Les secrets d'une âme perdue

XIV

- Encore un rêve... Soupira la jeunefemme.

Deux hommes entrèrent dans la chambre et, après avoir détachéla jeune femme, ils marchèrent dans le bâtiment. C'est après avoirparcouru quelques mètres, qu'un des deux hommes frappa à une porte,où il était écrit "Dr. Keir". Ce nom fit sourire lajeune femme.

Elyana ferma doucement les yeux.

Elle poussa sauvagement le jeune homme, qui ne pu se rattrapertant le geste de son amie l'avait surpris. Il s'écrasa contre le soldans un bruit sourd, sa tête se heurta contre un obstacle laissantun craquement sec recouvrir la totalité de l'espace sonore.

Elle se mit à hurler de rage, se jetant contre le corps allongéau sol. Elle le frappa de toute ses forces à plusieurs reprises. Lesang volait. Tournoyait un peu partout dans la pièce, recouvrant lesol et les divers objets environnants la scène macabre. Elyana sereleva, recouverte de ce liquide chaud et rougeâtre.

Un homme, vêtu d'un uniforme bleu foncé, entra. Il s'approchadoucement de la jeune femme qui ne semblait être plus qu'unemarionnette. Il posa délicatement sa main sur l'épaule d'Elyana etla tira contre lui. Elle se laissa guider, l'esprit loin de soncorps.

- Elyana c'est bien ça ? Demanda-t-il, ta mère savait où teretrouver grâce à ton téléphone. Qu'est-ce qui c'est passé ici ?

Elle le regarda sans parvenir à prononcer un seul mot. Il finitpar conduire la jeune femme au commissariat de police où se trouvaitsa pauvre mère inquiète.

- Elyana, Elyana tu es là avec moi ? Demanda une douce voix.

La jeune femme regarda fixement son interlocutrice.

- Tu as fait du bon travail aujourd'hui, nous avons beaucoupavancé.

Aucune réponse de la part de la jeune femme de 18ans. Elle secontenta de regarder la douce lumière qui se dégageait de lafenêtre et qui, grâce à la fine poussière virevoltant entrechaque rayons lumineux, l'apaisait énormément.

- Tu te sens prête à poursuivre l'exercice du souvenir ?Interrogea la femme en ôtant ses lunettes.

Elyana baissa les yeux, se crispa et prit une profonde inspirationen levant son doux regard vers la femme qui semblait vouloirpoursuivre.

- Talia et Quentin sont venus te voir cette semaine ? Questionnala psychologue.

Elyana baissa les yeux, cherchant une issue de secours afin de nepas avoir à répondre. Elle savait très bien que la moindre réponselui vaudrait un changement total de situation. Ne trouvant aucunéchappatoire elle finit par briser le silence.

- Il n'existent pas ! Je suis juste tarée ! Hurla-t-elle.

- Tu n'es pas folle.

- J'ai tué Valentin et je ne suis pas foutue de m'en êtrerappelée plus tôt, je parle toute seule et je suis enfermée ici! Apart ça je ne suis pas folle ? S'énerva la jeune femme.

- Elyana, s'il te plaît calmes-toi. Tu as subit un choc tellementimportant que ton inconscient a faussé les données de taconscience, afin de t'aider à avancer dans ta vie de tous les jours.Expliqua la femme à lunettes.

- Quentin et Talia, ils n'existent pas et vous le savez aussi bienque moi !

La psychologue regardait la jeune femme avec douleur, comme sielle pouvait comprendre et ressentir la souffrance de sa patiente.C'est en voyant les larmes ruisseler sur le visage fin d'Elyana,qu'elle comprit que le lien qui l'unissait à sa défunte sœurétait, malgré son absence vécut tout au long de sa vie,irrémédiablement douloureuse. Elle aurait voulu estomper cettepeine, mais personnes ne pouvait réellement l'aider à faire sondeuil. Il ne fallait tout de même pas lui laisser voir le "fantôme"de sa pauvre sœur. Sur ce point, elle connaissait un remède.

Quant-à Quentin, il n'avait jamais réellement existé. Elyanas'était créée un ami imaginaire, pour qui, elle s'était prised'affection.
Jason, le bourreau sans cœur, était en réalitéle médecin qui s'occupait de la jeune femme après son admissiondans l'hôpital. En effet, lors de sa balade en forêt, Elyana avaitfait un malaise suite à une hyperventilation, due à une angoissetrop intense. S'étant cognée violemment contre une grosse racineapparente, elle fut quelques jours sans conscience.

Après plusieurs mois dans l'établissement, Elyana pu enfin ensortir et profiter de l'air pur d'un été qui s'annonçaitparticulièrement agréable. L'affaire « Valentin »élucidée et mise sur le compte de la légitime défense, Elyana pu,malgré la difficulté des épreuves à surmonter, entamer unenouvelle vie après un dépaysement radicale à Los Angeles où ellepoursuivit ses études en toute tranquillité.