Mercredi 5 octobre au samedi 8 octobre

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Mercredi 5 octobre
Aujourd'hui avec Valentin, on s'est amusé à embêter les personnes du centre.
On faisait semblant d'avoir des crises. Les vieux étaient morts de peur (façon de parler, on en a tué aucun, hein !)

J'ai eu une vraie crise, j'entendais plein de voix. Je voyais des gens de mon ancienne école et ce garçon, Louis, Celui qui me faisait si peur. Ma tête tournait vite. Une voix me disait de ne plus faire confiance à personne.

Je ne l'ai pas dit à Valentin. J'ai eu peur.

Jeudi 6 octobre
Je vais me tuer.
Louis m'a dit de me tuer.
Je vais le faire.
Lorsque j'irai manger, je prendrais un couteau en cuisine.
Le monde veut me nuire.
Alors, autant mourir.

J'ai volé un couteau. Tout le monde dit que je suis folle.
Ahahahah ! Ils ont peut-être raison.

Il y a du sang dans la baignoire.
J'ai tranché, d'un cou sec.
Mes veines, des poignets.

Samedi 8 octobre
Je me réveille. J'ai les bras attachés à un lit. La chambre est totalement vide.
C'est comme ça qu'on reçoit une folle dépressive suicidaire ?

Argh !

Une femme en blouse arrive.
Un docteur, super ! ça faisait longtemps que je n'en avais pas vu.

«- Bonjour mademoiselle, je vais vous faire une prise de sang. Vous souvenez vous de ce qui s'est passé ?
- Je devais mourir. »

Ma mère entra. Toujours là quand il ne faut pas celle-là ! Elle avait l'air dévasté. Je la comprends . Votre fille unique qui met fin à ses jours...

J'ai passé la journée entre ma chambre pour faire des prises de sang et le bureau du psy.
Toujours accompagnée, toujours menottée.

Ils m'ont bourré de cachets. C'est la première fois depuis longtemps que j'ai l'impression d'être vraiment moi.
Plus de voix, plus d'hallucination. Mais seulement pour deux heures.
Ils me droguent toutes les deux heures pour que je reste "normale".

Mais j'ai appris après plusieurs semaines au centre, que la normalité n'existait pas.

La normalité est une idée.

Journal d'une FolleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant