Le commissaire Marley dormait à poings fermés dans son lit quand son téléphone se mit à sonner sur sa table de chevet. Cela le réveilla en sursaut. Même s'il dormait profondément, il réussissait toujours à entendre le petit bip agaçant et pressant de l'appareil. Il attrapa ensuite le fameux téléphone et rappela la nouvelle jeune femme au sein du commissariat, légèrement dans les nuages. Au bout d'une seule sonnerie, la voix angoissée de Sylvia retentit dans le combiné.
— Commissaire Marley, je sais que vous êtes sur une autre enquête mais il y a eu un assassinat et...
— Calmez-vous, Sylvia, fit Marley en souriant en entendant la voix stressée de la bleue.
Il se souvenait parfaitement de ce qu'il avait ressenti la première fois et ne la blâmait pas pour être aussi craintive. Cependant, ce qu'elle venait de lui annoncer le réveilla complètement et il se redressa dans son lit.
— Vous m'avez dit un assassinat?
— Oui, il faut que vous veniez, c'est urgent. Elle n'eut pas besoin de le lui répéter.
Le quarantenaire sauta hors de son lit et se précipita vers ses habits de la veille posés sur le dossier de la chaise de son bureau. Il enfila rapidement ses vêtements puis courut dans sa cuisine pour prendre ses effets de la police tout en questionnant Sylvia au téléphone.
— Qui a été assassiné?
— Patrick James ainsi que quatre des personnes qui travaillaient pour lui mais ce ne sont pas des meurtres comme les autres, ajouta Sylvia, chamboulée, c'est... étrange.
Le commissaire se dépêcha de sortir de son appartement. L'assassinat d'un ministre ce n'était pas quelque chose que l'on voyait tous les jours.
Il arriva quelques minutes plus tard devant la grande demeure du Ministre James et se gara derrière les multiples voitures déjà présentes sur l'allée en pierre. Lorsqu'il sortit de son véhicule de fonction, il vit que plusieurs ambulanciers étaient déjà en train de sortir les brancards de leur énormes camionnettes blanches. Il salua tout le monde au passage et s'arrêta sur le perron pour laisser passer une nouvelle vague d'ambulanciers.
Pendant ce court instant, Marley étudia la bâtisse et se rendit compte qu'à sa droite, la grande baie vitrée avait été brisée en mille morceaux. Il quitta le perron pour se rendre devant cette dernière. Il semblait que personne n'y avait touché, peut-être que les policiers attendaient son arrivée avant de déplacer quoi que ce soit. Il regarda attentivement la vitre avant de passer au travers. Visiblement, l'assassin n'avait pas voulu perdre de temps. Marley regarda sur le sol et découvrit des traces de chaussures: et il n'avait vraiment pas voulu être discret. Le commissaire fronça les sourcils. C'était étrange. Quand on tuait quelqu'un d'aussi important que le Ministre James, on essayait d'être discret pour que personne ne nous retrouve, alors pourquoi l'assassin avait-il laissé autant d'indices? Alors qu'il était encore en train de réfléchir devant la baie-vitrée brisée, quelqu'un l'appela. Il se retourna pour voir la bleue totalement paniquée accourir vers lui.
— Commissaire, c'est la panique en haut. Il faut que vous veniez m'aider, lui dit-elle.
Il hocha la tête et ils montèrent tous les deux à l'étage. Plusieurs personnes qui n'étaient ni des ambulanciers ni des policiers se pressaient en haut des escaliers murmurant entre eux et affichant des expressions outrées et terrifiées. Ce devait sûrement être les gens au service du Ministre. En revanche, ce qui rendit perplexe Marley était le fait qu'il ne semblait y avoir aucun garde du corps. Dès qu'ils virent le commissaire près d'eux, les femmes et hommes se jetèrent sur lui pour lui poser des centaines de questions alors qu'il n'avait même pas encore vu la scène du crime.
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Crystal Blood
AksiMonte Béoul est une ville aux nombreux habitants particulièrement mal intentionnés. Entre les tueurs à gages, les gangs, les trafics de genres divers, la police a du mal à faire régner l'ordre. Ça devient encore plus difficile quand une criminelle r...