Chapitre 1

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Je me rappelle très bien de ce jour-là, c'était un samedi matin, je venais d'avoir dix ans, le soleil tapait fort et comme tous les week-end, je me retrouvais à faire du vélo avec mon meilleur ami, Jordan, devant ma maison.

« Ether, rentres à la maison tout de suite, s'il te plaît ! Cria ma mère en passant sa tête par la porte d'entrée .

- D'accord maman ! Désolé Jordan, je dois y aller. dis-je en lui faisant un bisous sur la joue .

- Pas grave, Eth'. A demain ! me salua-t-il en souriant. »

Je rangeai mon vélo et rentrai d'un pas lent dans ma maison . Mon père accouru directement vers moi et me serra fortement dans ses bras, si fort que je crus même étouffer. Il se retira après un long moment puis me regarda tristement . Pourquoi était-il comme ça ? Il était bizarre depuis ce matin. Il semblait nerveux et presque à bout de nerfs.

« Ma chérie, il faut qu'on parle avec maman. Est-ce que tu peux aller faire ta valise, s'il te plaît ? me dit-il tristement, les yeux vitreux.

- Mais pourquoi ? On part quelque part ? Je veux pas partir moi ! boudai-je .

- Ne discutes pas ! Fais-le, s'il te plaît !

Il m'avait répondu très sévèrement et je savais que lui répondre n'allait pas arranger la situation. Je capitulai alors d'une petite voix, mécontente de ne pas pouvoir avoir eu mon mot à dire dans ce départ spontané :

« Bon d'accord. »

Je montai alors dans ma chambre et commençai à faire mes valises bien que l'envie me manquait totalement. Je ne comprenais rien à ce qui se passait ! Pourquoi devais-je faire mes valises ? Et d'ailleurs, pourquoi je ne voyais pas la valise de mes parents ? Est-ce qu'ils ne partaient pas avec moi ? Mais je ne voulais pas partir sans eux moi ! ... La raison de ce départ soudain m'était totalement inconnue mais j'étais au moins sûre d'une chose : c'est que l'on ne partait pas en vacances. D'ailleurs quels parents partaient en vacances avec leur enfant, en plein milieu de l'année scolaire ? J'étais en train de fermer ma valise lorsque j'entendis mes parents crier. Mes parents étaient d'habitude très calmes, je ne les avais que rarement entendu se crier dessus et cette montée de ton soudaine, ajouté au fait que nous partions précipitamment m'interpella davantage : quelque chose se tramait en bas et j'avais besoin de savoir quoi. Cependant, je n'arrivais pas à entendre ce qu'ils se disaient de l'endroit où je me trouvais, je pris donc la décision de sortir de ma chambre et me dirigeai vers les escaliers afin de les écouter. Une petite voix dans ma tête me murmurait que ce n'était pas bien, que ce qu'ils se disaient ne les concernait que eux, mais ma curiosité prenait bientôt déjà le dessus.

Ils se disputaient à propos de quelque chose mais malgré le fait que je me sois avancée, je n'arrivais toujours pas à comprendre ce qu'ils se disaient. Je m'avançais alors encore davantage et descendis quelques marches des escaliers. Puis, quelques secondes plus tard, un énorme bruit sec me sortit de mon écoute en me faisant sursauter : quelqu'un venait de toquer fortement sur la porte d'entrée. J'entendis ensuite une voix grave crier quelque chose d'incompréhensible et de nouveaux coups de plus en plus forts se faisaient entendre.

« Ils sont là, Abby ! Ils nous ont trouvé ! Tout ça c'est de ta faute, je t'avais dit d'arrêter ! Maintenant, on est tous les trois en danger ! Tu n'aurais jamais du accepté de travailler avec lui !

- Ne me blâme pas ! Je ne suis pas la seule fautive dans tout ça ! C'est toi qui m'a entraînée dedans je te signale ! On s'est lancé là-dedans ensemble !

- Ouvrez la porte, on sait que vous êtes là ! Finis-je enfin par comprendre.

- On a pas le temps de tous partir ! Je vais faire diversion ! Pendant ce temps, toi tu vas faire sortir Ether ! chuchota mon père en se dirigeant vers le buffet du salon. »

The Price of TruthOù les histoires vivent. Découvrez maintenant