[tome 3] La fierté du dresseur (la trilogie de Baudet) [terminé]

Chapitre 2 : Des badges sous le manteau

Le voyage pour le plateau Indigo était assez long. Je devais emprunter un chemin étroit et caillouteux dans les montagnes d'Argenta, comme quelques dresseurs qui me suivaient. C'était sans doute un chemin initiatique, pour prouver que nous étions digne de participer. Heureusement que le passage était balisé et protégé, mais la vue en hauteur pouvait en désorienter plus d'un. En haut de la montagne, il y avait un centre Pokemon sommaire, comme j'avais rencontré avant, quand de sinistres individus m'avaient dérobés mon vélo sans refaire surface. Je m'engouffrai à l'intérieur du bâtiment de bois, pour retrouver une infirmière Joëlle. Mais moi qui pensait avoir à faire avec un centre Pokemon avec le strict minimum, je fus surpris. Il y avait tout ce qu'on pouvait s'attendre au centre Pokemon d'une ville, tous les services étaient disponibles. En y réfléchissant, vu que c'était un endroit de passage obligé pour aller au plateau, je trouvai cela normal. Je déposai mes Pokemons pour un petit bilan de santé, et je me mis à l'aise. La route fut longue et difficile, le chemin n'était pas qu'étroite, mais aussi pentu, et quelques dresseurs qui me suivaient en avaient rebroussé chemin, à tort.
Après un bonne douche, je rejoins trois dresseurs qui discutaient entre eux, sur la compétition, les badges, les Pokemons,... je sus comme cela que deux dresseurs leurs manquaient un badge, et qu'ils espéraient trouver une arène près d'ici. L'un d'entre eux nous demanda alors :
« Vous avez entendu parler de deux personnes qui vendraient des badges dans les parages ?
- Ouai, confirma le second, j'en ai entendu parlé, mais ce ne sont que des rumeurs, je ne pense pas que les badges s'achètent, sinon ça serait trop facile.
- Oui, mais justement, reprit le premier, c'est du commerce non-reconnu par la ligue ! Ils achètent les badges des dresseurs qui n'ont pas réussi, et les recyclent en les revendant à des dresseurs qui en ont besoin ! C'est mieux que d'attendre des plombes pour dresser tes Pokemons, les rendre plus fort et combattre à nouveau un champion, pour récupérer un badge. »

Les deux qui aimaient ce concept était naturellement les deux à qui il manquait un badge, tandis que moi et l'autre dresseur, savions le prix des efforts, le temps consacré à un Pokemon, à le voir évoluer, à élaborer des stratégies. Au bout d'un moment, nous quittions nos deux compères pour être entre nous. Devant une canette de soda chacun, nous débattions de ce que nous avions entendu :
« C'est inouï d'entendre ce genre de discours. "Moi, je préfère tricher plutôt que suivre les règles, parce que c'est trop facile".
- T'inquiètes, je suppose que si ce genre de business existe, il doit exister depuis longtemps, et la ligue a dû prévoir le coup. Ils sont juste frustrés d'être arrivé là, à un badge de la qualification, c'est tout.
- Puf, c'est pas une raison ! »

Le dresseur se coucha sur le canapé qui nous servait d'assise. Il reprit :
« Les gens qui font ce genre d'affaire ne doivent pas avoir d'honneur, et n'y connaissent rien en dressage de Pokemon.
- Il existera toujours des profiteurs, qui utilise les espoirs et la naïveté des dresseurs pour se remplir les poches. »

Il se releva, et prit sa canette, pour me la tendre :
« À un monde peuplé de Pokemon et de dresseur sérieux et honnêtes.
- À ce monde parfait.
- Au faite, je m'appelle Miguel
- Et moi, Yves. »

Je fis connaissance avec ce nouveau dresseur, un peu plus vieux, grand, et enveloppé que moi, les cheveux bruns et longs, le teint plus bronzé, les yeux verts. Nous discutions le reste de la soirée, montrant nos badges, échangeons nos histoires. J'avais sortis Métamorph, tandis qu'il avait sorti un Carapuce. Nous passions la soirée ensemble. Nous nous couchions assez tard, l'un à côté de l'autre.
Je me levai de bonheur, tandis que Miguel dormait encore, ronflait encore. Je préparai mon package, quand les portes du centre s'ouvrirent avec fracas. Les deux dresseurs de la veille rentrèrent, affolés, l'un d'entre eux ne laissant pas échapper ses larmes :
« S'il vous plait, me lança l'autre, nous avons été attaqué.
- Que ce passe-t'il ? »