Chapitre 3 : La pression monte

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Je rentrai dans la ville de Bleuville, accompagné de Miguel et des deux autres dresseurs que nous avions sauvé. Ces derniers ne se prièrent pas pour nous quitter, en nous remerciant une nouvelle fois des les avoir sauvé.
« Bon, nous commençons par quoi ? »

Miguel frappa dans ses mains, comme pour nous réveiller lui et moi. La ville, c'est vrai, était immense, et la dernière ville avant le village de la ligue indigo, le village d'accueil des dresseurs qui participaient aux jeux. Bleuville comportaient une dizaine d'hôtels, un grand centre commercial, une grande arène Pokemon, deux centres Pokemons, deux commissariats, un stade, un musée, et bientôt, une future ligne de train à grande vitesse vers de nouvelles régions. Le nombre de dresseurs déjà sur place était affolants, et me donnaient déjà le ton des jeux à venir. Il y avait foule à l'arène, une longue fil d'attente attendait le dresseur qui voulait finir sa collection de badges.
« C'est terrible cette arène, me confia Miguel. Ce sont mes premiers jeux, pour ma deuxième participation. La première fois, j'ai dû essayer de récupérer un badge ici. Tu attends des plombes, tu dois combattre contre des anciens champions, et les combats deviennent de l'abattage, à la queue leu leu. C'est une véritable boucherie, et une grande désillusion. Ici, c'est un piège à dresseur.
- Et tu ne peux pas retourner en arrière, car généralement, quand tu viens ici, c'est trop tard.
- Tu as bien fais de venir tôt. Tu es déjà plus mature pour que les autres gamins de ton âge. »

Je rougis furtivement, puis nous reprenions la route vers le centre Pokemon le plus proche. Mais constatant que les deux étaient naturellement bondés, nous cherchions un hôtel. Au bout de la troisième tentative, nous trouvions cette hôtel, près du stade, de l'un des centres Pokemon et du centre commercial. Nous options pour un partage équitable les frais de la chambre, un deux lits, avec la télé, une salle de bain, et le petit-déjeuné compris. Nous n'allions pas rester longtemps, peut-être même une journée, juste le temps de visiter la ville, et faire les emplettes au centre commercial. Il ne restait qu'une longue ligne droite entre les montagnes et la forêt, et nous atteindrions le plateau Indigo. Miguel profitait de la chambre, tandis que je regardai par la fenêtre le stade et la rue bondée.
Il régnait ici une pression communicative, une bonne pression, qui pouvait se transformer rapidement en mauvaise pression. Je vis ainsi à plusieurs reprises des bagarres de dresseurs, qui en venait aux mains, ou tout simplement des combats Pokemons qui se décidaient sur le tas, en pleine rue. Heureusement, Jenny était toujours là, à intervenir à temps, à calmer le jeu. Mais cette pression devaient aller croissant à l'approche des jeux. Je m'accoudai à la fenêtre, et j'observai les alentours. Au stade, il y avait un entraînement de foot. L'équipe de la ville était plutôt bonne, et finissait toujours dans le haut du tableau de la compétition. Mais il ne rassemblait pas beaucoup de supporters aujourd'hui, à peine une vingtaine d'aficionados, avec des banderoles et des drapeaux. La ville était plus connue pour être la dernière ville avant le Plateau, que pour son équipe. Le centre commercial par contre accueillait beaucoup de clients. Je voyais sans cesse des gens rentrer les mains vides, et ressortir avec des sacs remplis, ou s'arrêter à l'un des bars, bistrots ou restaurants, qui composaient l'extérieur du rez-de-chaussée. Le centre Pokemon était un énorme bâtiment, et devait être aussi à flux tendu, vu le nombre de dresseurs qui y rentraient et sortaient. Je fatiguai à voir tout ce remue-ménage, et je me couchai sur le lit.
« Tu as raison, c'est l'enfer ici, je conclus.
- On partira demain, de toute façon, cette ville ne peut rien nous apporter, à part de la fatigue pour nos Pokemons, et c'est la dernière chose que je veux avoir, me répondit Miguel, l'air blasé.
- Ouai, tu as raison. »

Nous profitions des lits et de la télé, regardant naturellement les émissions sur les Pokemons. Mais au bout d'un moment, nous nous forcions à sortir dehors. Le soleil se couchait lentement sur les montagnes, et les rues étaient devenues légèrement plus calme, mais assez pour que nous ne voyions plus d'échauffourée entre dresseurs. Nous comprenions un peu plus tard où se trouvaient les dresseurs manquants : le centre Pokemon était plein à craqué, des centaines de personnes restaient ici, discutaient, utilisaient les téléphones, et tout cela créait un bruit de fond désagréable et inhabituel pour un centre Pokemon. Je me croyais plus dans un hall de gare que dans un centre Pokemon. En voyant l'infirmière Joëlle dans tous ces états, à vouloir traiter toutes les demandes d'admissions, nous renoncions à faire de même.
Comme l'hôtel que nous avions pris ne voulait pas de Pokemon, ni errant dans les couloirs, ni dans les chambres, nous devions sortir de la ville pour nous installer dans une clairière, dans la forêt Indigo. Cette forêt était le dernier lieu à traverser avant le plateau, une forêt qui laissait la place à une grande route.
« Ah, enfin du calme, s'exclama Miguel. »

[tome 3] La fierté du dresseur (la trilogie de Baudet) [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant