Captive du vampire : Tome 2 ( The Cyan brothers )

Chapitre 7

Elsa laissa tomber ses yeux sur le corps du géant et redoutable cyan. Elle ravala tous les mots qu'elle s'apprêtait à dire, il avait les poings serrés, le long de ses larges hanches.

Il empoigna son bras sans être brusque.

— Suivez-moi maintenant il est temps de se mettre à l'abri.

Elsa se montra guère docile et résista un moment avant qu'il ne resserre sa prise. Quand elle cessa de résister, Elsa le suivit hors de la cabine en traînant des pieds, quand elle aperçut la côte, elle tenta en vain de deviner où elle se trouvait. La mer était calme mais toujours aussi inconstante, laissant l'eau se filtrer à l'avant de navire.

Le cyan sauta avec aisance sur le ponton et alors que ses hommes s'en allaient dans la forêt, Elsa resta accrochée à une corde du bateau incapable de trouver la force de sauter. Elle aurait accueilli la mort avec délivrance, juste pour que ses nausées s'arrêtent.

— Donnez-moi la main...

Elsa baissa les yeux sur sa main et y glissa la sienne sans la refuser. L'homme au regard noir agrippa sa taille et la souleva pour qu'elle pose enfin ses pieds sur la terre ferme.

Il posa sa main sur son dos pour qu'elle avance, Elsa tenta de l'ignorer et marcha en silence, en se pinçant les lèvres. Les autres guerriers ne semblaient pas être des vampires, mais de simple vikings à la recherche de gloire.

— Vous n'avez pas peur de croiser votre double ? Demanda-t-elle sans le regarder.

— Aucune chance, puisse que j'ai pris sa place. Dit-il sans aller plus loin.

Un vide s'installa entre eux, il ne semblait plus vouloir parler, Elsa tourna la tête vers lui pour découvrir un homme en colère qui peinait à recouvrer son calme.

Elsa trébucha sur une racine, il la rattrapa de justesse et ne quitta pas son bras jusqu'au village.

Elsa n'arrêtait pas de répéter dans sa tête que tout ça n'était que pour quelques jours, qu'elle retrouverait sa vie normale dans peu de temps. Mais pour l'heure elle devrait vivre avec lui contre sa volonté et surtout elle devait tenter, d'ignorer ce que l'homme provoquait en elle, cette sensation qui peu à peu la rendait vulnérable.

Elsa céda à la panique quand des femmes s'étaient mise à sortir de nulle part, soit pour sauter dans les bras de leurs maris soit pour la scruter de bas en haut.

— Sven bienvenue ! Tu nous as manqué. Lança une femme d'une trentaine d'années.

Elsa ne put retenir un souffle d'effroi. Ainsi donc personne ne semblait s'apercevoir que le cyan venait du futur. Elle fut tentée de hurler à ses hommes et femmes qu'ils venaient du futur et que tout ceci n'était pas réel, mais hélas elle-même avait des doutes. Le village était vivant, réel, aussi réel que les frissons d'angoisse qui parcouraient son corps.

— Moi aussi Ylla.

Elle détourna son regard sur elle, un silence transperça le village, les hommes demeuraient silencieux et les femmes bavardaient entre elles.

— Qui est donc cette enfant amaigrie et qui semble avoir été engloutie par l'océan ? Questionna-t-elle d'un ton accusateur.

— Emmène-là se réchauffer s'il te plaît. Ordonna-t-il d'une voix implacable.

— Venez avec moi avant de mourir ici devant le seigneur. Lança-t-elle en posant un regard hésitant sur le cyan.

Elsa n'eut d'autre choix que de la suivre, elle jeta quand même un regard sur le Viking qui ne la quittait pas des yeux... Elle détourna la tête et réprima la secousse qui s'insinuait en elle.

Elsa entra dans une maison et immédiatement remercia intérieurement qu'un feu soit allumé, laissant la chaleur déjà réchauffer ses mains.

La fameuse Ylla s'activa dans la maison et ferma la porte à l'aide d'une planche en bois.

— Oh seigneur regardez-vous. Soupira-t-elle en s'attaquant sur les lacets derrière son dos.

— Une si belle femme...

Elsa demeura muette et toucha sa joue, elle constata avec horreur que de la terre souillait sa joue.

Comment avait-elle fait pour s'en mettre son visage ?

Elsa n'eut pas la force de réfléchir.

Après qu'elle ait défait les lacets elle se dirigea vers les fenêtres et les condamna avec des planches en bois et des tapisseries, les plongeant dans l'obscurité.

— Comment t'appelles-tu ?

— Elsa... murmura-t-elle alors qu'elle s'activait à déshabiller.

Seigneur ! Elsa réprima un sursaut et se contenta de la laisser faire, les femmes devaient constamment s'entre aider, conclut-elle en laissant la robe tomber à ses pieds.

Elle se laissa guider vers une baignoire très loin du modernisme auquel elle était habituée.

Ylla lui frotta les cheveux si fort, qu'elle grimaça, elle avait l'impression qu'elle voulait la laver d'une faute.

— Comment fais-tu pour garder des cheveux aussi soyeux ? Quel est ton secret jeune fille ? Demanda-t-elle avec admiration.

Elsa fut tentée de dire le mot " Après shampoing " mais chercha une autre réponse.

— L'eau de la rivière. Lança-t-elle honteuse de son propre dire.

Ylla lui versa un sceau sur la tête, les conditions rudimentaires de cette époque l'effrayaient. Elsa profita de ses absences répétées vers le feu pour faire chauffer du linge pour se laver le visage.

Elle maudissait le cyan, elle tremblait déjà à l'idée de le retrouver dehors.

— Lève-toi il est temps de te réchauffer maintenant.

Elsa se leva maladroitement et la laissa la sécher, en réalité elle ne voulait pas froisser la femme aux cheveux cuivrés qui prenait plaisir à exécuter l'ordre de Sven.

Elsa enfila la robe propre alors qu'elle s'était attaquée à ses cheveux sans délicatesse. Elsa exprima ses douleurs par de grandes grimaces à l'abri d'Ylla, mais une large silhouette se découpa près de la porte, bras croisés.