dessus.

— J'espère que vous avez faim ?

La voix s'était élevée à travers les murs comme si elle n'appartenait à personne.

Elle chercha d'où elle provenait en ramenant ses mains sur son ventre. Son cœur se remit à prendre des allures d'une course folle.

Elle s'arrêta un instant sur les flammes de la cheminée, elle se saisie d'un tisonnier abandonné sur l'un des fauteuils.

La bouche entrouverte, elle continua son chemin à la recherche de la voix du vampire.

Elle s'arrêta devant une cuisine ouverte, gravée par un mobilier de marbres sombres mais très accueillant. De nombreuses vapeurs exquises lui donnèrent l'envie de pénétrer malgré elle dans cette cuisine. L'homme au cou large et musclé s'afférait à couper des tomates sans un regard pour elle.

— Posez ce tisonnier avant de vous blesser. Ordonna-t-il sans relever la tête.

Sans comprendre pourquoi, Elsa le posa sur le sol.

— Bien voilà qui est mieux. Dit-il en relevant la tête.

Elsa joignit ses mains contre son ventre et souda son regard au siens.

— Approchez maintenant.

Elle ne fit rien, trop inquiète de ce qu'il pouvait lui arriver.

L'homme masqua son refus d'obtempérer par un simple regard énigmatique.

— Très bien Elsa venez quand vous aurez réellement faim. Abdiqua ce dernier.

Bien que son ton fut égale et doux, elle remarqua une pointe d'agacement. Il se retourna laissant son dos raidi parler pour lui.

Elsa s'interdisait de s'avouer qu'il était magnifique et elle s'interdisait aussi d'avancer. Mais sa faim était insupportable, sa gorge réclamait d'être humidifiée, son ventre craquait par des crampes.

Elle s'avança vers le plan de travail et attrapa une aile de poulet en manquant de tout faire tomber.

Elle la garda dans ses mains et retint son souffle de peur qu'il lui demande de la reposer, mais il n'en fit rien. Il resta dos tourné à elle, continuant à couper des tomates avec précision.

Elle mordilla dans le morceau de poulet tout en fixant son dos, elle ne put retenir une gémissant plaintif. Son corps souffrait de l'absence de nourriture, elle reposa le peu qui restait de l'aile sur le plan de travail avant qu'il ne se retourne.

Ses yeux magnifiques et envoûtants traversèrent les siens, un courant électrique immobilisa son corps.

— Il y a tout ce dont ma femme aurait besoin, vous n'avez simplement qu'à vous servir. Déclara-t-il en poussant une assiette de spaghetti vers elle.

Elsa n'avait retenu que le mot " femme" dans son discours et la fermeté de sa voix à le dire l'avait tétanisé.

Sa femme ?

Elsa jeta un coup d'œil dans sa direction, mais le regretta quand ce dernier s'approcha.

— Mangez Elsa où c'est moi qui le fais. Murmura le vampire d'une voix faiblement menaçante.

Elsa se laissa tomber sans qu'elle ne le veuille sur le plan de travail, elle lui adressa un regard suppliant avant de s'écrouler sur le sol.

Sven la rattrapa avant qu'elle ne heurte le sol, elle se raccrocha à son bras, sa tête se posa contre son torse. Sven écouta son palpitant qui était irrégulier, il la souleva et adopta l'allure d'un humain pour la déposer sur le fauteuil, son corps fébrile trembla, elle releva les yeux vers lui et la peur était lisible, trop insupportable. Il ne voulait pas qu'elle ait peur.

Il partit chercher son assiette et la déposa sur ses genoux.

— Mangez maintenant !

La réaction de la jeune humaine ne se fit pas attendre, elle tourna sa fourchette dans les pâtes pour les engloutir sans se soucier des bonnes manières.

Sven l'admira sans un mot, ses joues pâles devinrent peu à peu roses, elle se cachait de lui, à l'aide de ses cheveux.

— Je ne vous ferais aucun mal. Insista Sven alors que son odeur intense affluait dans ses veines noires. Des veines qu'il réprimait tant qu'il le pouvait.

Elsa releva les yeux vers lui, une vague de chaleur posséda son visage, le goût de la sauce était délicieuse. Il n'avait pas l'air d'être un vampire sanguinaire qui voulait jouer avec elle pour mieux la tuer. Mais pourtant une petite voix lui disait de se méfier, elle voulait sortir d'ici...

— Qui êtes-vous ?

— Sven, je suis le frère de Kendrik.

Elsa comprit à qui elle avait à faire, c'était un cyan, aussitôt Elsa se mit à réécouter la voix de son amie Zyra, et les éloges qu'elle avait faits sur le seigneur. Au lieu de se sentir en sécurité, elle appréhendait la suite.

— Pourquoi je suis ici ? Que voulez-vous de moi.

Avec véhémence, il se mit sur ses genoux en face d'elle, comme s'il venait d'avoir de sa part une ouverture.

— Je veux tant de chose Elsa... murmura-t-il en serrant la mâchoire.

Sa main calleuse se posa sur la sienne, elle réprima un sursaut. Ses yeux se posèrent sur son corps exprimant rien d'autre que de la possessivité.

— Mais pour l'heure, il faut dormir il est tard.

Elsa jeta un bref coup d'œil au soleil qui venait à peine de se coucher.

En moins d'une seconde elle fut de retour dans sa chambre. Elle portait toujours son pyjama, elle n'avait pas pris de douche, ses cheveux étaient emmêlés.

Il retira ses chaussettes en prenant le temps de toucher ses pieds. Elsa les dégagea pour les enfoncer sous la couverture et tourna la tête pour échapper à son regard sauvage. Elle refusait toujours de pleurer devant lui, pas toute suite.

Il sortit de la chambre et ferma la porte sans un mot, sans une parole réconfortante qui aurait pu lui redonner l'espoir.

Elsa tira sur les couvertures et vit sur la table de nuit une carafe d'eau accompagné d'une rose rouge.